Une radio privée, habituée à nous matraquer chaque rentrée de ses publicités en 4×3, s’est permis ces derniers jours d’utiliser les panneaux électoraux pour afficher sa dernière campagne publicitaire dans une quinzaine de villes françaises.
Le directeur de communication de ladite radio s’est même vanté de son forfait sur les réseaux sociaux, montrant s’il le fallait qu’un publicitaire, ça ose tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît.
Nous nous permettons de rappeler que la ville de Paris, ainsi que la plupart des grandes villes, ne respectent pas les surfaces obligatoires censées être allouées à l’affichage d’opinion, prévues par l’article R581-2 du code de l’environnement.
De ce fait, la plupart des partis pratiquent l’affichage sauvage en période électorale.
Les panneaux électoraux qui sont posés deux semaines avant les élections, sont un des moyens pour endiguer ce phénomène et permettent aux partis de se faire connaître du grand public. Ils sont en cela un outil démocratique indéniable et nécessaire aux citoyens pour se faire une opinion avant de voter.
Que des entreprises commerciales, certainement trop habituées à avoir le monopole de la parole dans l’espace public, se permettent d’utiliser les rares supports dédiés à la vie démocratique est tout simplement scandaleux. Le plus grave étant peut-être que les sanctions prévues, si elle sont appliquées (contravention de 3e classe, soit 450 € maximum), sont vraisemblablement inférieures au tarif appliqué par les afficheurs pour de l’affichage légal dans les trop nombreux supports allouées aux annonceurs commerciaux (mobiliers urbains, 4×3, sucettes, écrans, bâches publicitaires…).
Ajouté à cela que cet événement fait du ramdam médiatique et que le nom de cette radio est donc répété dans les plus grands médias, relayant ainsi la campagne de manière gratuite. C’est pourquoi nous ne citons pas la marque, et que nous floutons son logo comme un vulgaire délinquant dans un journal télévisé.
Rappelons que l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen protège normalement « la libre communication des pensées et des opinions » mais qu’aujourd’hui, elle protège manifestement mieux la libre communication du prix du poulet.