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RAP-À-TOILE N° 17 - ( MAI 2001 )

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Au sommaire de ce dix-septième envoi

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0 - Introduction
1 - PROCÈS BOITE AUX LETTRES.
2 - AU GRAND JOUR.
3 - ACTION-CINÉMA.
4 - RENCONTRE AVEC NAOMIE KLEIN.
5 - DÉPECHE DU MATE.
6 - DÉBOIRES D'UNE NOUVELLE SYMPATHISANTE.
7 - AIDER RENAULT S.A.
8 - MÉFAITS PUBLICITAIRES.


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Introduction :

Bonjour à tous,

Charlie Hebdo et Le Monde Diplomatique ont consacré un numéro hors-série et un dossier à la publicité et ses abus. R.A.P. a bien entendu été présentée et ses coordonnées ont été diffusées. Les nombreux appels téléphoniques et courriers que nous recevons depuis leur parution attestent du dégout de nombreuses personnes face à la publicité. Répondre à ces sollicitations prend du temps, beaucoup de temps, c'est pourquoi le R.A.P.-à-Toile de ce mois-ci est en retard.

Bonne lecture,

Nelly.


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1) PROCÈS BOITE AUX LETTRES.

Lundi 28 mai 2001, le procès qui opposait un distributeur de prospectus à un publiphobe exaspéré par l'encombrement de sa boite aux lettres à enfin eu lieu au tribunal de nanterre. L'avocate de la partie civile à fait une brillante plaidoirie, qui, semble-t-il, a fait réfléchir les juges qui ont préféré reporter leur jugement au 25 juin (13h30, chambre 12). Une dispense de peine a été demandée par la partie civile pour le distributeur qui, selon nous, n'est pas le vrai responsable.

 

 

2) AU GRAND JOUR.

Le 19 mai 2001, de 15h10 à 15h40, 6 citoyens ont barbouillés une énorme bâche publicitaire de 10m de large sur 7m de haut environ devant une cinquantaine de publiphobes venus les encourager et les applaudir. Situé au 56, rue de Renne, dans un quartier très commerçant, de nombreux passants intrigués ou amusés ont grossit les rangs des militants, de sorte qu'une centaine de spectateurs ont été dénombrés. Cette action contestait, une fois n'est pas coutume, aussi bien le fond que la forme de cette publicité représentant l'image géante d'une femme sensée promouvoir un magasin de mode de luxe. Ainsi, la moitié des inscriptions portées sur les affiches relevait de l'antisexisme, et l'autre moitié d'une publiphobie générale. Pour l'occasion, les membres de "La Meute" s'étaient déplacées en nombre, Florence Montreynaud "leur chef" en tête. Frédéric Beigbeder, fidèle de cette série d'actions était également présent. Quelques journalistes se sont rendus sur les lieux de l'action : la BBC, la Télévision suisse romande et le Journal du dimanche (malheureusement sans suite). La présence des caméras a sans doute été à l'origine d'une brève altercation avec une demi-dizaine d'ouvriers du chantier.(Peut-être les caméras étaient-elles témoins gênants d'un chantier illégal du samedi). N'ayant pas été honorés par la présence de la police, les six barbouilleurs ont pu rentrer paisiblement dans leurs foyers, une fois leur bienfait accompli.


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3) ACTION-CINÉMA.

Mardi 29 mai 2001, une dizaine d'adhérents a pénétré dans un cinéma proche de l'Opéra à Paris afin de mener la 35e action-cinéma. Ces irréductibles ont tourné le dos à l'écran, perchés sur une petite scène et ont jonglé, lancé des ballons gonflables, sifflé...pendant que des spots de publicité passaient derrière leur dos (et sur leurs membres !). Cette action, couverte par la Télévision suisse romande, s'est bien déroulée. Comme souvent, des avis divergents ont été exprimés dans le public, mais l'action a été tout de même largement applaudie.


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4) RENCONTRE AVEC NAOMIE KLEIN.

Yvan GRADIS a représenté les associations antipublicitaires et les barbouilleurs d'affiches à la rencontre organisée le 30 mai à l'Université de Jussieu (Paris)avec l'auteur du récent succès de librairie "No Logo". À cette occasion, il lui a remis un exemplaire des différents journaux antipublicitaires qu'elle a dit ne connaître que de nom. La jeune Canadienne a spontanément promis de mentionner la mouvance antipublicitaire française dans l'éventuelle réédition de son livre et d'établir des liens entre son site internet et celui des Français. Suite à sa brève intervention (depuis le haut de l'amphithéâtre), notre représentant a été assailli par une quinzaine de personnes très intéressées par la perspective des barbouillages.

 

 

5) DÉPECHE DU MATE.

Un adhérent nous a fait parvenir la dépêche suivante provenant du ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement.

Dépêches du MATE n°14 du 7 mai 2001

Dans la rubrique : faire progresser l'action publique ...

Affichages publicitaires : la loi doit s'appliquer ! La protection du paysages concernant les enseignes et préenseignes publicitaires était prévue par la loi du 29 décembre 1979. Celle-ci est désormais intégrée au nouveau Code de l'Environnement (titre 8, livre 5). Une évaluation nationale, menée par la Direction de la Nature et des Paysages, montre de très fortes disparités dans l'application de cette loi. Ainsi par exemple, sur les 5.000 déposes de dispositifs publicitaires illégaux obtenus chaque année, plus de 65% le sont dans 15 départements seulement. Qu'il s'agisse d'entrées de villes, d'espaces naturels ou d'hyper-centres urbains, les dispositions existantes sont complètes et efficaces dès lors qu'elles sont appliquées. De belles réussites en la matière peuvent être mises à l'actif de villes comme Reims ou de services de l'État comme la direction départementale de l'équipement du Tarn-et-Garonne. Par une circulaire du 5 avril 2001, Dominique Voynet a rappelé aux préfets, aux DIREN (DIrections Régionales de l'Environnement) ainsi qu'aux DDE la nécessité impérative d'organiser les services de l'État par pôles de compétence et de désigner des chefs de mission départementaux. Indiquant que « les paysages sont encore trop souvent altérés par des dispositifs publicitaires et enseignes installés au mépris de la réglementation », la circulaire insiste sur la nécessaire fermeté dans l'application des règles pour protéger « le paysage et le cadre de vie de nos concitoyens ».

 

6) DÉBOIRES D'UNE NOUVELLE SYMPATHISANTE.

Motivée pour ne plus être importunée par la publicité dans ma boite aux lettres, j'ai soigneusement collé sur ma boite un autocollant R.A.P. "Pas de publicité dans ma boite aux lettres - Merci" et j'ai eu le déplaisir de constater qu'une personne de mon immeuble ne partageait pas mes convictions. En effet, elle remettait tous les prospectus de l'immeuble dans ma boite et ceci pendant trois semaines. Par dépit, j'ai enlevé mon autocollant pensant qu'elle allait arrêter, mais non, le soir même en rentrant de mon travail, j'ai retrouvé la serrure de ma boite aux lettres bouchée par du plâtre impossible à enlever. Ma boite aux lettres était donc inutilisable. Je suis allée porter plainte auprès de mon commissariat mais je ne sais trop quoi faire de plus. Je me sens dépourvue face à ce genre de réactions, si vous avez des idées à me communiquer ou un témoignage, merci de les faire parvenir à R.A.P.

Merci d'avance

Chantal CUNAT


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7) AIDER RENAULT S.A.

Vous vous souvenez sans doute de l'argumentaire mis au point par l'atelier enfance et publicité pour dénoncer l'intrusion d'une entreprise privée au sein de l'école. Un constructeur d'automobiles a organisé un concours afin d'apprendre la sécurité routière aux enfants. Vous pouvez consulter ce texte sur notre site internet : www.antipub.org/rap/renaultecole.htm. Un adhérent nous a fait parvenir sa très sérieuse réaction. Certains pensent qu'il s'agit d'humour, à vous de juger. Nous n'en avons reproduit ici qu'une partie. La suite au prochain numéro peut-être, mais si vous ne pouvez pas attendre, nous pouvons vous envoyer la totalité de ce texte sur demande. ----------------------------------------- AIDER RENAULT S.A.

Comme d'habitude à RAP, c'est le purisme chichiteux qui donne le ton et pour une fois qu'une grande entreprise travaille pour la collectivité nous lui opposons immédiatement notre catéchisme. Face à l'hécatombe de la route, le bon sens commanderait pourtant de relativiser nos objectifs antipublicitaires et de laisser RENAULT SA développer son action « Sécurité pour tous ». Je pense même qu'il serait de notre devoir de citoyen -nous qui avons la chance, de par notre situation associative, de connaître tout à la fois les problèmes de l'actualité sociale, ceux de la jeunesse, et qui, de surcroît, disposons d'une structure d'information et de réflexion- d'aider RENAULT SA à parfaire son rôle d'acteur majeur de la lutte contre l'insécurité.

Je vous suggère donc de maintenir RENAULT SA dans ses bonnes intentions et de réfléchir aux idées que nous pourrions lui apporter de manière à ce que le programme « Sécurité pour tous » s'insère parfaitement dans la formation des jeunes. Si cette perspective vous parait, autant qu'à moi, favorable à la santé publique, je vous propose de travailler selon trois grands axes :

1. Comment déployer sur le terrain une information sécuritaire concrète ?

Par exemple, chaque véhicule accidenté devrait obligatoirement laisser sur les lieux une trace pertinente de l'événement. - Les pièces irréparables seraient ainsi exposées, pendant une période de six mois, accrochées sur un panneau de signalisation. - L'épave des véhicules globalement irrécupérables serait maintenue sur l'accotement ou sur le trottoir pendant un an. - Pour les accidents ayant entraîné des incapacités définitives de plus de 30% ou un décès, le délai serait prolongé à deux ans.

Chaque procédure d'urgence, mise en oeuvre lors d'un accident important, devrait obligatoirement comporter un volet pédagogique orienté vers les jeunes. - A cet effet, un car de police serait immédiatement diligenté vers un établissement scolaire proche dans le but de conduire au moins une classe à constater de visu les conséquences d'un accident, si possible avant les soins et avant l'enlèvement des blessés et des cadavres.

2. Quelle participation attendre des différents partenaires institutionnels ?

Par exemple, l'organisme ayant en charge la signalisation routière pourrait instaurer une nouvelle série de panneaux dits de « mémoire d'accident ». - Le panneau n° 1, sans commentaire, serait le panneau de présentation des pièces endommagées. - Le panneau n° 2, dit « de recueillement » mettrait en exergue la marque du véhicule puis mentionnerait la date du sinistre, la liste des victimes et leur taux d'incapacité définitif. - La présence de cette signalisation serait de 6 mois pour les accidents assortis de taux d'invalidité n'excédant pas 30%. - Pour les cas d'accidents assortis de taux d'invalidité définitive supérieure à 30% et de décès, la présence du panneau « de recueillement » serait définitive.

Les services hospitaliers pourraient explicitement informer les familles et les visiteurs de l'origine des blessures traitées. - Figureraient au pied de chaque lit d'accidenté : le nombre et la marque des véhicules impliqués, le nombre des personnes blessées avec leur taux d'invalidité et le nombre de personnes décédées. - Figureraient également, dans les salles d'attente ou d'accueil, des tableaux électroniques comptabilisant en temps réel toutes les interventions liées à des accident de la circulation.

Les associations de grands blessés de la route pourraient participer en organisant l'information à leur niveau. - Préparer des rencontres entre des scolaires et les représentants des principaux corps de métiers appelés à intervenir lors d'un accident (exposés avec policiers ou pompiers, ambulanciers, chirurgiens, infirmières, prothésistes, rééducatrices, agents des pompes funèbres...). - Obtenir des personnes, handicapées à la suite d'un accident de la circulation, qu'elles acceptent de faire figurer sur leur fauteuil roulant une plaque relatant la marque des véhicules et les caractéristiques essentielles de l'accident. - Créer une « légion des survivants » réunissant les victimes de graves accidents. Reconnaissables à une petite rosette un peu analogue à celle de la Légion d'honneur, ces légionnaires auraient pour mission de témoigner de leur accident et des traumatismes consécutifs.

J. Jérisse

 

 

8) MÉFAITS PUBLICITAIRES.

Le Petit Palais, à Paris, est affublé, pendant une période de travaux, d'une grande palissade couverte d'une gigantesque publicité pour une compagnie aérienne. Encore un exemple de saccage des lieux publics et du patrimoine historique comme il s'en trouve de plus en plus à Paris comme dans presque toutes les grandes villes de France et du monde...


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INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

Casseurs de pub 11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16 http://www.antipub.org/

Paysages de France (association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr

Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex Tél. 01 41 81 69 17 Tcp. 01 42 83 45 01

R.A.P. Belgique 96, rue Le Lorrain, 1080 Bruxelles Tél. 02 / 426 91 91 http://www.antipub.be

Brisons nos chaînes Chez Publico 145, rue Amelot, 75011 PARIS.

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