À quelques jours de l’approbation finale du Règlement Local de Publicité de la Métropole de Lyon, plusieurs associations ont réalisé un happening au pied du siège de la Métropole de Lyon afin d’interpeller sur l’importance de ce vote prochain. Les militants appellent les élus de la Métropole de Lyon à ne pas céder aux injonctions des lobbies de l’affichage publicitaires et à ne pas revenir sur les bonnes mesures du règlement, parmi les plus ambitieuses sur le plan national, qu’elles considèrent comme essentielles pour le territoire. Ils demandent également que des améliorations soient apportées au document.Ce mercredi 21 juin, au matin, des activistes des associations Alternatiba-ANV Rhône, Greenpeace, Collectif Plein La Vue, Résistance à l’Agression Publicitaire, Amis de la Terre, Mouvement pour une Alternative Non Violente et France Nature Environnement ont donné vie à leur slogan “Des arbres pas des pubs” en recouvrant un panneau publicitaire de 8 m² au pied du siège de la Métropole de Lyon par une œuvre représentant un arbre. Ce recouvrement artistique intervient à quelques jours de l’approbation finale du règlement de publicité intercommunal (RLPi) qui mettra un terme à la longue procédure initiée en 2017. L’élaboration de ce règlement a donné lieu à une forte mobilisation citoyenne et associative autour des enjeux de protection de l’environnement, du cadre de vie, de sobriété énergétique et de lutte contre les incitations à la surconsommation.
A travers cette action, les militants enjoignent les élus de la Métropole de Lyon à maintenir les mesures, inédites sur le plan national et ambitieuses en matière de protection, que prévoyait le projet de règlement présenté en juin 2022. Ces mesures concernent notamment l’interdiction des écrans vidéos publicitaires ou encore l’interdiction des bâches de chantier publicitaire de grande taille. Pour Alex Montvernay porte-parole d’Alternatiba-ANV Rhône, « ces mesures répondent à une demande claire de protection de la part de la population face à ces nouvelles formes agressives et aberrantes de publicité. Il s’agit de mesures populaires mais également faciles à mettre en place parmi les mesures nécessaires pour lutter contre le dérèglement climatique. En fait, c’est tellement évident que ça ne devrait plus être un débat en 2023 ! ». Au niveau national, un sondage récent réalisé par BVA pour Greenpeace France a montré que 85% des Français étaient favorables à une réduction du nombre des écrans numériques publicitaires, ce qui est donc contraire à la poursuite de leur déploiement. En 2019, dans une consultation locale réalisée par l’Union des Comités d’Intérêts Locaux Métropolitain et Plein La Vue, 90% des participants déclaraient être très défavorables au déploiement des écrans publicitaires en ville.
Toutefois, les associations insistent pour tempérer leur défense du projet de règlement et appellent les élus à le renforcer par des mesures d’amélioration qui peuvent être prises en compte immédiatement. Les associations attendent ainsi des mesures contre la prolifération des écrans publicitaires dans les vitrines commerciales et des horaires d’extinction des publicités et enseignes beaucoup plus ambitieux. Victoria Vancauwenberghe de Greenpeace insiste sur ce point, « laisser des publicités allumées jusqu’à minuit ne permet pas d’agir efficacement contre les effets néfastes de cet éclairage sur la santé et la biodiversité. Cela reste par ailleurs une aberration en matière d’économie d’énergie alors que tout le monde doit faire des efforts en la matière. Toute collectivité se doit d’être exemplaire sur cette question de sobriété énergétique ».
Les associations veulent également alerter de manière plus générale les citoyens et les élus de la Métropole sur le fait que ce règlement est une bonne première étape mais qu’il ne permet pas encore une réduction drastique de la pression publicitaire quotidienne. En effet, la publicité sera toujours très présente dans l’espace public avec des milliers de panneaux, souvent lumineux, sur le mobilier urbain ou sur des surfaces publicitaires pouvant aller jusqu’à 4m². Cela n’est pas à la hauteur des enjeux écologiques pour les associations. Pour y parvenir, il faudra que le cadre législatif national évolue mais également que la Métropole de Lyon remette en cause son partenariat avec JC Decaux qui continuera de représenter, malgré le futur règlement de publicité, plus de 2000 panneaux sur la Métropole. Sur ce point, Anthony Geoffroy, co-président du collectif Plein La Vue insiste « il faut dès à présent préparer la fin du contrat de mobilier urbain avec JC Decaux fixée à 2032, avec l’objectif de faire fonctionner nos services publics sans plus dépendre de l’industrie nocive et coûteuse de l’affichage publicitaire ». En 2020, la Convention Citoyenne pour le Climat formulait même la proposition d’interdire toute publicité à caractère commercial dans l’espace public.