Fin juin, nous avons reçu au local de l’association une lettre de la part de la Mairie de Lyon.
Adressée à « Madame, Monsieur les Afficheurs » (sic), il s’agissait très certainement d’une erreur dans la base de données de la Ville. Nous l’avons néanmoins lue, curieux de savoir ce que Lyon pouvait bien avoir à dire aux afficheurs : une relance sur la taxe locale de publicité extérieure ? une injonction à se mettre en conformité avec la réglementation ?
Nous avons donc commencé à lire : il s’agissait en fait d’un sujet hautement plus grave : la tenue de l’Euro 2016.
Ainsi, la Ville de Lyon nous remercie par avance « de réserver le meilleur accueil » aux différents sponsors officiels de cet événement sportif. Ayant lu un peu vite, nous nous sommes demandé, interloqué-e-s, si la Ville de Lyon attendait de nous que nous détournions les logos des sponsors, que nous rappelions leurs méfaits sur l’économie, la société, les déséquilibres alimentaires, le sexisme et tout ce que véhiculent ces grandes marques ?
Las, nous avons fini la phrase : « afin qu’ils puissent disposer d’une visibilité maximum durant les festivités de l’Euro 2016 »
Il semblerait donc que les services de la Ville de Lyon se sentent investis de la mission de s’assurer du matraquage publicitaire par des marques, pour la plupart multinationales, que nous connaissons déjà trop bien, et ce, malgré nous.
Nous nous demandons donc quel est l’intérêt pour la Ville et ses élus (socialistes) de faire à ce point en sorte que des marques qui nous inondent jour après jour de leur publicités non désirés et aux pratiques sociales et environnementales plus que douteuses bénéficient d’une « visibilité maximum ».
D’autant que la mission d’un maire est, entre autre, d’assurer la police de l’affichage extérieur (article L581-14-2 du code de l’environnement). Il nous paraîtrait donc plus judicieux d’essayer de contenir la visibilité de ces sponsors plutôt que de l’encourager en donnant en quelque sorte « carte blanche » aux afficheurs qui ont déjà une certaine tendance à ne pas respecter la réglementation en la matière.
D’autant que la loi Macron va permettre d’apposer des publicités numériques de 50 m2 sur les stades, la visibilité des sponsors est déjà assurée !