RAP

RAP-À-TOILE N° 21 - ( OCTOBRE 2001 )

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Au sommaire de ce vingt et unième envoi

Tous les Numéros


0 - Introduction
1 - RENTRÉE SANS MARQUES.
2 - R.A.P.-AUVERGNE S'EST CRÉÉ.
3 - RÉPONSE À UN PUBLICITAIRE
4 - RÉACTION ANTI-HALLOWEEN
5 - PUBLICITÉ À L'ÉCOLE : LÉGALE OU ILLÉGALE ?
6 - MÉFAITS PUBLICITAIRES.


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Introduction :

Bonjour à tous,

Tout d'abord merci à ceux (peu nombreux) qui ont répondu à notre demande d'aide. La permanence est toujours ouverte aux bénévoles, du lundi au mercredi de 10h à 13h. Vous pouvez donc venir y donner un coup de main et nous rencontrer quand vous voulez pendant ces horraires. Si vous venez plus nombreux, ce sera aussi l'occasion de rencontrer d'autres bénévoles de l'association. Merci aussi à ceux qui ont envoyé des messages de soutien à Philippe Mazy, qui ayant arraché la publicité recouvrant un tramway bruxellois, s'est vu infliger une amende de près de 5000 francs français. Nous les lui avons transmis. Il semblerait qu'il se soit résolu à payer son amende, ne voyant pas d'autre issue à cette affaire.
Vous constaterez que R.A.P. s'agrandit. Un groupe local vient en effet de se créer en Auvergne, mais il existe plusieurs relais locaux en France. Nous avons reproduit la liste de ces contacts et leurs coordonnées dans la deuxième partie de ce mensuel. Reportez-vous à cette liste si vous souhaitez toucher quelqu'un de votre région.
Enfin, n'oubliez pas notre action de mercredi soir pour la rentrée sans marques (voir communiqué de presse ci-dessous). Le démarqueur dispense ses services une seule fois dans l'année alors ne le ratez pas !

Bonne lecture,


Nelly.


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1) RENTRÉE SANS MARQUES.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Pour la deuxième année consécutive, des militants de Résistance à l'agression publicitaire vont mener une action de salubrité publique dans un quartier parisien. Gratuitement, un démarqueur proposera ses services à tous les logomaniaques dans le but avoué de désintoxiquer ces victimes de l'opium publicitaire.

Pour bénéficier des services du démarqueur ou assister à cette action charitable, rendez-vous :

MERCREDI 24 OCTOBRE 2001 À 18 H 30,
PLACE DU 18 JUIN 1940, MÉTRO : MONTPARNASSE
(devant le cinéma Miramar)

Passez votre garde-robe en revue à la recherche de vêtements marqués pour les confier aux bons soins de notre démarqueur.

Rappel à l'usage de ceux qui ne connaîtraient toujours pas ce métier :

COMMENT RECONNAITRE UN DEMARQUEUR ?
Un démarqueur se caractérise principalement par sa tenue vierge de tout logo ou mention publicitaire. Sous son air amical et engageant, se cache une détermination à toute épreuve. Seules sa paire de ciseaux et sa dextérité de couturière témoignent de son caractère combatif.
Ennemi juré de tout alligator, virgule ou autre griffe, il n'hésitera pas à supprimer des vêtements et accessoires toutes ces mentions publicitaire si chères à la plupart de ses contemporains.
Son cri de guerre : « Ne marche pas au pas ».


 

2) R.A.P.-AUVERGNE S'EST CRÉÉ.

Un nouveau groupe local de R.A.P. vient de se créer. La première réunion de R.A.P.-Auvergne, regroupant cinq personnes s'est tenue mercredi 10 octobre 2001 à Magnet dans le département de l'Allier. Elle avait pour objet de préparer une action pour la Nuit des publivores de Vichy.
Laetitia Carton, animatrice de ce groupe, a d'abord présenté les activités de l'association.
Le groupe s'est ensuite consacré à la préparation d'un tract qu'ils distribueront à l'entrée de la nuit des publivores du 25 octobre.
Cyril Ronfort s'est engagé à rédiger un communiqué de presse destiné à annoncer l'action auprès des médias locaux et à être diffusé sur les panneaux prévus à cet effet (panneaux d'affichage associatif).
Pour plus d'informations ou pour rejoindre ce groupe, vous pouvez contacter Laetitia Carton au 04 70 58 08 62.

Autres contacts de l'association en province :

Relais téléphoniques de R.A.P.dans l'ordre des numéros de départements.

03 : Laetitia Carton, 04.70.58.08.62 - 21 : Serge Chiasson, 03.80.91.19.77 - 29 : Charles Cadeau, 02.98.55.77.99 - 33 : Jean-Bernard Dejardin, 05.56.25.56.12 - 36 : Robert Heymann, 02.54.37.22.42 - 38 : Maryse Kernevez, 04.76.13.35.33 - 44 : Georges Piou, 02.51.70.10.70 - 59 : Jean-Michel Baucry : paraboc at wanadoo.fr- 62 : Antoine Galloni d'Istria, antoine.galloni at laposte.net- 67 : Fabien Salzenstein, 03.88.36.78.64 - 73 : Philippe Prouvost : 04.79.96.29.36 - 83 : Claude Thoumine, 04.94.04.98.90.

 


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3) RÉPONSE À UN PUBLICITAIRE

Nous avons retranscrit ci-dessous un message qui nous qui nous a été envoyé par un détracteur de l'association et la réponse que lui a apporté un membre de R.A.P.

« J'ai une régie publicitaire et j'ai peur de votre action. Pour moi-même, bien sûr, mais aussi pour tous, et pour la démocratie elle-même. Car - est-il possible que vous ne vous en rendiez pas compte ? - la publicité n'est ni plus ni moins qu'une discipline, comme la
philosophie, le jardinage ou le journalisme. Promouvoir des idées antipub est un non sens. Peut-on combattre la réthorique, une langue sans détruire une culture, un peuple ?

Mes supports sont les programmes publicitaires de cinémas indépendants d'art et essai dont le combat au quotidien est souvent exemplaire : sans papiers, anti multiplexe, attac... Des théâtres, des centres culturels, des librairies, des restos et des bars sympas, des associations humanitaires y annoncent leurs actions. (...)

Certes les mégastructures financières ou politiques, dont l'expression (pas seulement publicitaire) est une oppression intolérable, doivent être anéanties. Mais aucun autodafé n'y parviendra. Au contraire. Connaissez-vous un pays démocratique au monde où la liberté d'expression n'est pas la règle ?
A l'inverse, connaissez-vous un seul pays totalitaire qui n'ait pas réglementé la publicité au point de ne l'utiliser que pour sa propagande ?
Les États-Unis n'ont pas gagné la guerre froide ; c'est l'idéologie liberticide sovietique qui a fait 80 millions de morts. Bon nombre étaient dans ses rangs.

Dans la méme veine mais plus près de nous, une loi incroyable a été votée, et plus incroyable encore, par la gauche plurielle ! Depuis 1997, il n'est plus possible de faire de la pub 3 mois avant une élection.
Tout le monde s'en est félicité.
Pourtant : cette loi est une atteinte grave à la liberté d'expression ; elle est anti-démocratique et dangeureuse. Car enfin, à qui profite-t-elle ? A ceux qui l'ont votée, pardi ! A ceux qui ont le pouvoir et dont les réseaux sont déjà constitués : les plus forts. Ceux qui ont déjà accès à la presse, qui ont le plus grand nombre de militants et qui ont les moyens y compris occultes de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Car même si la presse a le pouvoir de s'autoproclamer indépendante, elle ne l'est pas plus que les publicitaires sont des salauds, et les jardiniers des moutachus débonnaires.
II n'y a qu'à lire les hauts cris de certains journalistes (et non des moindre) face à "la menace internet", pour comprendre que nul n'est infaillible.
Comment un petit collectif peut-il maintenant faire entendre sa voix, distribuer des tracts sur le marché, faire du porte à porte, face aux grands partis, dont les milliers de militants, très organisés, répondent à l'unisson ?
Oui, il fallait limiter les dépenses électorales, mais pas la liberté d' expression.

Ma société est peut-être un peu marginale dans l'océan publicitaire, mais pour cette raison, elle risque fort de finir en "dégât colatéral" de votre guerre. Mais si cela se produit, de jeune victimes, kamikazes de votre idologie, mourront d'avoir construit le pont de la rivière Kwaï. Je vous en conjure : ne résistez pas à l'intolérance :ignorez-la. Déterminez des cibles et non des tétes de turcs ;attaquez-vous aux messages, aux supports mais pas au mode d'expression. Vous vous muselez vous-même.

En post srciptum, je veux évoquer la situation de la liberté d'expression en Russie.
Au lendemain de la chute du communisme, la presse a retrouvé la pluralité nécéssaire à sa crédibilité. Grace à la publicité, bon nombre de journaux se sont créés et survivent... jusqu'à ce que l'économie russe ne s'effondre totalement.
Depuis, Vladimir Poutine n'a pas grand mal à imposer sa loi et mettre au pas les derniers journalistes indépendants. Les journaux qui ont résisté le plus longtemps sont justement ceux qui ont des annonceurs. »


Réponse de Juste Jérisse :

Désolé, monsieur, mais votre conception de la publicité date de 1694, époque à laquelle, si j’en crois le Petit Robert, le mot signifiait “ caractère de ce qui est public… ”, et cette définition est toute à votre honneur. Mais déjà en 1829 -excusez-moi d'être scolaire- publicité signifiait “ le fait, l’art d’exercer une action psychologique sur le public à des fins commerciales… ”. Je ne crois pas, pour ma part, et je vous crois assez honnête pour partager cet avis, que “ l’art d’exercer une action psychologique… ” relève de l’information, de la pédagogie, ou d’une quelconque vertu au point de participer à la démarche démocratique. Surtout pas.

Vous pensez -et vous avez raison- qu’il est nécessaire d‘élever la voix, de s’exprimer et que la publicité est un des moyens qui le permettent. Tout ceci est juste ou plutôt serait juste si, dans le concert des voix qui s’expriment par la publicité, les puissants n’étaient les seuls à se faire entendre, car la caractéristique première de leurs messages consiste à occuper tout l’espace d’expression, réduisant par voie de conséquences les autres au mutisme. Est-ce là la démocratie selon vos vœux ? Mais avez-vous observé les relations sociales contemporaines que vous ennoblissez du beau nom de démocratie ? Avez-vous remarqué que la publicité est inexorablement réglementée ? Pour être clair, elle l’est précisément par ceux qui disposent du pouvoir politique ou financier et qui s’arrogent le droit de diffuser ce que bon leur semble dans l’espace privé (par la TV et la radio), dans l'espace public (par l’affichage et l’enseigne) et dans l’espace d’information (en occupant l'Internet, la presse et, depuis peu de temps, en pénétrant l'école). Tout cela au plus grand mépris des intéressés. Or, je me permets d’insister : ceux qui ont ce pouvoir n’ont que du pouvoir. Il n’est en rien question dans leur prérogative, de compétence, d’autorité ni, à plus forte raison, de dignité. Non, ils tiennent tout leur pouvoir de la force financière.

Vous semblez aussi absolument persuadé que le concert publicitaire est garant de la multiplicité des idées à l’instar de ce qu’apportent les langues et leur rhétorique, les peuples et leur culture. C’est oublier un peu vite que l’océan des représentations publicitaires ne connaît qu’un mince objectif : convaincre d’acheter, et qu’une seule idéologie : travailler pour produire. Vous ne me ferez pas croire que cette perspective est démocratique ou, pour changer de registre, exaltante. Ce rouleau compresseur de la publicité, auquel j’ajouterais volontiers celui des médias (mêmes hommes, mêmes combats), est justement ce qui réduit à néant toute une culture. Celle des enseignants, celle des philosophes, et si ceux-là ne vous plaisent pas, je peux évoquer, pour vous plaire, l’innombrable petit peuple des artistes exclus : réalisateurs de courts métrages, chanteurs, musiciens, peintres, acteurs et tous ceux qui vivotent à l’écart d’une notoriété exclusivement réservée aux gens du sérail, c’est à dire aux grands manipulateurs des idées qui épuisent l’époque : la technologie, la science et les médias, ce miroir qui remplace le Bon dieu et donne l’absolution à toutes les médiocrités.

J’ai cru comprendre que l'action de R.A.P. vous faisait peur. Cela nous honore beaucoup de prendre le pas sur la peur que pourrait vous inspirer Berlusconi, porté au pouvoir par la puissance des médias, ou Bush, lui aussi porté par la vague si ludique, si joyeuse et si réconfortante des élections “ à l’américaine ”. Les États-Unis ne sont-ils pas le seul pays à nous adresser des films militaristes consacrés à la gloire de leurs vaillants soldats conquérant le monde pour sauver leur pays ? (Habile rhétorique, n’est-ce pas ?). Sans doute connaissez-vous ces petites merveilles de coûteuse propagande que sont “ Independence Day ” de Roland Emmerich et le récent “ Pearl Harbor ” de Michael Bay. Je vous conseille de les analyser et d’y réfléchir. Vous trouverez certainement là un dépassement de cette peur que nous vous inspirerions. Vous semblez aussi craindre les méthode -liberticides, dites-vous- de la propagande communiste. Là encore vous avez raison. Mais je note volontiers, à ce sujet, la manière dont la Sainte Russie, au sortir de l’épopée soviétique, s’est jetée dans les bras du néolibéralisme : confiscation des biens par les puissants en place, combat pour le contrôle des médias, Tchétchénie… Je vous donne, quand-même volontiers raison au sujet du nombre de morts. Rien ne m’effraie autant que les décomptes de 1918 (18,5 millions) ou de 1945 (entre 35 et 60 millions) ou les pertes que vous attribuez à Staline (80 millions). Rien ne m’effraie autant, sinon l’élevage en batterie de quelques milliards de “ citoyens ” crétinisés par l’absorption de la farine idéologique publi-propagandiste (appelez-ça comme vous voudrez... ).

Vous dites aussi que la gauche vénielle (“ plurielle ” serait lui attribuer une dimension exorbitante) à voté une loi incroyable. Que voulez-vous, le bon sens n’est plus à la mode et c’est une constante des gouvernements de nous mitonner, deux tiers publicité, un tiers démagogie, une soupe populaire en pensant par là “ faire ” de la démocratie. Pour finir, sachez que si nous nous attaquons au mode d’expression publicitaire plutôt qu’à des “ cibles ” (sans doute faites-vous allusion par-là à des produits d’un intérêt contestables ou à des manières de les vendre peu ragoûtantes : culte de la personnalité, sexisme…), c’est pour la raison suivante :
Il n’est tout simplement pas normal que la personne ou l’entreprise qui en a le pouvoir puisse influencer toute une population et le faire constamment et exclusivement. Cela s’appelle fascisme ou totalitarisme et vous y faites suffisamment allusion pour bien comprendre de quoi il s’agit.

Par la grâce de la promotion publicitaire, la planète est irrésistiblement envahie de phénomènes incontrôlables. L’automobile règne, alors que l’on sait depuis toujours que les transports en commun sont la meilleure solution. L’informatique transforme notre vie, et nous la pourrie en en modifiant sans cesse les usages par la grâce de la même publicité. La Mondialisation et l’Europe, suite à l’effet de cette grâce récurrente, s’acharnent à renouveler notre univers, à tort, à travers, et sans jamais nous demander notre avis. Tout cela épuise et est-ce bien utile alors que vous ne savez même pas qui vous êtes, ni où vous allez. Savez vous seulement ce qu’est un homme, ou une femme ? Savez-vous seulement comment fonctionne votre estomac ?

Nous avons mis presque un siècle à nous éloigner du totalitarisme communautaire. Nous pouvons donc espérer, par la vertu de notre coupé-collé cérébral, dissoudre en une ou deux décennies seulement le totalitarisme crétinisant du moment et son outil d'élection : la publicité. C’est tout le bonheur que je vous souhaite.

Juste Jérisse

 


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4) RÉACTION ANTI-HALLOWEEN

Les réactions contre le matraquage commercial « halloween » se généralisent. Voici ci-dessous le courriel qu'un sympathisant a envoyé à un supermarché utilisant l'argument « Halloween » dans son catalogue.

Bonjour,

J'ai reçu de votre supermarché un petit catalogue publicitaire titré « Qui veut jouer à se faire peur ? », entièrement consacré à ce que les Américains appellent « Halloween ». Il est parsemé d'encarts informatifs (« La naissance d' Halloween : l'origine d'Halloween est celte, etc.»); il faut louer votre supermarché d' être aussi attentif à l'information de sa clientèle. Puisque vos efforts vous conduisent ainsi à des investigations historiques poussées, je vous propose un petit texte complémentaire qui pourra utilement être inséré dans vos prochains catalogues :

La naissance d'Halloween en France.

Le fabricant de masques César s'est appliqué durant de longues années à introduire en France la fête d'Halloween, non pour faire revivre une ancienne tradition celte, qui n'a pas grand chose à voir avec l'Halloween actuel, mais, bien entendu, pour vendre ses citrouilles de plastique et faire tourner son fonds de commerce. Lorsqu'Halloween a commencé à gagner du terrain à la fin des années 90, le PDG de César s'est publiquement félicité sur France-Inter de voir ses efforts de déculturation récompensés. Le bon public, qui vivait jusqu'alors dans l'incroyable ignorance de son besoin vital de posséder des citrouilles en plastique, et à qui les publicitaires et les médias ressassent sans arrêt que la langue française est inapte à la communication et que l'américain est paré de toutes les beautés, s'est jeté sur cette nouvelle occasion de singer les États-Unis. Tandis que d'autres tentatives mercantiles (fête des grands-mères, fête des concierges, fête des secrétaires, etc.) n'ont été récompensées que par une réussite fort modérée,
les commerçants peuvent rendre grâce à l'abnégation de César qui, après avoir imposé en France cette fête traditionnelle restée si injustement inconnue jusqu'à présent, a ensuite été dépassé par le succès de l'opération et l'envahissement des gadgets halloweenesques américanoïdes concurrents qui a provoqué, très récemment, sa faillite.

Les publicitaires ont de beaux jours devant eux car il reste encore plusieurs fêtes américaines à importer en France. Il sera toujours possible de trouver une origine culturelle locale digne d'intérêt pour chacune d'elle, et de passer pudiquement sous silence la seule et unique cause de cet avilissant programme d'abêtissement public : l'appât du gain. Certes, on peut juger ces opérations dignes d'intérêts par le fait qu'elles
entretiennent le commerce, mais le commerce doit-il vraiment s'accompagner d'une telle désinformation ?

Je ne doute pas un instant de l'intérêt que pourrait avoir le texte ci-dessus pour l'information de vos clients, à laquelle vous semblez être si sensibles.

En dernière page de votre catalogue, on peut voir un magnifique gâteau portant une étiquette « happy halloween », accompagné d'un encadré «fabriqué en France ». La capacité d'adaptation des publicitaires étant sans limite, je suis certain qu'avec un peu de bonne volonté, vous parviendrez à trouver une origine celte au terme « happy ».

Salutations.

Patrick Leloup.

5) PUBLICITÉ À L'ÉCOLE : LÉGALE OU ILLÉGALE ?

(Article initialement rédigé pour le site http://www.tocsin.net)

C'est officiel. La publicité en milieu scolaire, interdite depuis 1936, est dorénavent acceptée par l'Éducation nationale. Un Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire (http://www.education.gouv.fr/bo/2001/14/ensel.htm ) a en effet été édité dans le Bulletin Officiel n°14 du 5 avril 2001 du ministère de l'Éducation nationale et du ministère de la Recherche. Il rappelle le principe de neutralité de l'école, interdit tout démarchage commercial en milieu scolaire mais donne aux établissements scolaires la liberté d'accepter des offres de partenariat et admet la présence de logos sur les mallettes pédagogiques. Peu connues du grand public, ces mallettes, composées de cassettes vidéos, disques, affiches, exercices et questionnaires, doivent permettre aux professeurs d'aborder certaines matières du programme de façon ludique et originale, et aux entreprises de séduire et fidéliser les prescripteurs d'achats familiaux et consommateurs en herbe que sont les enfants. En déléguant ainsi au secteur privé une partie de sa mission, l'Éducation nationale contrevient aux principes fondamentaux de l'école laïque.
En outre, l'appartenance de son ministre au conseil d'administration de la Fondation entreprise réussite scolaire ( http://www.fers.asso.fr/presentc.htm#2.%20STATUTS%20)ne peut que surprendre. Cette fondation, créée en 1990 à l'initiative du maire de Lyon, « réalise un partenariat entre les communes, l'Éducation nationale et des entreprises en faveur de la réussite scolaire des enfants de l'enseignement primaire »*. Comment expliquer que ce ministère, alors même que la loi interdit ces pratiques, édite en coordination avec des entreprises privées des mallettes pédagogiques ? Peut-il croire à une action désintéressée de ces sociétés alors que des fédérations de parents d'élèves et divers journalistes se sont élevés contre cette pratique et en ont dénoncé les ambitions commerciales ?
Si le manque de moyens financiers ne permet pas à l'Éducation nationale d'équiper nos écoles en outils pédagogiques nécessaires, s'il est réellement impossible de refuser le matériel offert par les entreprises, exigeons au-moins qu'aucune mention publicitaire n'apparaisse aux yeux des enfants. Il est du rôle des enseignants de cacher les logos présents sur ces mallettes et de rester vigilants face aux messages véhiculés par ces dernières. Il est du rôle des parents d'élèves de refuser que leurs enfants deviennent victimes de ces procédés publicitaires.


Nelly RUSCASSIÉ
*Extraits de l'objet de la fondation.

 

6) MÉFAITS PUBLICITAIRES.

À peine créé, le métier de démarqueur pourrait bien disparaître.
Déjà sur les vêtements ou les accessoires, les marques s'exposent à présent sur la peau . Née aux États-Unis, cette tendance à se tatouer ses marques fétiches sur le corps, arrive en France. Le tatouage le plus demandé : la virgule. Certaines personnes arboreront ainsi toute leur vie leur engouement pour les valeurs véhiculées par une marque tristement connue pour l'exploitation de ses employés.
Le mot « marque » reprend ici son sens originel. « Marque » est la traduction du mot américain « brand », venant de « brandon » qui est l'outil employé pour marquer le bétail au fer rouge.


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INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

Casseurs de pub 11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16 http://www.antipub.org/

Paysages de France (association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr

Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex Tél. 01 41 81 69 17 Tcp. 01 42 83 45 01

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