À l’occasion de l’opération « Jour de la Nuit » organisée le 13 octobre prochain, le groupe R.A.P.-Paris demande aux afficheurs (JCDecaux, Clear Channel et Exterion Media) d’éteindre leurs publicités cette nuit-là, à Paris.
Notre lettre envoyée ce jour aux trois entreprises :
Objet : Invitation à participer à l’opération « Le Jour de la Nuit » du 13 octobre 2018
Paris, le 27 septembre 2018
Chère Madame, Cher Monsieur,
Depuis le 1er juillet 2018, l’application du décret n° 2012-118 du 30 janvier 2012 relatif à la publicité extérieure, aux enseignes et aux préenseignes, pris dans le cadre des articles 36 à 50 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, impose aux propriétaires d’enseignes lumineuses leur extinction entre 1 heure et 6 heures du matin, et jusqu’à 7 heures du matin s’agissant des vitrines de magasin ou d’exposition.
Par ces dispositions, il apparaît que les pouvoirs publics ont souhaité limiter cette pratique qui s’est avérée être un profond gâchis d’énergie et une source de désagréments sur notre environnement ainsi que sur notre santé. Selon l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne (ANPCEN), depuis vingt ans, la quantité globale de lumière émise la nuit a augmenté de 94% si l’on prend uniquement en compte l’éclairage public. Lutter contre la pollution nocturne est ainsi fondamental afin de sauvegarder la biodiversité, améliorer la qualité de notre sommeil, embellir les nuits dans nos communes et limiter nos dépenses en énergie.
C’est dans le cadre de cette lutte que l’association AGIR POUR L’ENVIRONNEMENT organise la 10ème édition du « Jour de la Nuit » qui se tiendra dans la nuit du samedi 13 octobre 2018, sous le patronage du ministère de la Transition écologique et solidaire. En outre, plusieurs centaines d’événements permettront de sensibiliser le grand public aux nuisances lumineuses. À cette occasion, plusieurs communes, dont Paris, éteindront pour partie ou en totalité leur éclairage public.
Ainsi, et pour la première fois depuis plusieurs décennies, l’action cumulée de l’extinction des enseignes commerciales lumineuses avec l’extinction de l’éclairage public lors de la nuit du 13 octobre prochain devrait permettre aux Parisiennes et Parisiens de découvrir leur ville vierge de toute lumière artificielle, et inviter les habitantes et habitants de la Ville Lumière à questionner le bien-fondé de ce surnom autour d’une réflexion globale sur notre consommation électrique et la pollution lumineuse.
Toutefois, par dérogation aux dispositions du décret n° 2012-118 susmentionné, l’obligation d’extinction nocturne ne s’applique ni aux affiches éclairées par projection ou transparence sur le mobilier urbain (abris-bus, kiosque à journaux, colonne porte-affiches…), ni aux publicités numériques sur le mobilier urbain, à condition que les images soient fixes. De plus, Paris n’ayant pas de règles d’extinction dans son Règlement local de publicité, les panneaux que vous exploitez hors mobilier urbain sont aussi allumés la nuit. Ainsi, les diverses publicités dont vous assurez la diffusion constitueraient les dernières rares sources de lumières artificielles encore en activité au cours de la nuit du 13 octobre.
Vous ne pouvez pas ignorer que cela vous vaudra la condamnation des acteurs de cet événement qui sont de plus en plus nombreux. Et vous n’ignorez pas non plus que le rejet d’une publicité excessive et agressive et les préoccupations écologiques sont de plus en plus répandues.
Ne pas renoncer, au moins, pour ce jour symbolique, au bénéfice des dérogations susmentionnées, gâcherait donc la fête et surtout votre image.
Par conséquent, nous vous invitons, par la présente lettre, à participer à la 10e édition du « Jour de la Nuit » en éteignant vos supports (mobiliers urbains, publicités murales, scellées au sol, bâches publicitaires…), habituellement éclairées par projection ou transparence, entre 19 heures et 7 heures, afin de faire de cet événement une expérience collective à laquelle tous les acteurs, publics et privés, participeraient.
Confiants en votre volonté de ne pas participer à la dégradation de notre futur écologique, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.
Pour l’association Résistance à l’Agression Publicitaire – Paris,