A l’occasion d’une rencontre avec le cabinet du président de la Région Ile de France, par ailleurs patron des transports franciliens, le point sur nos revendications pour (bien) moins de publicité dans les couloirs du métro parisien.
Publicité dans le réseau RATP : métro, RER, autobus…
Le constat de R.A.P. :
Le réseau des transports publics parisiens est le cadre d’une agression publicitaire permanente et multiforme. Il est à déplorer :
– l’agression publicitaire sur le plan physique : le nombre, la nature et la disposition des panneaux sont de nature à agresser le voyageur dont l’esprit est perpétuellement sollicité par des messages savamment conçus pour cela. En surface, cette agression s’étend au passant, et se traduit d’ailleurs par de nombreux cas d’infraction au Code de l’Environnement.
– l’agression symbolique par la nature des messages : incitation permanente à la surconsommation, images dégradantes de la personne, sexisme, utilisation du corps et de la sexualité hors de propos ; autant d’exemples de la violence publicitaire qui impose une vision du monde univoque et sans discussion ni réponse possible.
Tout cela ne représente que 2% de revenus de la RATP. Si l’on retirait la toute publicité du métro, la RATP serait encore largement bénéficiaire (résultat 2008 : + 140 M€ ; recettes publicitaires, selon nos estimations : environ 90M€).
Nos revendications :
La reconnaissance du problème :
– une reconnaissance officielle par la RATP de l’existence du problème de l’agression publicitaire sur son réseau ;
La transparence :
– la communication du contrat liant la RATP et Métrobus ; la publication des recettes de Métrobus liées à l’exploitation des espaces de la RATP, et des montants reversés à la RATP, ces 10 dernières années.
a) Sur le plan « physique » : vraiment moins de publicité
– Identification et démontage de tous les dispositifs illégaux : bouches de métro et autobus notamment ;
– mise en place d’une réglementation de la publicité dans le métro, via le cahier des charges de la RATP (nombre, nature et disposition des dispositifs) ;
– Réduction de 50% du nombre de panneaux en un an ;
– Suppression de tous dispositifs énergivores : panneaux rétro-éclairés, déroulants, etc.
– suppression des dispositifs suivants : panneaux sur bouches de métro, oriflammes (qui pendouillent au plafond des voitures du métro), panneaux sur portillons et portes d’entrée dans le réseau, pelliculage des côtés et de l’arrière des autobus, contremarches ;
– Interdiction de toutes formes de pelliculage dans le métro (murs, sols, rames, etc)…
– Interdiction des écrans, quels qu’ils soient ;
– Interdiction des expositions et des « évènements » publicitaires ;
– renoncement à toute forme d’expérimentation de nouveaux procédés agressifs : publicité sonore ou olfactive, publicité projetée, écrans, nouvelles technologies, etc. ;
– suppression de la diffusion de radios commerciales (RER notamment) ;
– doublement du nombre de stations « belles et sans publicité » ;
b) sur le plan psychologique : pour un contrôle des contenus
Via le cahier des charges, instauration de règles strictes opposables concernant :
– l’image de la femme et de l’être humain en général ;
– l’interdiction de la publicité pour l’alcool, pour les voitures ;
– rejet de la violence, de la vulgarité, de la nudité à tout propos ;
– mise en place d’un contrôle A PRIORI de toutes les campagnes publicitaires par une commission paritaire RATP + STIF. Cette commission publie un rapport annuel de ses activités.
c) sur le plan social et culturel : pour la libre expression sans but lucratif
– mise à disposition de panneaux d’affichage libre réservés aux événements ou mouvements non commerciaux (1000) ;
– mise à disposition d’affiches d’expression artistique libre (1000), éventuellement thématique (poésie, dessin…) ;
– mise à disposition d’espaces dédiés à des artistes en particulier (1000).