Dans la soirée du samedi 12 octobre, à l’occasion du Jour de la Nuit, une trentaine de militant.e.s antipub, membres ou non du groupe local R.A.P. Paris, ont mené des actions de dépollution lumineuse dans le quartier de l’Opéra. Une centaine de bâches et d’affiches, opaques ou arborant le message « Stop pub vidéo », ont été collées par-dessus les nombreuses publicités lumineuses de ce quartier. Les enseignes de magasins encore allumées ont également été éteintes par les activistes.
Cette opération, baptisée « Rallumons les étoiles, éteignons les publicités », était annoncée et organisée en concertation avec l’association Agir pour l’environnement. Elle vise à interpeller passant.e.s, commerçant.e.s, marques annonceuses et décideu.r.se.s politiques au sujet de la nuisance et du gaspillage que représente la publicité lumineuse, à savoir :
– un gaspillage énergétique. Laisser tous ces panneaux et enseignes allumés implique davantage de consommation d’électricité, de déchets nucléaires et d’émissions de CO2 ;
– une perturbation de la faune que la flore. Une telle production de lumière modifie les trajectoires des oiseaux migrateurs et décime les insectes (c’est leur deuxième cause de mortalité après les pesticides) ; elle retarde la chute des feuilles et perturbe la pollinisation par les papillons de nuit ;
– un impact sur la santé humaine. Trop de lumière engendre des troubles du sommeil, notamment une baisse de la production de mélatonine, pourtant vitale au bon fonctionnement de notre organisme.
Les publicités et les enseignes participent de cette pollution lumineuse, et donc de ces nuisances. Et ce, dans l’unique but de nous rappeler à notre rôle de « consommateurs », de jour comme de nuit. À cette pollution lumineuse inutile s’ajoute donc une pollution mentale. Elle est renforcée par le remplacement progressif de toutes les affiches papier par des dispositifs déroulants, éclairés et depuis quelques années par des écrans numériques de 8 m2, et jusqu’à 50 m2 aux alentours des aéroports et des stades sportifs. Ces nouveaux dispositifs, agressifs et énergivores, envahissent de plus en plus vite les rues, les gares et les magasins.
Face à cela, les mairies ont un énorme pouvoir : elles peuvent, par l’élaboration d’un règlement local de publicité (RLP) imposer des tranches horaires plus restrictives, mais aussi interdire les écrans numériques, voire la publicité lumineuse dans son ensemble. Incitons nos maires à prendre de telles mesures ! Certaines villes, dont Paris, sont en cours d’élaboration d’un règlement local de publicité. C’est l’occasion d’imposer des règles d’extinction pour les publicités et les enseignes.
Ce que nous demandons :
-
L‘interdiction des écrans numériques (enseignes, vitrines et publicité) et des dispositifs d’éclairages d’affiches publicitaires dans l’espace public
-
A minima, l’extinction des publicités lumineuses sur mobilier urbain (abris-bus, « sucettes », kiosques à journaux…) et des enseignes lumineuses et vitrines dès la fermeture de l’établissement, ainsi qu’en journée entre 9h et 17h.