Contre l’agression publicitaire dans les transports en commun et notamment contre les nouveaux écrans vidéo espions.
Le renouvellement de la concession de l’affichage publicitaire de la RATP, à la fin de 2010, est l’occasion pour nous, usagers quotidiens ou occasionnels des transports publics franciliens, de protester contre l’agression publicitaire qu’on nous fait subir pour quelques centimes d’euros.
Dans un métro déjà saturé de publicités, où des procédés toujours plus intrusifs et discutables (envahissants, lumineux, agressifs, énergivores, etc.) ont été régulièrement mis en œuvre, on aurait pu espérer que l’escalade publicitaire marquerait le pas. Ce d’autant plus que la publicité rapporte une part minime des recettes de la RATP [[Moins de 2% des recettes de la RATP selon les rapports financiers ; c’est à dire moins que le bénéfice enregistré par la régie au cours de l’année 2009, par exemple. Cette année-là, on aurait pu supprimer entièrement la publicité des transports sans avoir à augmenter d’un centime le prix du billet !]]
Il n’en est rien : une nouvelle forme de publicité, particulièrement agressive, commence à apparaître malgré l’opposition acharnée de quelques associations depuis presque deux ans[Voir les épisodes précédents : page [métro et transports et page Nouvelles technologies et notamment ici]]. Des écrans vidéo de grandes dimensions qui viennent s’ajouter aux 80.000 affiches existantes dans le métro, dans les bus et dans la rue (abris d’autobus, bouches de métro, sur les autobus…).
Pire : si rien n’est fait dans le métro, ces dispositifs seront bientôt installés aussi dans nos paysages dans nos cadres de vie. C’est ce que nous promet déjà le syndicat professionnel des sociétés d’affichage : l’U.P.E. (Union de la publicité extérieure) qui y voit l’avenir de l’affichage en général.
Cette technique, testée actuellement dans le métro parisien, consiste en des écrans vidéos de grandes dimensions : environ 2m² dans le métro. On observe aussi déjà quelques écrans vidéos dans les rues de certaines villes françaises comme Grenoble, jusqu’à 12m².
Dans le métro et le RER, pas moins de 300 ou 400 écrans ont déjà été installés ; 1200 sont prévus à terme. Et beaucoup plus par la suite dans la rue si nous n’avons pas empêché tout cela d’ici là.
Le tableau ne saurait être complet sans vous signaler que ces panneaux – les petits, de moins de 2m² – consomment chacun autant d’électricité que trois familles françaises en moyenne (hors chauffage électrique) et qu’ils sont dotés de caméras de vidéosurveillance officiellement destinées à compter et étudier les usagers qui regardent la publicité… Ce sont donc tout simplement nos libertés individuelles qui sont en danger aujourd’hui.
Nous organisons avec l’association « Agir Pour l’Environnement » (A.P.E.) une campagne de cartes-pétitions pour réclamer, à l’occasion du renouvellement de la concession publicitaire de la RATP, qu’on en finisse avec l’agression publicitaire dans le métro et les transports en commun d’Île-de-France.
Ces prochaines semaines seront décisives et nous voulons alerter le public, le président de la RATP et les politiques, autour des revendications suivantes :
– retrait et interdiction des écrans vidéo publicitaires actuellement en cours de déploiement, mais également de tous les dispositifs publicitaires énergivores ;
– interdiction de principe de toute surveillance des usagers par les publicitaires ;
– transparence immédiate sur les contrats publicitaires, les recettes réelles et les dépenses induites par la publicité ;
– réduction immédiate de 50% du nombre de panneaux publicitaires
– lancement d’une concertation avec les usagers pour définir la place à accorder à la publicité et aux autres formes d’expression dans les transports en commun ;
– élaboration concertée de règles déontologiques concernant le contenu des messages publicitaires (films d’horreur, image de la personne humaine, publicité pour l’automobile…) avec contrôle a priori.
Cette campagne pourrait paraître très « parisienne », mais il faut comprendre que le métro parisien n’est qu’un laboratoire pour les afficheurs publicitaires. Aujourd’hui dans le métro parisien, demain partout dans les rues en France ! Il faut également savoir que l’affichage dans les transports en communs franciliens correspond à 10% du total de l’affichage français.
Ainsi, nous comptons sur vous pour envoyer ces cartes-pétitions aux trois personnes concernées et pour renvoyer le bordereau qui signale que vous avez participé à cette campagne.
Les adhérents de RAP recevront un exemplaire imprimé d’ici peu.
Pour les autres, il suffit de nous en faire la demande par courriel à contact@antipub.org en indiquant votre adresse postale.
Au delà de cette campagne, prenez connaissance de notre boîte à outil contre la publicité dans le métro.
(1) Moins de 2% des recettes de la RATP selon les rapports financiers ; c’est à dire moins que le bénéfice enregistré par la régie au cours de l’année 2009, par exemple. Cette année-là, on aurait pu supprimer entièrement la publicité des transports sans avoir à augmenter d’un centime le prix du billet !
(2) Voir les épisodes précédents : page métro et transports et page Nouvelles technologies et notamment ici