Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) – 15 février 2019 – L’association Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP) dénonce la volonté de Grégory Garestier – vice-président de SQY délégué à la stratégie commerciale et rapporteur du projet de règlement local de publicité intercommunal (RLPi) – d’imposer les écrans numériques publicitaires dans une grande partie de l’agglomération.
Le jeudi 20 septembre 2018, les élus du conseil communautaire de SQY ont voté l’élaboration du RLPi qui viendra, à terme, remplacer l’ensemble des règlements locaux. Ces derniers mois, les conseils communaux ont voté de grandes orientations telle que, la « lutte contre la pollution visuelle et lumineuse » ou encore la « préservation de la qualité paysagère du territoire et des espaces naturels ». Qui s’opposerait à ces objectifs ?
Le lundi 12 novembre, le projet de RLPi faisait son apparition sur le site de SQY1 quelques heures avant l’unique réunion publique qui avait lieu le même jour. Malheureusement, après une analyse détaillée du projet de règlement par notre association, il s’avère que les objectifs votés ne seront pas atteints avec un tel texte.
Lors de cette réunion publique, la majorité des citoyens présents ont exprimé un refus de voir apparaître des écrans numériques publicitaires sur l’ensemble du territoire2. La Gazette de SQY relatait ce fait, dans un article du 20 novembre3 dans ces termes : « pour autant, la perspective de l’élaboration de ce texte et les différentes mesures évoquées ne dissipent pas les inquiétudes des habitants, notamment au sujet des publicités sur écrans numériques, thème largement évoqué lors de la réunion du 12 novembre ».
Dans son interview donné à TV784, Grégory Garestier indiquait « essayer d’avoir un texte qui soit équilibré et qui convienne à tout le monde ». Pourtant, depuis des mois, il fait la sourde oreille aux revendications des citoyens qui s’expriment à ce sujet et le texte n’a pas bougé d’un iota. A quoi cela sert-il d’envoyer des mails à rlpi[at]sqy.fr et de participer à une réunion publique, si les propositions des citoyens qui font l’effort de participer ne sont pas retenues ? Nous nous demandons sérieusement si les seules revendications des publicitaires (à commencer par JCDecaux) seront prises en compte dans le texte qui sera présenté au vote lors du conseil communautaire le jeudi 21 février à 19 h 30 en salle du conseil communautaire à Trappes… Bien entendu, il y a de grandes chances que les élus expliquent qu’il y a eu une faible participation des citoyens et qu’ils sont donc légitimes à ne pas écouter les personnes qui prennent le temps de s’exprimer mais est-ce réellement étonnant quand aucun panneau d’information locale ne diffuse les informations relatives au RLPi ?
Depuis que le projet de rédaction d’un RLPi a été lancé (en septembre 2018), nous alertons sur le fait que l’espace public de Saint-Quentin-en-Yvelines ne doit pas être envahi par les écrans numériques publicitaires. En effet, de plus en plus d’études démontrent les effets négatifs des écrans vidéo pour les enfants (et pour les adultes) : il faut interdire ces smartphones géants dans toutes nos rues ! Pour reprendre la Convention des Droits de l’Enfant de 1989, dont la France est signataire : « dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale ». Les enfants sillonnent la ville : la décision d’autoriser l’installation de panneaux publicitaires, et notamment d’écrans vidéo, irait à l’encontre de l’intérêt supérieur de nos enfants. Les élus de la nation, et notamment les maires, doivent protection à leurs administrés. Par conséquent, ils doivent diminuer cette pression publicitaire, mauvaise pour notre santé. Aux États-Unis où ces dispositifs ont été développés, une étude de 20155 sur huit emplacements d’affichage numérique sur les autoroutes en Floride et en Alabama a montré des taux d’accidents significativement plus élevés, 25 % en Floride et 29 % en Alabama, sur des sites proches des panneaux d’affichage numériques.
Un panneau numérique de 2m2 consomme autant qu’un ménage de trois personnes. Le projet de JCDecaux est d’installer des panneaux de 8 m² comme celui déjà présent à Maurepas depuis l’année dernière ! D’autant plus que ces panneaux sont prévus dans le projet actuel de règlement, de fonctionner 24/24, 7/7 et 365 jours par an6 !. Est-ce vraiment raisonnable et équilibré de mettre en place ces nouveaux types de supports au XXIème siècle, alors que nous avons un défi climatique à relever ?
Nous demandons l’interdiction des écrans numériques publicitaires sur tout le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines, peu importe leur taille, leur luminosité, leur emplacement. Ils sont massivement rejetés par la population car ils représentent :
- un danger pour notre santé, et surtout celle des enfants ;
- une consommation énergétique beaucoup trop grande (surtout lors du processus de fabrication) ;
- un danger pour les usagers de la route ;
- une agression visuelle permanente.
Actuellement, le projet de RLPi prévoit de les interdire en ZP1 (Article 3) mais les autorise en ZP2 (Article 9) et ZP3 (Article 16). De fait, il pourra y avoir demain des écrans numériques publicitaires de 8 m² notamment :
- Aux abords de la faculté de droit, de la bibliothèque universitaire ou de la maison de l’étudiant à Guyancourt ;
- Aux abords du centre commercial de Saint-Quentin-en-Yvelines à Montigny-le-Bretonneux ;
- Aux abords du collège Saint-Exupéry à Montigny-le-Bretonneux ;
- Aux abords de la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines à Montigny-le-Bretonneux ;
- Aux abords de la zone commerciale de Voisins-le-Bretonneux ;
- Dans une grosse partie de la ville de Coignières ;
- Aux abords de la zone commerciale de Maurepas ;
- Dans les zones de bureau d’Elancourt La Clef Saint Pierre et de Plaisir les Gâtines ;
- Dans la zone commerciale de Plaisir-Les Clayes ;
- Etc.
L’agglomération doit interdire les écrans numériques publicitaires pour protéger ses citoyens. Jusqu’ici les publicitaires ont très bien réussi à vendre leurs produits sans vidéo, continuons ainsi.
Par ailleurs, l’association Résistance à l’Agression Publicitaire est membre du collectif saint-quentinois Champ Libre. Ce collectif organise un atelier autour du RLPi le dimanche 17 février à 14 h 00 au café Le Marina, à Saint-Quentin-en-Yvelines. L’objectif est de produire un document consignant l’ensemble des recommandations citoyennes qui seront ensuite envoyées aux élus.
[1] http://sqy.fr/rlpi – RLPI_tome_2_partie_reglementaire.pdf
[2] https://antipub.org/saint-quentin-en-yvelines-compte-rendu-de-lunique-reunion-publique-concernant-le-reglement-local-de-publicite-intercommunal/
[3] https://lagazette-sqy.fr/2018/11/20/votreville/saint-quentin-en-yvelines/lagglomeration-veut-un-encadrement-plus-strict-de-la-publicite/
[4] https://www.youtube.com/watch?v=zfoijUZMVww
[5] https://stop-pub.video/pourquoi/
[6] Article 15 du RLPi : Les publicités et préenseignes lumineuses sont éteintes entre 22 heures et 6 heures, à l’exception de celles éclairées par projection ou transparence supportées par le mobilier urbain et des publicités numériques supportées par le mobilier urbain, à condition que leurs images soient fixes et sous réserve de ne pas contrevenir à l’article R.581-42 du code de l’environnement