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RAP-À-TOILE N° 33 - ( FÉVRIER 2003 )

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0 - Introduction
1 - SUR LE FRONT DE L'AFFICHAGEL.
2 - L'ACADÉMIE DE MONTPELLIER CAUTIONNE L'INTRODUCTION DE LA PUBLICITÉ DANS LES ÉCOLES.
3 - OUI AU TRANSFERT DU CRDP À DUBAÎ (Fantaisie d'Yvan Gradis).
4 - SEMAINE DE LA PUBLICITÉ : IMPRESSIONS
.
5 - CONSTATATION D'AUTOMOBILISTE.
6 - MÉFAITS PUBLICITAIRES.


R.A.P. a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d'actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Introduction :

Bonjour à tous,

Suite à des problèmes informatiques, R.A.P.-à-Toile n'est pas paru au mois de janvier. je sais, ça paraît difficile à croire vu que je vous donne la même excuse presque tous les mois, mais je vous assure que c'est vrai. Et pour nous faire pardonner ce petit désagrément, nous vous offrons en avant première un communiqué de presse sur l'introduction des entreprises en milieu scolaire (voir §2). On ne le répétera jamais assez, R.A.P. a un nouvel administrateur de site, Samuel. Notre site internet est progressivement mis à jour, n'hésitez pas à vous y rendre pour consulter nos documents, archives et l'agenda de l'association.

Bonne lecture,

Nelly.


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1) SUR LE FRONT DE L'AFFICHAGEL.

Affaire Défi - Paysages de France : victoire en première instance

Dans son jugement du lundi 6 janvier 2003, le tribunal correctionnel de Grenoble, dans l'affaire opposant la société Défi-France à l'association Paysages de France, a : 1) relaxé Paysages de France ; 2) condamné Défi à payer 8 000 euros de dommages et intérêts à l'association et 8 000 euros à Bernard Durand, directeur de la publication du journal ; 3) condamné Défi à payer 1 000 euros à l'association et 1000 euros à Bernard Durand aux titres des frais irrépétibles.

Le tribunal n'a donc pas donné droit à la société Défi (n°1 mondial de la publicité lumineuse) qui demandait 100 000 euros de dommages et intérêts pour diffamation ; il l'a même condamnée compte tenu probablement du caractère abusif de la procédure engagée contre Paysages de France. L'association n'avait fait que signaler le caractère illégal de dispositifs implantés par cette société, caractère attesté - excusez du peu ! - par des procès verbaux de la DDE et par des courriers du Préfet. Toutefois, la société Défi-France a fait immédiatement appel de la décision, ce qui repousse d'autant l'issue du procès... mais donnera l'occasion à la presse de revenir sur la question de la pollution publicitaire.

Raquette de Comboire : Le jugement du tribunal administratif de Grenoble vient d'être rendu dans l'affaire dite de la "raquette de Comboire", le plus grand dispositif publicitaire illégal de France, démonté il y a plus de deux ans à Échirolles (38), après des années de bataille juridique et le dépôt d'un recours contre le préfet de l'Isère. L'État a été condamné à verser à Paysages de France 3 000 euros de dommages et intérêts et 800 euros pour les frais de justice, suivant ainsi les réquisitions sévères du commissaire du gouvernement.
Cyril Ronfort

Brève : Brisons nos chaînes, la revue du "Réseau pour l'Abolition de la Télévision", dans la revue de presse de son numéro 41 (été 2002), reproduit l'extrait suivant : Le Journal du dimanche, 21 avril 2002 "McDo vient de se faire intimer l'ordre par les autorités de Pékin de démolir ses enseignes (le fameux M géant), au seul motif qu'elles sont laides. Trente de ces enseignes sont en train d'être démontées. Une mesure adoptée dans la perspective des JO de 2008 par la municipalité, qui fait la chasse aux néons et aux panneaux publicitaires disgracieux."

Cyril Ronfort

 

 

2) L'ACADÉMIE DE MONTPELLIER CAUTIONNE L'INTRODUCTION DE LA PUBLICITÉ DANS LES ÉCOLES.

Le 13 décembre 2002, Jean-Louis MERLIN, Inspecteur d'Académie, Directeur des Services Départementaux de l'Éducation nationale de l'Aude, adressait à l'ensemble des Directeurs et Inspecteurs chargés d'une circonscription dans le 1er degré, une lettre d'accompagnement au courrier de présentation du programme « sécurité pour tous » mis en place par la société Renault*. « Sur un sujet aussi important que la sécurité routière, toutes les initiatives doivent être encouragées. » écrit-il en guise de conclusion. Espère-t-il ainsi nous faire oublier qu'en s'associant à cette « initiative », Monsieur Merlin contrevient aux multiples circulaires rappelant le principe de neutralité commerciale de l'école ? Fermer les yeux sur l'intrusion croissante des entreprises dans le milieu scolaire est une faute grave à nos yeux ; l'inciter est indigne d'un membre de l'Éducation nationale. La sécurité routière est certes un sujet important qui mérite d'être abordé dans les écoles primaires, mais confier cet apprentissage à une société privée, un constructeur de véhicules qui se félicite de la rapidité (218 km/h) de son dernier modèle, est une aberration. Il fut un temps, ou l'apprentissage de la sécurité routière était confié aux bons soins des gendarmes et policiers ; de nos jours, constructeurs d'automobiles et entreprises de restauration rapide s'en sont emparés. Qu'avons-nous à y gagner ? Nous demandons à Monsieur le Ministre de l'Éducation nationale de mettre en garde les professeurs des écoles et les inspecteurs d'académie contre ce genre de partenariat.

Pour plus d'informations concernant le programme « sécurité pour tous », écrire au siège de l'association.

*Courrier disponible à R.A.P. contre une enveloppe timbrée.


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3) OUI AU TRANSFERT DU CRDP À DUBAÎ (Fantaisie d'Yvan Gradis) .

Ayant appris (Le Figaro, 21-01-03)* que le CRDP (centre de retraitement des déchets publicitaires, dit « Nuit des publivores ») envisageait de se délocaliser à Dubaï, nous demandons à Monsieur l'Ambassadeur des Émirats arabes unis d'entreprendre toutes les démarches nécessaires pour favoriser ce transfert. Il y va de la culture générale des Émiriens !

NOM PRÉNOM ADRESSE SIGNATURE

Pétition à retourner à R.A.P., 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes *Article disponible à R.A.P. contre enveloppe timbrée.


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4) SEMAINE DE LA PUBLICITÉ : IMPRESSIONS.

Chers amis, je vous adresse un petit compte rendu de deux conférences auxquelles j'ai assisté dans le cadre de la semaine de la publicité. (NDLR : Nous ne reproduirons dans ce numéro que le compte-rendu de la première conférence, celui de la deuxième paraîtra dans le prochain numéro.) La première était faite par Serge July et un des concepteurs de mise en pages du journal « Libération ». La première partie de la conférence ouvre sur l'origine publiphobe du journal (publiquoi ? se demandent quelques étudiantes devant moi), et son « ouverture » à la publicité en 1982. Le lectorat n'y aurait mis aucune objection, à part quelques réactions par exemple de renvoi au journal des pages de publicité arrachées. En ménageant ses effets, Serge July relate qu'il aurait alors répondu : « Et que voulez-vous que j'en fasse ? » L'assemblée est censée rire de son bon mot. La question de l'entrée en publicité du journal étant réglée, nous passons aux affirmations d'éthique, où il est question de charte interne très sérieuse - Serge July et son comparse citant leur journal comme étant pionnier en la matière - et d'indépendance de la rédaction à l'égard de la publicité, de la non-confusion des genres ni dans le fond ni dans la forme. Juste après est développé le thème de la parenté entre le journal et le message publicitaire. Des exemples de mises en pages journalistiques sont donnés par le concepteur : détournements habiles de formules, astuces de mises en pages, colorimétrie etc... Apparaissent les mots « symbiose » et « syntonie » ( entre la publicité et le journal) ; ils se vantent de quelques bonnes idées en « syntonie », accroissant ainsi la « crédibilité » du journal, et celle du message publicitaire. « Crédibilité » est le maître mot de la conférence, l'aune de tout raisonnement, le but de toute opération (le mot « crédibilité » revient sans cesse ; les mots « honnêteté » et « fiabilité » ne seront pas prononcés une seule fois). Serge July reprend la parole pour un touchant hommage à leur propre déontologie : ils n'acceptent aucun cadeau de + de 500 francs et payent eux-mêmes leurs voyages aux tropiques si la présentation de tel nouveau modèle de voiture par exemple, se passe là-bas. Il nous assure de la grande difficulté de parvenir à payer eux-mêmes leurs voyages (cela semble être le summum et la preuve de l'engagement d'indépendance du journal).. Il continue sur l'éthique en affirmant que le journal pourrait être amené à refuser certaines publicités si elles étaient opposées aux valeurs fondamentales. Le seul exemple de publicité refusée est celui des affiches représentant les « twin towers » après le 11 septembre (ndlr : il s'agit des fameuses tours jumelles). S'ensuit un nouveau chapitre avec comparaison explicite du journal et de la publicité « Nous aussi, comme les publicitaires..., nous aussi... nous aussi... comme dans la pub... ». D'autres exemples de publication spéciale comme l'exemplaire de couleur bleue pour la publicité « air-France » (la forme du journal sert le fond publicitaire) ou à l'inverse, un texte façon journalistique sous un modèle publicitaire automobile (la publicité se déguise en journalisme) achèvent d'invalider toutes les affirmations déontologiques du début.

Ils concluent sur quelques exemples de « contre-alliance », dont ils tirent également fierté. MacDo déclarant dorénavant lancer un message social dans ses annonces (réponse-récupération aux grèves de l'hiver 2001), se crédite d'une aura de gauche dans les colonnes de « Libération ». Cette « prise de risque » de la part de l'annonceur permet au journal de se targuer de son « esprit d'ouverture ». « Libération » assume la contradiction, c'est donc un vrai journal de débats ». Là encore, comme lorsqu'ils étaient en « syntonie », la « crédibilité » s'en trouve accrue de part et d'autre. Le public se voit invité par le présentateur à poser quelques questions, auxquelles Serge July répond impatiemment. Première question : -Quel pourcentage de vos ressources représente l'argent des publicités et quel est votre annonceur le plus important ? S.J. répond à la première question seulement en la contournant ; le pourcentage est malheureusement en baisse - il disserte sur le sujet (aucun chiffre n'est avancé). Deuxième question : - Il y a aux Etats-Unis des milliers d'écoliers commençant quotidiennement leur journée avec des programmes sponsorisés par des marques ; le locuteur fait un rapprochement avec les journaux gratuits parisiens, et conclut par une question : vaut-il mieux une information sponsorisée que pas d'information du tout ? Devant cette question fort ambitieuse dans les questions qu'elle met en jeu, exprimée d'une façon un peu confuse par un tout jeune homme, S.J. répond d'une façon hautaine, « ne voyant pas du tout de quoi il voulait parler ». Troisième question : - Que pensez-vous de la publicité éditée dans vos colonnes au lendemain du 21 avril : « on peut rater le deuxième tour mais pas ses vacances » ? Là, S.J. répond que cette publicité ne lui semblait effectivement pas de bon goût, ni en tant que personne, ni en tant que rédacteur en chef ; il assumait toutefois ses responsabilités et n'y trouvait pas d'antinomie rédhibitoire avec les valeurs essentielles. Bravo pour le mea culpa, votre crédibilité en sortira certainement grandie et bien cotée en bourse.

Sylvie Kahane

 

 

5) CONSTATATION D'AUTOMOBILISTE.

Tous ceux qui ont, un jour, pris le boulevard périphérique parisien nord n'ont pu manquer de voir la monstrueuse pléthore de publicités lumineuses qui illumine le ciel au-dessus dudit périphérique ; mais combien ont remarqué le "hasard" géographique et le contraste entre cet endroit et la zone précédemment traversée (c'est-à-dire de l'arrivée sur Boulogne et le 16e arrondissement à la sortie du 17e, pour ceux qui ne connaîtraient pas Paris ça n'est pas vraiment là qu'habitent les pauvres). Pour être plus précis : avant, chaussée enterrée et absence presque totale de pub, après, le fluo vous pète à la gueule et à celle des habitants et le flot de voitures passe à peu près au niveau du 3e étage des immeubles. Coïncidence ? Autre petit exemple (hasard?) ; une station-service a presque toujours le même aspect, même en ville : De grandes enseignes lumineuses, des couleurs bien voyantes et visibles de loin, (ça rassure quand on est sur le point de tomber en panne) mais le quidam qui cherche désespérément de l'essence dans le quartier de la Muette risque de tourner longtemps, la station (Esso) est tres joliment dissimulée derrière de grandes vitres fumées et seul un petit macaron indique la destination de cet espace. Curieux n'est-ce pas ?

Yves Le Roux

 

 

6) MÉFAITS PUBLICITAIRES .

Big Brother nous écoute ! Une entreprise de Sacramento (Californie) identifie les stations radio écoutées par les conducteurs de voiture passant devant un grand panneau publicitaire afin de les comparer avec des profils de population fournis par une société, spécialiste en analyse démographique, qui est capable de fournir des données statistiques sur les différentes catégories socioprofessionnelles de conducteurs circulant à une heure précise de la journée. L'entreprise californienne peut ainsi modifier les panneaux en fonction du profil des automobilistes de chaque créneau horaire. Pour en savoir plus : http://www.nytimes.com/2002/12/27/business/media/27ADCO.html


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INFORMATIONS DIVERSES

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d'être intéressée : faites circuler !.

Pour tout renseignement (envoi d'un exemplaire de R.A.P.-Échos, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec : R.A.P. (Résistance à l'agression publicitaire) 53, rue Jean-Moulin, 94300 Vincennes tél. : 01 43 28 39 21 (tcp. : 01 58 64 02 93) Adhésion : 15 euros Adhésion petit budget : 7,50 euros Abonnement à R.A.P.-Échos : 5 euros.

Notre permanente assure la permanence téléphonique lundi, mardi et jeudi de 10 h à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires, sans certitude de présence toutefois). Réunions mensuelles : calendrier au début de ce message, renseignements supplémentaires au 01 43 28 39 21 ou à contact at antipub.org.

Coordonnées utiles :

Casseurs de pub 11, place Croix-Pâquet 69001 Lyon Tél. 04 72 00 09 82 - Tcp. 04 77 41 18 16 http://www.antipub.org/

Paysages de France (association qui lutte notamment contre l'affichage publicitaire envahissant) MNEI 5, place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble Tél. & tcp. 04 76 03 23 75 http://paysagesdefrance.free.fr

Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P. (diffusion d'une feuille sporadique par abonnement) B.P. 20012, 94211 La Varenne-Saint-Hilaire Cedex Tél. 01 41 81 69 17 Tcp. 01 42 83 45 01

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Brisons nos chaînes Chez Publico 145, rue Amelot, 75011 PARIS.

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