Publicité et écrans vidéos dans le métro : la riposte s’organise

L’installation d’écrans vidéos publicitaires de grande taille (160x90cm) dans les couloirs du métro et du RER à Paris démontre une nouvelle fois la mentalité déplorable de la R.A.T.P. et de sa régie publicitaire Métrobus, toujours prêts à matraquer d’avantage les usagers, sans concertation, et « pour quelques euros de plus ».
Des citoyennes et des citoyens, usagers du métro, décident de réagir.


Sans la moindre concertation avec les usagers, on nous impose une nouvelle forme d’agression publicitaire dans le métro. A l’heure où 78% des français jugent la publicité « envahissante » et plus d’un sur deux la juge carrément « agressive » (sondage IPSOS 2007), il serait plus responsable d’ouvrir enfin le débat sur la place de la publicité dans les transports en commun.

Concernant la R.A.T.P., la publicité telle qu’on la connaît – omniprésente, agressive, polluante – rapporte moins de 2% du budget annuel. Comment justifier dans ces conditions qu’on en rajoute encore dans l’arsenal agressif destiné à capter le fameux « temps de cerveau disponible » ?

Les nouveaux écrans publicitaires des couloirs des métros et RER sont très agressifs (images animées, rythme relevé, forte luminosité…).

Ils ont en outre été conçus pour abriter des dispositifs de « mesure d’audience » : en fait une caméra vidéo et des ordinateurs capables d’analyser les réactions des passants, d’acquérir des données à leur sujet – âge, sexe, faciès, tenue vestimentaire, etc. -, et d’adapter les messages publicitaires au public concerné…

Ils sont également conçus pour envoyer directement des messages publicitaires via la technologie Bluetooth aux téléphones portables des passants.

Enfin, leur fabrication comme leur fonctionnement sont très polluants. Ainsi, chaque panneau consomme environ autant d’électricité que trois familles françaises moyennes (hors chauffage électrique).

Pour faire cesser le matraquage et entrer dans une ère de respect des usagers et de la « liberté de ne pas recevoir » (les messages publicitaires), nous invitons tous les citoyens et usagers qui en ont assez d’être pris pour cibles à lire et diffuser notre dépliant ci-joint « pourquoi et jusqu’où faudrait-il supporter la publicité dans les transports en commun ? ».

La mobilisation se poursuit. Après nos attaques en justice en 2009 qui ont permis de retarder de plus d’un an l’installation de ces écrans vidéo, après nos démarches auprès des politiques (Région IdF, STIF) et la saisine de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés) concernant les dispositifs d’acquisition de données personnelles par les caméras vidéos dont sont ou seront équipés les écrans vidéos, nous publions donc du nouveau matériel de mobilisation destiné à faire circuler directement l’information entre les usagers.

Voir aussi la « Trousse à outils » contre la publicité dans le métro :
http://www.antipub.org/spip.php?article164

Et nous lancerons prochainement d’autres initiatives, dont probablement une campagne de pétition afin que la probable majorité silencieuse des usagers qui se sentent agressés fassent enfin connaître leur désaccord, même – et surtout ! – si on ne leur demande pas leur avis.

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