Grands écrans publicitaires dans le métro : pollution visuelle et mentale et gabegie énergétique

Ces dernières semaines ont vu l’arrivée progressive de « panneaux » publicitaires d’un genre nouveau dans le métro parisien : des écrans vidéos de grand format (90x160cm) [[http://www.leparisien.fr/paris-75/la-pub-sur-ecran-revient-dans-les-couloirs-du-metro-04-05-2010-908393.php]].

Cette nouvelle agression des usagers du métro, pourtant majoritairement excédés par la publicité [[D’après l’étude « publicité et société » de l’agence Australie et d’Ipsos de 2007, 79% des français jugent la publicité « envahissante », 58% « agressive ». Voir aussi le Parisien du 4 mai 2010 « Hier, à la station Villiers, la plupart des voyageurs émettaient des réserves ».]], est d’autant plus scandaleuse que plusieurs associations avaient fait savoir leur opposition dès la phase expérimentale d’installation de tels panneaux, début 2009, avaient manifesté de manière non-violente mais déterminée et agi en justice contre ces dispositifs [[Voir les articles cités sur la page : http://www.antipub.org/spip.php?rubrique5 ]]. Une fois de plus, la RATP et sa régie publicitaire Métrobus (filiale de Publicis) s’assoient sur l’avis des usagers des transports en commun et leur imposent sans concertation une nouvelle pollution mentale et visuelle.

Quand on sait que l’ensemble des recettes publicitaires et de location d’espaces commerciaux de la RATP représente à peine 2% de son budget de fonctionnement, et encore bien moins s’il fallait intégrer le budget d’investissement des transports franciliens, on réalise à quel point il est insupportable d’infliger aux usagers du métro cette nouvelle forme d’agression publicitaire alors qu’ils sont déjà fatigués par leur travail et par les conditions souvent difficiles de leurs trajets quotidiens.

En outre, les nouveaux écrans publicitaires sont particulièrement anti-écologiques : leur fabrication est extrêmement polluante et ils consomment énormément d’électricité. Un seul écran consomme autant d’électricité que 3 familles ! [[Un écran à cristaux liquides de cette taille consomme 700W environ. À quoi il faut ajouter les ordinateurs nécessaires au fonctionnement du système, les systèmes de communication, les capteurs, etc. Si l’on évalue la totalité à 1000W, fonctionnant 7000h par an (horaires d’ouverture du métro), la consommation atteint 7000kWh par an, soit environ autant que trois foyers français en moyenne (hors chauffage électrique).]]. C’est aussi un gaspillage énergétique qui s’exhibe devant un public auquel on demande par ailleurs des efforts en matière de consommation énergétique.

Même en dehors des gadgets dangereux [[la vidéosurveillance publicitaire constituée par les capteurs d’audience, voir l’analyse intitulée « Ecrans publicitaire du métro parisien – Illégalité et illégitimité du système », https://antipub.org/wp-content/uploads/2014/05/Dossier_CNIL_v.3.1-1.pdf]] – prévus à l’origine et désactivés grâce à l’action des associations – ces écrans sont inacceptables.

Il est maintenant temps pour la RATP de considérer la publicité comme une véritable pollution. C’est aussi la responsabilité des politiques que de s’engager fermement contre ces écrans.

Nous en appelons donc à Jean-Paul Huchon, Président du Conseil régional d’Ile de France et Président du STIF (Syndicat des transports) et à Jean-Vincent Placé, Vice-président en charge des transports, à agir fermement contre ces écrans et pour que s’engage un processus de dépollution des murs du métro parisien, comme s’y était engagé Cécile Duflot [[voir http://www.antipub.org/spip.php?article126 ]]

CONTACT :
Nicolas HERVÉ : 06 62 60 06 12
RAP : 01 43 66 02 04

Notes

[1] http://www.leparisien.fr/paris-75/la-pub-sur-ecran-revient-dans-les-couloirs-du-metro-04-05-2010-908393.php

[2] D’après l’étude « publicité et société » de l’agence Australie et d’Ipsos de 2007, 79% des français jugent la publicité « envahissante », 58% « agressive ». Voir aussi le Parisien du 4 mai 2010 « Hier, à la station Villiers, la plupart des voyageurs émettaient des réserves ».

[3] Voir les articles cités sur la page : http://www.antipub.org/spip.php?rubrique5

[4] Un écran à cristaux liquides de cette taille consomme 700W environ. À quoi il faut ajouter les ordinateurs nécessaires au fonctionnement du système, les systèmes de communication, les capteurs, etc. Si l’on évalue la totalité à 1000W, fonctionnant 7000h par an (horaires d’ouverture du métro), la consommation atteint 7000kWh par an, soit environ autant que trois foyers français en moyenne (hors chauffage électrique).

[5] la vidéosurveillance publicitaire constituée par les capteurs d’audience, voir l’analyse intitulée « Ecrans publicitaire du métro parisien – Illégalité et illégitimité du système », https://antipub.org/wp-content/uploads/2014/05/Dossier_CNIL_v.3.1-1.pdf

[6] Voir : http://www.antipub.org/spip.php?article126

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  1. […] vante les restos du cœur, mais ce n’est pas la seule campagne qui y est montrée. Certains estiment que la consommation de chaque panneau (et de l’ordinateur qui va avec) équivaut à celle de […]

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