Alors que le « Mondial de L’Auto » ouvre ses portes au public, l’association Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.) publie un rapport inédit intitulé « Stop à la Pub Automobile – La voiture à l’assaut de notre imaginaire ». Il met en lumière les conséquences négatives de la publicité automobile. À travers une pression sans égale, elle perpétue en effet des stéréotypes et une démesure automobile incompatibles avec la transition écologique. R.A.P. déplore l’inefficacité de l’autorégulation et propose des solutions pour mettre un terme à ces publicités et sortir de l’hégémonie de la voiture individuelle.
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Ce rapport pionnier sur les enjeux de la publicité automobile a montré que :
– Les constructeurs et les gouvernements privilégient des véhicules plus lourds, plus puissants, plus nombreux et plus polluants, dont la seule solution présentée face aux problèmes sanitaires et environnementaux est l’innovation technologique, alors qu’il faudrait plutôt mettre en place des mesures de sobriété.
– De septembre 2022 à septembre 2024, R.A.P. a analysé 137 publicités automobiles. L’association a pu en sortir un travail original montrant les différents ressorts publicitaires utilisés pour valoriser la voiture individuelle comme par exemple la vitesse, l’élitisme, le futurisme, l’individualisme, la durabilité ou le confort.
– Le secteur automobile dépense environ 2,5 milliards de publicité dans les médias tous supports confondus. En termes de pression publicitaire, cela représente, en 2019, 28 pages de presse quotidienne, 8h45 de publicités télévisées par jour, toutes chaînes confondues (soit 4,5mn par chaîne) et 318 718 affiches dans l’espace public.
Face à ces excès, le rapport expose le fait que les mesures censées réguler l’industrie publicitaire sont insuffisantes : mentions légales, contrats-climat et instances d’« autorégulation » échouent à contrebalancer les influences normatives reliées à ces campagnes. R.A.P. a ainsi analysé les 56 contrats actuels (issus de la loi Climat et résilience) de l’industrie automobile. Résultat ? 80 % ont des indicateurs flous ou non chiffrés. Aucun ne s’engage à réaliser des mesures de sobriété telles que réduire le poids ou la vitesse des véhicules. À l’heure de la seule promotion de la voiture électrique, les interdictions limitées et sectorielles de publicités pour les énergies fossiles échouent elles aussi à réorienter le marché vers des véhicules plus légers et plus sobres. Pourtant, le nombre global de voitures individuelles doit baisser.
R.A.P. préconise de s’orienter vers des interdictions efficaces qui ont fait leurs preuves. Pour l’industrie automobile, il s’agit d’interdire toute propagande et publicité en faveur de tout véhicule terrestre à moteur supérieur à 270 kilogrammes, à l’exception des véhicules dédiés aux services de transports en commun.
Selon Camille Aboudaram, chargée de campagne Stop Pub Climaticide : « La publicité automobile est en roue libre. Au nom de l’impératif écologique et sanitaire, l’État doit maintenant interdire la publicité qui glorifie la voiture individuelle et ringardiser son usage. »
Contact presse : Khaled Gaiji, chargé presse de R.A.P. : 06 76 34 86 49
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