PPL Suppression de la publicité TV dans les programmes jeunesse sur le service public – audition de RAP à l’Assemblée nationale

Ce mardi 8 décembre, Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP) a été auditionnée à l’Assemblée nationale au sujet de la proposition de loi relative à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse de la télévision publique (1). Cette proposition instaurerait une interdiction de publicité pendant les programmes jeunesse, ainsi que quinze minutes avant et après. Elle a déjà été adoptée au Sénat le 21 octobre 2015.

Si notre association aspire à une interdiction de la publicité télévisée destinée aux enfants sur toutes les chaînes, y compris privées, et à terme, de toute publicité destinée aux enfants, tous supports confondus, comme cela peut se faire au Québec (2), cette proposition serait tout de même une grande avancée si elle était votée à l’Assemblée nationale.

Elle permettrait aux parents de laisser leurs enfants regarder quelques émissions de télévision sans que ceux-ci soient à la merci du discours publicitaire qui leur vante des produits trop gras, trop sucrés, des jouets sexistes et d’une manière générale, colonise leur imaginaire en leur faisant croire que le bonheur se trouve dans la consommation.

Ce discours est d’autant plus dangereux que les enfants ne font pas la différence entre les programmes et les publicités. Et les professionnels font tout pour brouiller les pistes : personnages de dessins animés et musiques joyeuses rappellent les programmes et tendent à faciliter l’assimilation de la marque par les enfants. L’industrie du tabac en sait quelque chose, quand un enfant commence à acheter une marque, les chances qu’il en reste le client par la suite sont plus grandes.

Offrir aux enfants des programmes sans publicité sur le service public est à tout le moins un devoir de santé publique et serait un signal majeur à l’adresse des parents.

Nous avons aussi rappelé lors de cette audition que l’argent de la publicité ne tombe pas du ciel, puisque son coût est répercuté dans le prix du produit. Il nous paraît du devoir des politiques de rappeler cette évidence pour, par exemple, justifier une légère augmentation de la redevance (cette mesure pourrait être compensée par une augmentation de 0,25 € par an), plutôt que laisser un impôt privé financer un service public. D’autant que cet impôt privé est hors de tout contrôle citoyen, que ce soit sur le montant prélevé ou l’utilisation qui en est faite.
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(1) André Gattolin « La commission n’a pas jugé réaliste de trop contraindre les règles publicitaires applicables aux programmes destinés à la jeunesse sur les chaînes privées, contrairement à ce que prévoyait le texte initial. En effet, une telle disposition aurait été financièrement préjudiciable à la vingtaine de chaînes dédiées à la jeunesse actives en France, qui tirent principalement, voire pour certaines exclusivement, leurs ressources de la publicité.« .

(2) http://www.opc.gouv.qc.ca/fileadmin/media/documents/consommateur/bien-service/index-sujet/guide-application.pdf

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