Le projet de RLP a été voté par le Conseil de Paris du 21 juin 2011.
Il était temps de réviser le réglement datant de 1986. Et il en aura fallu du temps pour le réformer : cela fait 8 ans que ce projet est en chantier et il en faudra encore deux pour l’appliquer partout, soit 10 ans pour mieux réglementer la pollution publicitaire dans la « plus belle ville du monde ». Mais au bout de ce long processus, on ne peut que penser « Tout ça pour ça ! »
En effet, on arrive au final avec un réglement qui rate l’opportunité d’agir sur cette pollution multiforme visuelle et mentale.
Certes c’est toujours mieux que l’actuel réglement et mieux que le projet de décret du gouvernement.
Parmi les avancées, dont la plupart sont issues de revendications associatives, notons :
– l’interdiction de la publicité autour des écoles : enfin il est reconnu que les écoles ne doivent pas servir de champs d’intervention pour les publicitaires, les établissements scolaires étant soumis au devoir de neutralité commerciale.
(1)
– le maintien de l’interdiction du micro-affichage publicitaire, qui pollue les vitrines et impose aux piétons des milliers d’affiches en toute illégalité
– une règle d’interdistance qui va permettre de faire retirer des panneaux dans les zones les plus dévastées (surtout autour du Bd périphérique)
– l’interdiction des écrans publicitaires, même si il est possible qu’ils arrivent sur le mobilier urbain.
– la fin symbolique des panneaux 4×3, pour une réduction des formats à 8m².
Hélàs on enregistre aussi des reculs, qui permettront à la publicité grand format de s’implanter là où ce n’est actuellement pas possible, notamment sur toutes les bâches de chantier. A l’heure où les amoureux de Paris sont choqués par les bâches publicitaires sur les monuments (Conciergerie, Musée d’Orsay, Louvre, Opéra), la Mairie de Paris ne trouve pas mieux que de généraliser cet usage, jusqu’à présent cantonné aux monuments historiques, à tous les chantiers parisiens.
Et la mairie de Paris n’aura rien fait contre :
– les écrans numériques sur mobilier urbain, qui seront autorisés par le gouvernement, décidement sous infuence de JCDecaux
– le gaspillage énergétique ; alors que la version de 2007 prévoyait une extinction des panneaux entre minuit et 7h, dans un but d’économie d’énergie et cohrénce avec le plan climat, ceci est finalement parti aux oubliettes. Quand nous quittons une pièce nous éteignons la lumière. Pas les afficheurs à Paris. Détail amusant, le projet de décret du gouvernement prévoit une mesure d’extinction des enseignes et publicités, ce qui fait que le gouvernement UMP va ici plus loin que le Maire de Paris !
Enfin, au regard de ce qu’a réalisé la ville de Sao Paulo, qui pratiquement supprimé tout l’affichage publicitaire et les grandes enseignes, ni la Mairie de Paris, ni le gouvernement français ne sont à la hauteur des enjeux.
Entre JCDecaux et Charles Garnier (2), il aurait fallu choisir le 2ème !
[[ (1) « Nous souhaitons que la publicité à proximité des écoles soit interdite » (Chantal Jouanno, 17 juin 2009, http://www.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=5914)]]
[[(2) http://www.antipub.org/spip.php?breve12]]