Nous nous associons au groupe écologiste de Paris et à l’association SOS Paris pour dénoncer l’installation de la malle LVMH qui recouvre son immeuble des Champs-Élysées, et qui, présentée comme une « enseigne temporaire » est, de fait, une immense publicité pour la marque qui contourne la réglementation locale en la matière.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Une publicité déguisée : LVMH doit respecter les règles de la Ville de Paris
Paris, le 16 décembre 2024
Le groupe LVMH a installé une « malle géante » sur son immeuble des Champs-Élysées, bénéficiant d’une autorisation de la Ville de Paris que nous contestons fermement. Qualifiée de temporaire, cette installation prévue jusqu’en 2027 détourne les règles locales et nationales sur les enseignes et publicités. Des élus écologistes au conseil de Paris et les associations SOS Paris et Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP) adressent ce jour un recours gracieux contre cette décision auprès de la Maire de Paris, première étape avant la saisie du juge administratif.
Emile Meunier, conseiller de Paris écologiste et président de la commission urbanisme, dénonce :
« Ce n’est pas la première fois que cette entreprise bénéficie d’un traitement un peu trop favorable par la ville de Paris. LVMH n’est ni en-dessous, ni au-dessus des lois et doit respecter strictement le règlement local de publicité. »
Pour Christine Nedelec, présidente de SOS Paris :
« Paris n’est pas à vendre ! Cette malle géante au milieu des Champs-Élysées, installée jusqu’en 2027 avec la bénédiction des autorités, n’est pas une enseigne temporaire mais bien une publicité géante, personne ne s’y trompe. Un tel impact environnemental pour un support publicitaire est inadmissible aujourd’hui.»
L’association Résistance à l’Agression Publicitaire ajoute :
« Nous regrettons que la mairie de Paris, qui affirmait l’an dernier vouloir « sortir de la publicité commerciale », autorise de tels dispositifs gigantesques qui contournent le règlement local. »
Enfin, Maître Valentin Güner, avocat des requérant·es, conclut :
« Une enseigne prétendument temporaire installée pendant cinq ans perd tout lien avec le caractère temporaire prévu par la loi. Ici, la malle LVMH, sans nécessité pour le chantier, détourne les règles pour imposer une publicité illégale. »
Cette installation publicitaire, disproportionnée et injustifiée, doit être retirée ou mise en conformité avec le droit. Nous attendons de la Ville de Paris qu’elle applique strictement les règles qu’elle a elle-même adoptées.
Synthèse des arguments juridiques et politiques
- Durée excessive et illégale : Une installation prévue jusqu’en 2027 ne peut être qualifiée de temporaire et contrevient aux règles locales et nationales sur les enseignes et publicités.
- Absence de lien avec les travaux : Cette « malle » géante n’a aucune fonction nécessaire à la conduite des travaux, ce qui prive l’installation de la dérogation accordée aux dispositifs liés aux chantiers.
- Publicité déguisée : Le dispositif vise principalement à promouvoir la marque Louis Vuitton, et non à signaler l’opération immobilière en cours. Il constitue une publicité sur un bâtiment classé monument historique et non une enseigne temporaire, en violation des règlements applicables.
- Paris n’est pas à vendre : Cette installation contrevient à l’engagement de la Ville de Paris de limiter la publicité commerciale et porte atteinte à l’identité culturelle et architecturale de la capitale.
- Impact environnemental disproportionné : Composée de panneaux d’acier et de bois, et illuminée chaque nuit, cette malle représente un gaspillage énergétique et une empreinte environnementale déraisonnable. Elle va à l’encontre des engagements écologiques de la Ville de Paris et des objectifs de sobriété énergétique nécessaires face à la crise climatique.
Signataires du recours :
Emile MEUNIER, conseiller de Paris, président de la commission urbanisme et logement
Jérôme GLEIZES, conseiller de Paris
Nour DURAND-RAUCHER, conseiller de Paris
Laurent SOREL, conseiller de Paris
L’Association SOS PARIS, représentée par Madame Christine NEDELEC, présidente
L’Association Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP), représentée par Marie COUSIN co-présidente