Au Mondial de l’Auto, des activistes dénoncent la publicité pour la voiture individuelle

Ce jeudi 17 octobre, des activistes de Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.) se sont infiltré·es au Mondial de l’Auto pour mettre en lumière les effets négatifs de la publicité automobile et demander son interdiction. Deux jours après la publication du rapport1 du même nom, les activistes ont déroulé une banderole « Stop Pub Auto » devant le Stand de la Fl4wer Power de Renault (SUV).
« Let’s celebrate », tel est le slogan du Mondial de l’Auto en 2024, pour signifier qu’il faut célébrer « la passion et l’innovation automobile », « la voiture d’aujourd’hui et découvrir les innovations »… C’est ainsi que la filière automobile décrit l’édition 2024 du Mondial de l’Auto, qui se tient du 14 au 20 octobre. Elle s’y présente fièrement comme l’actrice-clé de la transition écologique par l’innovation technologique. où la voiture individuelle demeure au centre du système de mobilité. C’est aussi un haut lieu de rencontres politiques, en témoigne la présence de ministres et l’inauguration du Salon par le Président Macron vantant l’électrique comme solution.

Selon ces activistes, l’électrification du parc ne suffira pas à solutionner les autres problèmes écologiques, sociaux et sanitaires. Le rapport publié par R.A.P. constate que les voitures sont plus lourdes, plus individualisantes, plus puissantes, plus massives, plus nombreuses et donc plus polluantes. Pour solutionner ces problèmes, il conviendrait d’avoir une vraie politique de sobriété avec moins de voitures, moins de poids, moins de vitesses, moins de distance parcourue et plus de déplacements avec des véhicules, légers, mutualisés et sobres.

Pour R.A.P., l’un des principaux moteurs de ce mode de vie insoutenable a été et demeure la publicité. Dans le rapport publié, R.A.P. a analysé les ressorts influençant les représentations et les modes de vie utilisés dans 137 publicités de 2022 à 2024 : la liberté, l’aventure, la vitesse, la sécurité, le confort, la durabilité,… Par ailleurs, les dépenses publicitaires de ce secteur représente, en 2019, 28 pages de presse quotidienne, 8h45 de publicités télévisées par jour, toutes chaînes confondues (soit 4,5mn par chaîne) et 318 718 affiches dans l’espace public. R.A.P. a aussi analysé les 56 contrats actuels (issus de la loi Climat et résilience) de l’industrie automobile. 80 % ont des indicateurs flous ou non chiffrés. Aucun ne s’engage à réaliser des mesures de sobriété telles que réduire le poids ou la vitesse des véhicules.

R.A.P. préconise de s’orienter vers des interdictions efficaces qui ont fait leurs preuves. Pour l’industrie automobile, il s’agit d’interdire toute propagande et publicité en faveur de tout véhicule terrestre à moteur supérieur à 270 kilogrammes, à l’exception des véhicules dédiés aux services de transports en commun. Selon Camille Aboudaram, chargée de campagne Stop Pub Climaticide : « La publicité automobile est en roue libre. Au nom de l’impératif écologique et sanitaire, l’État doit maintenant interdire la publicité qui glorifie la voiture individuelle et ringardiser son usage. »

Contact presse : Khaled Gaiji, chargé presse de R.A.P. : 06 76 34 86 49