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Du 22 au 24 mars, environ 70 personnes, issues de la lutte contre le système publicitaire et la promotion des énergies fossiles, se sont réunies à Bruxelles pour la deuxième édition de la conférence Ban Fossil Ads (interdire les publicités pro-énergies fossiles).
Venu·e·s de France, de Belgique, d’Allemagne, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, d’Autriche, de Suisse, du Danemark, du Portugal, d’Italie ou encore du Canada et de l’Australie, les participant·e·s ont eu l’opportunité de s’inspirer mutuellement de leurs luttes locales et nationales, d’effectuer des ateliers théoriques et pratiques, et d’envisager comment porter plus loin les revendications de ces mouvements contestataires. Ce mélange culturel a été permis en grande partie grâce à la présence d’interprètes du collectif ANTS (AlterNative Technology Systems, voir aussi COATI).
Le week-end a démarré avec la présentation de la vingtaine de groupes et organisations présent·e·s (retrouver la liste à la fin de cet article), suivie d’un retour sur l’historique du mouvement antipub, qui célèbre internationalement le 25 mars comme la journée mondiale contre la publicité, depuis 2015.
Pour cette année 2024, à l’approche des élections européennes prévues le 9 juin, l’enjeu était aussi de transposer les luttes à une autre échelle. Afin d’entamer cette réflexion, sont intervenu·e·s David Cormand, eurodéputé du Groupe des Verts/Alliance Libre Européenne, et Miriam Thiemann, membre du Bureau Environnemental Européen et de BEUC, l’Organisation Européenne des Consommateur·rice·s.
Le premier pour présenter sa campagne We Skip Ads, qui vise à amener la question de l’interdiction de la publicité pour les produits et services dont la consommation est qualifiée de « préjudiciable à la protection de l’environnement, à la santé ou à la sécurité », et ce au sein du Parlement européen. La seconde pour mettre en avant le plus large réseau d’organisations environnementales citoyennes d’Europe, ainsi que celui regroupant les associations de consommateur·rice·s, portant notamment d’un côté sur les directives législatives, et de l’autre sur la tromperie de la prétendue neutralité carbone ou de certains labels.
Le lendemain, la journée s’est divisée en plusieurs sessions, elles-mêmes composées de différents ateliers thématiques en sous-groupes. Ont été abordées les questions de la publicité dans le milieu sportif, la place des sponsors, les lois d’exception accordées pour les Jeux Olympiques et Paralympiques qui auront lieu à Paris cet été. Mais aussi les semaines internationales d’actions contre le système publicitaire, autour des problématiques liées à l’aviation ou la surconsommation.
Les groupes de travail se sont également penchés sur les meilleures manières d’impliquer les municipalités dans ces combats, les élu·e·s, les député·e·s, ainsi que d’autres voix influentes issues des domaines de la santé, de l’éducation, de l’environnement, des médias, etc. Se sont posées les questions liées aux obstacles légaux, financiers et locaux. Les conséquences délétères du blanchiment d’image sociale des entreprises qui pratiquent le greenwashing à tort et à travers, rendant de plus en plus difficile le discernement pour les citoyen·ne·s et décrédibilisant nos messages. Le bras de fer tendu avec les entreprises d’affichage publicitaire extérieur, qui envahissent toujours davantage nos espaces.
Sans oublier de mettre littéralement la main à la pâte, puisque deux ateliers d’artivisme se sont déroulés le samedi après-midi, dont un de transmission de la technique du papier mâché, version recyclage d’affiches publicitaires. L’autre a permis aux plus inspiré·e·s de détourner les messages de posters d’environ 2 mètres carrés, afin de souligner et dénoncer ce que les annonceurs ne disent pas.
Le tout ponctué d’une action sur le terrain par équipes, dans le quartier du Parlement européen. Le but étant d’attirer l’attention du public et des eurodéputé·e·s sur les effets des gaz et du pétrole sur la santé et l’environnement, accentués par la publicité faite pour les produits et entreprises qui consomment des énergies fossiles.
Le dimanche matin, les participant·e·s se sont de nouveau réparti·e·s sur trois sessions d’implémentation, visant à reprendre des sujets abordés les jours précédents pour en tirer des conclusions, des idées d’actions concrètes, et partager des compétences pratiques, telles que des tactiques anti-répression.
Ainsi, la coalition antipub internationale renforce ses liens, se structure et planifie les prochaines étapes de ses mobilisations, se nourrissant des dynamiques qui se développent mondialement, pour aller vers davantage de victoires, locales et communes. Ce réseau en pleine émulation ressort une nouvelle fois plus solide de ce rassemblement autant festif que militant !
Collectifs présents, à retrouver pour la plupart sur ce lien :
worldwithoutfossilads.org/organisations/
Adfree Cities (Royaume-Uni)
Badvertising (Royaume-Uni)
Berlin Busters Social Club (Allemagne)
Brandalism (international)
Bruxelles Sans Pub (Belgique)
CAPE (Canadian Association of Physicians for the Environment, Canada)
Comms Declare (Australie)
Creatives for Climate (international)
Extinction Rebellion (Pays-Bas, Belgique et international)
Fossielvrij NL (Pays-Bas)
Fossil Free Football (Pays-Bas et international)
Genève Sans Publicités (Suisse)
Genève Zéro Pub (Suisse)
Hamburg Werbefrei (Allemagne)
Les Déboulonneurs (France)
Liège Sans Pub (Belgique)
Mapping Fossil Ties (Pays-Bas)
Reclame Fossielvrij (Pays-Bas)
Résistance à l’Agression Publicitaire (France)
Stay Grounded (international) / Rester sur Terre (France)
Subvertisers International
The Green Fix (Belgique et international)
The Green Youth Movement (Danemark)
United for Climate Justice (Europe)
Werbefrei (Autriche)
