Les victoires de l’antipub lyonnais

Ce 14 septembre, le collectif Plein la Vue invitait curieux·ses, militant·es, ou tout simplement sympathisant·es des luttes antipub et climat à une soirée de célébration des victoires obtenues quelques années après sa création. Durant cette soirée, une exposition photo ainsi que des prises de paroles ont permis de retracer la genèse du collectif ainsi que les avancées acquises sur la métropole de Lyon.

En décembre 2017, deux semaines après le lancement d’une première pétition réclamant de libérer l’espace public des publicités sur la métropole de Lyon, le collectif Plein la Vue, composé de membres issu·es de divers collectifs et associations (telles que Résistance à l’Agression Publicitaire, les Déboulonneurs, Alternatiba Rhône-Alpes et bien d’autres…) voit le jour.

À cette époque, la majorité en place (à la mairie mais aussi au sein de l’intercommunalité), de Gérard Collomb, ne se prononce vraisemblablement pas pour une interdiction ferme des écrans numériques publicitaires dans son futur règlement local de publicité intercommunal (RLPi), et n’envisage pas non plus une réduction drastique du nombre de publicités sur le territoire. Elle semble même être acquise aux discours des afficheurs (en l’occurrence JCDecaux), tant l’installation de ces nouveaux dispositifs (et bien d’autres) se déploie dans tout le territoire.

Pétitions, actions directes, manifestations, mobilisations durant les phases de concertation et d’enquête publique du nouveau RLPi… Tous les moyens sont bons pour faire entendre raison aux élu·es locaux·ales, et créer un vrai rapport de force.

En juin 2020, l’arrivée des élu·es EELV à la tête de la mairie (avec Grégory Doucet comme nouveau maire) et du conseil de la métropole (avec Bruno Bernard) annonce les prémices de potentielles victoires pour le collectif Plein la Vue. Chose inédite d’ailleurs en France, l’intercommunalité se dotera d’un vice-président en charge du climat, de l’énergie et de la réduction de la publicité (Philippe Guelpa-Bonaro).

Trois ans plus tard, c’est un RLPi interdisant les bâches de chantier de grand format, les publicités sur toiture mais aussi une réduction de la taille maximum des panneaux publicitaires sur l’espace public, qui est approuvé par le conseil de la métropole de Lyon. Cette bonne nouvelle s’accompagnera finalement d’une autre, puisque ce dernier annoncera, quelques mois plus tard, qu’un nouveau contrat avec le syndicat de transport Sytral Mobilités (qui le lie à Clear Channel – devenu Cityz Media en 2023 – pour la gestion des publicités) n’autorisera plus, à compter du 1er avril 2024, la présence d’écrans numériques publicitaires dans le métro. Soit quelques 120 panneaux retirés !

En février 2024, Sytral Mobilités a également fait savoir que son ambition était d’avoir 25% de dispositifs publicitaires en moins par rapport au contrat précédent, qu’une baisse de 49% leurs consommations énergétiques était requise, et qu’enfin, aucune publicité pour la voiture ou l’avion ne serait désormais autorisée.

Ces premières victoires sont bien entendu à célébrer, et doivent également être encouragées dans d’autres collectivités. Cependant R.A.P. a rappelé, à cette occasion, que pour répondre à l’impératif écologique et social, d’autres prescriptions telle que l’interdiction de toute publicité lumineuse (et déroulante) doivent être désormais appliquées.

La mobilisation de toustes est importante (nous avons vu son importance ici avec l’historique de cette lutte lyonnaise) et nous ne pouvons qu’encourager les citoyen·nes et élu·es locaux·ales à se mobiliser davantage pour l’application de mesures cohérentes en rejoignant la campagne « Zéro Watt pour la pub ».

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