************** RAP-À-TOILE N° 114 – FÉVRIER 2014 *****************
R.A.P.-A-TOILE a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d’actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.
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Les rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire :
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SOMMAIRE :
1 – LANCEMENT DE L’OPÉRATION VILLE PROPRE
2 – 1ÈRE ACTION DU GROUPE LOCAL DE RAP À SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES
3 – COMPTE RENDU DU PROCÈS DU MILITANT ANTIPUB À TOULOUSE
4 – ABRIBUS À PARIS : L’ARNAQUE JCDECAUX CONTINUE
5 – DANS LA BOÎTE
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1 – LANCEMENT DE L’OPÉRATION VILLE PROPRE
Résistance à l’agression publicitaire (R.A.P.) association luttant contre les effets néfastes de la publicité, lance l’opération ville propre pour les municipales 2014.
Que l’on soit habitant ou salarié d’une ville, on est quotidiennement confronté aux publicités (déplacements, internet, boite aux lettres,…). Pourtant, celles-ci ne manque pas d’effets néfastes : gaspillage, sexisme, pollution visuelle et mentale, épuisement des ressources naturelles, obésité, anorexie, fatigue, etc.
Pour éviter ces problèmes, une seule solution : le respect de la liberté de réception de chacun. Or, la loi actuelle est trop permissive. Il est néanmoins possible pour les élus locaux d’agir pour nettoyer la ville de la pollution publicitaire.
A l’approche des municipales, il est plus que pertinent de connaître la position des candidats sur la place qu’ils souhaitent accorder à la publicité. Pour ce, l’association R.A.P. met à disposition un questionnaire à l’attention des candidates et des candidats aux municipales de 2014 téléchargeable sur son site internet : https://antipub.org/spip.php?article323. On peut aussi télécharger directement le document par ce lien.
Les réponses communiquées à l’association seront publiées sur notre site pour pouvoir rappeler aux maires ce qu’ils promettaient en tant que candidats.
Les sympathisants sont invités à envoyer ce questionnaire aux candidats de leurs villes, et nous transmettre leurs réponses pour que nous les publiions.
– par courriel à contact@antipub.org
– ou à l’adresse de l’association : R.A.P. 24, rue de la Chine – 75020 Paris.
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2 – 1ÈRE ACTION DU GROUPE LOCAL DE RAP À SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES
Le rendez-vous a été donné à 14h devant le théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, place Georges Pompidou à Montigny-le-Bretonneux. Le groupe a ensuite procédé à des prises de parole à l’entrée de la diagonale, près de la gare de SQY.
Au niveau du contexte politique Khaled Gaiji, coprésident de R.A.P. affirme que la loi actuelle est trop permissive pour réguler la publicité. Néanmoins, l’association R.A.P. lance l’Opération Ville Propre via un questionnaire demandant aux candidats des municipales ce que seront leurs politiques mises en place en cas d’élection (1).
Antonin Moulart, guyancourtois et activiste informationaliste explique qu’un règlement local de publicité est en cours de rédaction pour l’ensemble de la communauté d’agglomération. Le nouveau règlement est d’un point de vue légal plus restrictif que la loi nationale, il incombe donc aux citoyens de se mobiliser, d’interpeller leurs élus afin de faire respecter leur liberté de réception.
Jean-Luc Manceau, citoyen et élu EELV à Montigny, insiste sur la pollution visuelle et les engagements de la liste de gauche de Montigny-le-Bretonneux pour restreindre l’invasion de la publicité. Ensuite Pierre Dejean, élu au Parti de Gauche à Montigny, est intervenu en rendant hommage à Cavana en citant « La pub nous prends pour des cons, la pub nous rend cons ».
Des affiches ont par la suite été posées sur des panneaux publicitaires à Elancourt, La Verrière, Trappes, Magny-les-Hameaux, Voisins-le-Bretonneux, Montigny-le-Bretonneux et Guyancourt afin de recouvrir l’ensemble du territoire de Saint-Quentin. Au total une cinquantaine d’affiches créatives, poétiques et informatives ont été posées dans toutes les villes de la communauté d’agglomération de Saint Quentin en Yvelines.
Cette action de recouvrement est non dégradante, non violente et joyeuse.
Présence de médias : Un journaliste du Parisien, deux reporters indépendants et une blogueuse.
(1) le questionnaire est téléchargeable sur : https://antipub.org/spip.php?article323
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3 – COMPTE RENDU DU PROCÈS DU MILITANT ANTIPUB À TOULOUSE
Compte rendu du procès de Tanguy Aubé
13/02/2014
Un rassemblement a réunit 40 personnes devant le palais de Justice de Toulouse dès 8h15. Seules 7 personnes sont autorisées à entrer dans le tribunal et à assister au procès.
Le procès débute vers 8h35.
Rappel des faits : Tanguy Aubé avait réalisé une action illégale d’ouverture de panneaux publicitaires, arraché 3 affiches publicitaires et disjoncté un des panneaux. Il avait ensuite été poursuivi par un employé de l’entreprise publicitaire JCDecaux, en véhicule, qui l’avait insulté. Tanguy Aubé s’était rendu au commissariat pour porter plainte et y avait retrouvé l’employé de JCDecaux venu porter plainte lui aussi. Aussitôt, Tanguy Aubé avait été arrêté et avait fait une déposition.
Lors de ce procès, le juge rappelle les faits et lit les dépositions de l’employé de JCDecaux et de Tanguy Aubé.
Ce dernier est ensuite interrogé. Il explique qu’il reconnait les faits d’actions et qu’il les assume. Il développe ses raisons d’agir, dit que la publicité nous est imposée à tous, qu’elle pose des problèmes de santé et est un déni de liberté dans notre société.
L’avocat de JCDecaux, quant à lui, déclare que son client verse 3 millions d’euros pour l’occupation de l’espace public par ses mobiliers urbains. Il explique que cette entreprise est une entreprise de service public servant l’intérêt général… Il avance que M. Aubé est une personne qui n’a pas trouvé sa place dans le monde. L’intérêt des salariés de JCDecaux a été touché par le saccage de leur travail par ses actions. Il explique, finalement, que la ville de Toulouse est plus exigeante en terme de service public. Le mobilier urbain y serait d’avantage de l’information municipale que de la publicité. Tanguy Aubé, d’après cet avocat, porte atteinte aux intérêts du contribuable en raison des contributions versées à JCDecaux pour le mobilier fourni.
Le procureur, quant à lui, plaide pour dégradation de bien d’autrui et relève que l’élément intentionnel est reconnu par le prévenu. Il demande 140 heures de Travaux d’intérêts généraux (TIG) et 900 € de dommages et intérêts.
L’avocat de Tanguy Aubé rappelle que ce dernier avait été pris en chasse par le salarié et qu’il avait été interpelé alors qu’il venait porter plainte. C’est parce que JCDecaux a donné des ordres « far west » que Tanguy Aubé a été lésé. Seules les affiches publicitaires sont contestées par Tanguy et non pas les affiches de communication municipales et culturelles. Il soulève que les affiches commerciales sont tournées vers la circulation et que celles servant à la communication municipale sont tournées de l’autre coté (et donc peu visibles).
Il démontre que la publicité est une question de débat de société et que c’est dans ce sens que Tanguy Aubé a agit, pour attirer l’attention sur un problème public. La publicité donne ainsi une image lamentable de notre société. Des travaux universitaires et d’intellectuels sur leurs effets nocifs le démontrent (sexisme, consumérisme,…). Tel que ceux de :
– Philippe Mérieux, pédagogue, qui analyse les effets nocifs de la publicité sur les enfants.
– Bernard Stieggler qui reconnaît certes l’illégalité de militants similaires à M. Aubé mais aussi la légitimité de leur action.
– Mme Sahid mène actuellement une enquête au sein de l’O.N.U. pour poser des questions préoccupantes de la publicité sur les droits culturels.
II rétorque que Tanguy Aubé est un citoyen qui a sa place dans la société (contrairement à ce qui a été avancé par l’avocat de l’entreprise JC Decaux) puisqu’il partage cette analyse avec d’autres, qu’il a un travail et produit des choses pour la société, respecte les travailleurs de JCDecaux. Il affirme que Tanguy Aubé avait agit de façon légale. Ce dernier avait envoyé un courrier à Résistance à l’agression publicitaire (R.A.P.) et aux services municipaux sur la conformité de certains panneaux illégaux.
Des membres du Collectif des Déboulonneurs ayant été jugés pour des faits similaires ont participé à la médiatisation de ce problème et des effets néfastes de la publicité.
Il demande la relaxe de Tanguy Aubé au nom de l’état de nécessité, suivant le délibéré de la cour correctionnelle de Paris pour le collectif des déboulonneurs en mars 2013. L’avocat de JCDecaux a alors objecté que cette affaire était en appel, ce qui est faux puisque le procureur n’a pas fait appel et que cette décision fait l’objet d’une jurisprudence.
La juge a annoncé qu’elle rendra le délibéré le 13 mars 2014 à 8h30.
France 3 Midi-Pyrénées a fait un reportage sur ce procès.
Metronews a aussi publié un article.
Sud Radio a aussi consacré une partie de son émission « Sud Radio, c’est vous » à ce procès avec un entretien de Khaled Gaiji, coprésident de RAP et de Pierre-Jean Delahousse, président de Paysages de France, ainsi que du maire de Lavérune qui a pris récemment un arrêté pour limiter l’affichage dans sa commune. On pourra écouter l’émission grâce à ce lien.
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4 – ABRIBUS À PARIS : L’ARNAQUE JCDECAUX CONTINUE
A l’ordre du jour du conseil de Paris de décembre 2013, est prévue l’approbation du nouveau contrat pour la fourniture et la gestion des abribus dans la capitale
Loin de revoir les pratiques peu glorieuses en matière de mobilier urbain publicitaire (1), la Ville de Paris s’apprête à renouveler pour 15 ans son contrat avec JCDecaux.
Un mauvais contrat sur la forme
La procédure de passation de ce marché est problématique. Comme pour les vélos en libre service, la Ville de Paris choisi le « dialogue compétitif », ce qui a pour conséquence :
– une fermeture de ce marché aux industriels et designers qui ne sont pas afficheurs publicitaires
– un renforcement du duopole Clearchannel et JCDecaux.
A défaut d’appel d’offre vraiment ouvert, on a à l’arrivée, un dialogue en tête à tête avec JCDecaux, Clearchannel s’étant retiré de cette « compétition ». JCDecaux reste donc seul à fixer lui même les éléments du cahier des charges. A l’arrivée, c’est un marché pipé, puisque faute de combattants, un seul industriel reste, comme par hasard, JC Decaux, qui détient le marché depuis 1994.
Mais le problème est plus profond, cette forme de marché n’est que l’aveu que la Ville ne peut plus être maitre de son propre mobilier urbain et doit en passer par un afficheur publicitaire pour son propre service public, ici le service aux voyageurs.
C’est le mariage contre-nature du service public financé par la publicité, une privatisation qui ne dit pas son nom. Or la publicité n’est pas de l’argent qui tombe du ciel, mais bien une sorte de taxe que les consommateurs payent au travers de leurs achats. D’autant qu’ici, avec l’absence de mise en concurrence, c’est presque un chèque en blanc à JCDecaux, seul maître de la rentabilité financière de ce marché.
Sur le fond, un contrat contenant beaucoup de zones d’ombres
Le plus grand flou entoure le dossier sur le nombre de faces publicitaires.
On ne sait pas non plus si les panneaux d’affichage publicitaire seront déroulants, éclairés ; si ils pourront accueillir des vidéos, des animations, des objets… Pourtant la Ville devrait savoir que les rues parisiennes et les abribus peuvent être de véritables « terrains de jeux » des publicitaires, se permettant toutes les nouveautés et les audaces pour attirer l’oeil du passant.
Ainsi, on peut très bien se retrouver avec une situation pire d’un point de vue de l’agression publicitaire, sans aucun garde fou.
Le minimum serait par exemple, d’éteindre les abribus, en dehors des périodes de service, comme c’est prévu pour les informations voyageurs.
La question des nouvelles technologies est aussi, pour le moins, ambivalente : il est prévu un écran de 32 pouces, qui ne devrait servir qu’à une information générale, mais la publicité reste envisageable et possible. La présence d’écrans sur l’espace public n’est pas anodine. Elle amène une pollution visuelle supplémentaire en attirant le regard de passants et des voyageurs, au détriment de la beauté du paysage urbain parisien.
Enfin il n’est pas prévu de garde-fous contre les techniques de vidéosurveillance ou la vente des données personnelles par les services internet intégrés au mobilier urbain. Loin d’être de la science fiction, ces fonctionnalités étaient envisagées un temps pour les écrans publicitaires du métro.
A quand des abris pour les voyageurs ?
Plutôt que ce montage bancal, nous continuons de demander :
– un marché ouvert à d’autres opérateurs (y compris ceux du tiers secteur)
– une réduction de la taille des publicités à 50×70 cm
– l’ouverture à de l’affichage associatif et/ou artistique
– un éclairage qui se concentre sur le service public et non sur la publicité
– éviter les gadgets nouvelles technologies du type écran géant
– imposer un droit de veto sur les affiches publicitaires, en cas de sexisme, violence ou autre message en contradiction avec les principes prônés par la municipalité.
Au lieu de transformer le temps d’attente du bus en « temps de cerveau humain disponible », la Ville doit plutôt travailler à un service aux voyageurs de qualité et indépendant.
(1) voir rapport de la chambre régionale des comptes du 3/2/2006 http://www.ccomptes.fr/index.php/Publications/Publications/Commune-Paris-gestion-de-la-publicite-et-du-mobilier-urbain
https://antipub.org/spip.php?article317
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5 – DANS LA BOÎTE
Un court métrage où l’on se retrouve dans la peau d’un distributeur de prospectus d’Adrexo. En plus de bourrer nos boîtes aux lettres, ces sociétés – Mediapost n’est pas mieux que son concurrent à ce niveau là – exploitent leurs salariés et bafouent le code du travail. À voir !
http://www.dailymotion.com/video/x16a0ra_dans-la-boite_news
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***************INFORMATIONS DIVERSES***************
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d’être intéressée : faites circuler !
Pour tout renseignement (envoi d’un exemplaire de l’Antipublicitaire, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l’agression publicitaire)
La Teinturerie
24, rue de la Chine
75020 Paris
tél. : 01 43 66 02 04 (tcp. : 01 43 66 03 10)
Courriels
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(association qui lutte notamment contre l’affichage publicitaire
envahissant)
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Tél. & tcp. 04 76 03 23 75
http://paysagesdefrance.org/
Le Publiphobe, association concurrente de R.A.P.
(diffusion d’une feuille sporadique par abonnement)
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Tél. 01 45 79 82 44.
Les Brigades antipub (site d’actualité antipublicitaire et son forum)
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