Une nouvelle opération commerciale, importée des États-Unis, a réussi à s’imposer en France ces dernières années : le Black Friday, une occasion supplémentaire pour nous inciter à toujours plus de consommation par la publicité, au détriment des ressources limitées de la planète.
Depuis peu, à cette période de l’année, on voit apparaître dans les médias , les publicités en ligne, sur les affiches ou dans les vitrines des magasins le terme de « Black Friday » (Vendredi noir) associé à des promotions spéciales le jour dit, soit en 2019, le 29 novembre.
Le Black Friday correspond, en Amérique du Nord, au lendemain du repas de Thanksgiving, qui a lieu le 4e jeudi du mois de novembre. Ce vendredi « noir » lance la saison d’achat avant Noël outre-Atlantique et permet à certaines grandes marques d’assurer leur chiffre d’affaires de l’année. En 2017, les distributeurs américains ont réalisé sur internet un chiffre d’affaires record de 7,9 milliards de dollars (6,6 milliards d’euros), en hausse de 17,9% par rapport à 2016.
C’est donc très naturellement que les distributeurs français ont été tentés d’ajouter cette nouvelle fête de la surconsommation entre Halloween et Noël. Les promotions du « vendredi noir » ne sont en fait qu’une journée de déstockage au moment du renouvellement des produits. Il s’agit, avec ces rabais ponctuels, de « créer plus d’urgence et d’envie« afin de renouveler prématurément les matériels, au mépris des ressources limitées de la planète. Le tout, pour des gains faibles pour les consommateurs, selon une étude de 2015 de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir. En moyenne, les rabais accordés sur des articles comme les ordinateurs portables, les smartphones ou encore les téléviseurs n’étaient en effet que de quelques euros.
Plus de 5,7 milliards d’euros de dépenses sont prévues pendant le week-end du Black Friday en France cette année, selon le Centre for Retail Research (CRC). Les entreprises qui tirent le plus leur épingle de ce jeu sont les géants de la vente en ligne comme Amazon. En 2017 le Black Friday a été la journée la plus fructueuse pour Amazon en France, avec une augmentation de 40% des ventes par rapport à l’année précédente.
Depuis le 29 juillet 2019, l’humanité vit à crédit écologique. Toute surconsommation additionnelle ne fait qu’ajouter une dette écologique supplémentaire que la terre ne pourra renouveler. La plupart des produits vendus sont fabriqués dans des pays ou les droits des travailleurs ne sont pas respectés, dans des conditions écologiques plus que contestables.
Pour répondre au matraquage publicitaire, et dénoncer cette opération irresponsable au regard des enjeux climatiques actuels, RAP appelle à organiser des actions de recouvrement publicitaire pour sensibiliser et amener le public à s’engager contre la surconsommation et la publicité L’action peut avoir lieu le jour J 29 novembre ou dans la semaine avant.
Ce que nous demandons
Considérant que la publicité est directement et indirectement à l’origine d’un gaspillage de ressources et d’énergie massif, inacceptable étant donnée la crise écologique que nous traversons, nous jugeons nécessaire de légiférer sur ces trois aspects :
- Proscrire les contenus publicitaires incitant à la dégradation, à la mise au rebut et au remplacement prématuré des biens.
- Proscrire la publicité pour certains produits particulièrement nocifs pour l’environnement : les SUV, les vols intra-nationaux, la restauration rapide, les bouteilles d’eau en plastique jetable, le textile d’habillement, les smartphones.
- Interdire les supports polluants énergivores et imposés : écrans numériques, et les prospectus publicitaires.