Le 14 octobre, à l’occasion du Jour de la Nuit, les activistes de Résistance à l’Agression Publicitaire Paris et de Luttes et Contemplations ont éteints et recouverts des publicités lumineuses ainsi que des enseignes de magasins pour dénoncer la pollution générée et le gaspillage d’énergie à Paris.
Alors que la hausse des prix frappe de plein fouet l’ensemble des ménages et notamment les plus précaires, les artisans et les collectivités locales, gâcher de l’énergie devient d’autant plus intolérable. Des affiches pointant du doigt l’absurdité de ce gâchis ont été apposées directement sur divers écrans numériques et autres panneaux publicitaires rétro-éclairés, aux alentours de Place d’Italie. La lumière de nombreuses enseignes restées allumées ont été coupées.
Un récent sondage BVA a indiqué que 85% des Françaises et Français étaient favorables à une réduction du nombre des écrans numériques publicitaires visibles dans l’espace public, quand 54% soutiennent tout bonnement leur interdiction comme le demande une pétition citoyenne déjà signée par plus de 70 000 personnes.
Par cette action, Résistance à l’Agression Publicitaire appelle les pouvoirs publics à une extinction immédiate et générale des publicités lumineuses (écrans numériques et panneaux rétro-éclairés) et enseignes de magasins (en dehors des heures d’ouverture) encore beaucoup trop nombreuses dans l’espace public. En 2019, on dénombrait 55 000 écrans publicitaires numériques (de tailles variables) en France contre 40 000 en 2017, soit une augmentation de près de 40% en deux ans [1].
Les dispositions prises l’automne dernier par le gouvernement pour réguler les publicités et les enseignes lumineuses sont largement insuffisantes et incohérentes avec le discours gouvernemental appelant à “une mobilisation générale” en faveur de la sobriété énergétique.
Face à la crise énergétique et à l’urgence climatique, la sobriété énergétique doit être pensée en lien avec la justice sociale. Elle doit s’accompagner de mesures contraignantes ciblant en priorité les consommations excessives et de mesures d’accompagnement des plus précaires, par exemple un investissement massif dans la rénovation performante des passoires thermiques.
[1] Source Ademe