Si c’était simplement le combat de mecs bien, qui en ont marre de se faire grignoter l’intérieur. Si c’était pour ne pas s’habituer à tout et avoir envie de ressortir du centre-ville sans mourir de honte sur les routes alentour. Si c’était par respect ? Pour que le beau l’emporte sur le n’importe quoi. Si c’était la réaction normale d’hommes qui ont constaté que la laideur ça s’attrape, et qu’en plus ça rend malheureux et malades les gens qui la côtoient trop souvent. Si c’était une volonté d’assainir l’horizon pour, comme on dit au Maroc, « l’unique plaisir des yeux ». Et bien ça serait déjà pas mal. Et tant pis si ça fait ricaner (…). »
Leslie Bedos, « Des chics types »
La France est réputée pour être la mauvaise élève de l’Europe, voire du monde, en matière de pollution visuelle par l’affichage. Rien de surprenant ! L’affichage publicitaire représente en France 12,5 % des dépenses des publicitaires, mettant notre pays au premier rang mondial pour ce média (4 % aux USA, 3,4 % en Allemagne).
Depuis sa création, R.A.P. dénonce ce matraquage de nos cerveaux et le saccage des paysages par les abus de l’affichage publicitaire. Un sondage, réalisé en novembre 2007 par Ipsos pour l’agence de publicité Australie, révèle que 79 % des sondés considèrent que la publicité est envahissante et 58 % la trouvent agressive.
Car même si une loi a été votée en 1979 pour réglementer l’affichage publicitaire, la pression n’a jamais cessé de croître, au contraire. Après la saturation en panneaux 4 x 3 classiques, les publicitaires ont inventé les panneaux rétro-éclairés, générateurs de pollution lumineuse, puis les panneaux déroulants, permettant d’augmenter la pression publicitaire. À Paris, la très légère diminution de la quantité de mobilier urbain (– 20 %) s’accompagne en réalité d’une véritable explosion du nombre de publicités (+ 220 %), du fait du recours à des systèmes défilants. Ce phénomène d’envahissement a continué avec la colonisation des palissades de chantier et, plus récemment, des façades d’immeubles, avec les bâches géantes ou encore le pelliculage des véhicules publics et privés… Dernière nouveauté, l’affichage devient interactif, odorant, etc., rendant la publicité encore plus intrusive et agressive !
Force est de constater que l’affichage continue de s’étendre, malgré les réticences de plus en plus nombreuses de la population. R.A.P. lance une campagne dédiée à la lutte contre les panneaux publicitaires et intitulée « Les justiciers de l’espace public ». Mais pourquoi s’attaquer à ce support plutôt qu’à un autre ? Voici quelques bonnes raisons de rejoindre le combat des Justiciers de l’espace public
Quelques textes essentiels à lire
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|Espace publicitaire et espace public|Affichage publicitaire et liberté d’expression : éléments de réflexion|La liberté d’expression n’est pas une marchandise|
|Une ville peut-elle se passer de pub ?|L’affichage publicitaire est une pollution visuelle||
LA CAMPAGNE DES JUSTICIERS DE L’ESPACE PUBLIC
Elle a pour objectif principal de libérer l’espace public de la pression publicitaire. En dehors de l’action associative, il existe peu de procédures au regard du nombre d’infractions commises. C’est pourquoi R.A.P. a ironiquement intitulé sa campagne « Les justiciers de l’espace public ». Elle fait référence à l’utilisation de la justice comme moyen d’action, mais aussi à l’idée de faire justice soi-même. Le but est que le travail quotidien des bénévoles et les actions symboliques organisées par R.A.P. exercent une pression suffisante sur les autorités compétentes, afin de les obliger à s’occuper du problème de l’affichage.
Cette campagne se décline en 3 axes, qui sont : mieux faire connaître et respecter la réglementation sur l’affichage publicitaire, en obtenir le renforcement, et plus largement inciter les citoyens à s’impliquer dans la vie locale pour la réhabilitation de leur cadre de vie.
Cette volonté d’accompagner tant les citoyens que les élus dans une démarche de réappropriation de leurs paysages quotidiens se traduit notamment par la mise à disposition de différents outils. Cette aide va de la formation (minimum de 10 personnes) au simple conseil pour obtenir la dépose d’un panneau ou mettre en place un règlement local restrictif de publicité dans sa commune, etc. Parallèlement à cette action de formation et de conseil, R.A.P. peut participer à des conférences-débats concernant les abus et problèmes posés par l’affichage publicitaire.
Pour toute information, adressez-vous par courriel à laure@antipub.org
LES MALLETTES Á VOTRE DISPOSITION
Dans une civilisation productiviste et consumériste comme la nôtre, il ne faut pas attendre du pouvoir politique, quel qu’il soit, qu’il réduise de lui-même la place de la publicité dans l’espace public. C’est de la population que doit venir la réaction, au sens profond du terme. Le citoyen que vous êtes peut beaucoup en matière de lutte antipublicitaire !
Chacun d’entre nous est un citoyen qui peut agir et utiliser un pouvoir important : celui de la plainte. Face à l’illégalité des
panneaux publicitaires, face à l’inaction des pouvoirs publics, R.A.P. vous donne la boîte à outils nécessaire pour faire démonter LE panneau illégal qui bouche la vue, pollue le paysage ou les cerveaux…
DÉPOSER UN PANNEAU ILLÉGAL
Vous devez adhérer à l’association pour recevoir cette mallette. Une adhésion vous est demandée pour deux raisons :
› vous agirez en tant qu’adhérent(e) de notre association ;
› un emploi à plein temps a été créé pour élaborer cet outil et s’occuper du suivi des dossiers.
La mallette du « justicier de l’espace public » est composée d’un nécessaire ayant vocation à vous aiguiller dans les démarches qui doivent conduire à la dépose du panneau et d’un vade-mecum juridique, qui synthétise et explique la loi du 29 décembre 1979 régissant l’affichage publicitaire.
Vous devez envoyer à R.A.P. (53, rue Jean Moulin, 94300 Vincennes) une enveloppe pré-timbrée format A4 (1,64 €) avec vos nom et adresse et une participation aux frais d’impression de 12 euros.Adhérent : 13,64 €
Non-adhérent : 23,64 € et 33,64 € pour les petits budget
DÉPOSER UN PANNEAU LÉGAL
Au-delà du simple respect de la loi, la question de la légitimité de l’accaparement de l’espace public à des fins mercantiles et du matraquage visuel qui en découle mérite d’être posée, d’autant qu’un nombre croissant de gens considèrent que la publicité est envahissante. Au niveau législatif, il faudrait protéger le cadre de vie quotidien des habitants et pas uniquement les sites et paysages exceptionnels. C’est pourquoi R.A.P. propose aussi un outil pour lutter contre LE panneau qui n’est pas en infraction, mais qui représente une gêne visuelle et mentale pour vous et les habitants du quartier.
Si vous souhaitez recevoir la mallette, vous devez envoyer à R.A.P. (53, rue Jean Moulin, 94300 Vincennes) une enveloppe pré-timbrée format A4 (0,87 €) avec vos nom et adresse et une participation aux frais d’impression de 6 euros.
LES 2 MALETTES
Si vous souhaitez recevoir les deux mallettes (Déposer un panneau publicitaire légal et Déposer un panneau publicitaire illégal), vous devez envoyer à R.A.P. (53, rue Jean Moulin, 94300 Vincennes) une enveloppe pré-timbrée format A4 ( 2,90 €) avec vos nom et adresse et une participation aux frais d’impression de 15 euros.
Pour aller plus loin