Des activistes installent plus de 100 affiches satiriques dans six villes de France pour dénoncer le greenwashing olympique de Toyota

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Des activistes installent plus de 100 affiches satiriques dans six villes de France pour dénoncer le greenwashing olympique de Toyota

Photos de haute qualité disponibles ici à partir de 23 heures, mercredi 24 juillet : https://nuage.liiib.re/s/jYr55bnk3rcwCna 

  • Des artivistes placardent à Paris et dans cinq autres villes françaises des affiches critiquant le géant de l’automobile Toyota pour avoir utilisé les Jeux olympiques et paralympiques à des fins d’écoblanchiment.

  • Plus de 100 arrêts de bus ont été détournés avec des œuvres d’art dans le cadre d’une action coordonnée par le réseau Brandalism et Résistance à l’Agression Publicitaire.

  • Les critiques concernant le parrainage des Jeux olympiques par Toyota se multiplient à l’approche des « Jeux les plus chauds jamais enregistrés », qui débuteront vendredi.

Jeudi 25 juillet, Paris : des activistes de Paris et de cinq autres villes de France ont dénoncé le parrainage des prochains Jeux olympiques et paralympiques par Toyota en installant plus de 100 affiches satiriques dans des arrêts de bus situés à des endroits stratégiques. Ces œuvres militantes rappellent les énormes émissions de gaz à effet de serre du constructeur automobile (les plus élevées de tous les sponsors olympiques mondiaux) et demandent au Comité International Olympique de mettre fin à ce contrat de sponsoring, en utilisant le hashtag #DropPollutingSponsors.

Les affiches ont été installées à Paris, Lille, Lyon, Saint-Étienne, Strasbourg et Rennes entre le 22 et le 25 juillet dans le cadre d’une action coordonnée par Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP) et le collectif Brandalism (responsable de précédentes actions visant Toyota et Shell).

Sonnie Bird, de Brandalism, a déclaré : « Alors que les athlètes olympiques de Paris vont plus vite, plus haut et plus fort, Toyota continue d’être de plus en plus sale, mortelle et polluante. Avec Toyota comme sponsor, les Jeux olympiques de Paris laisseront un héritage non pas d’or, d’argent et de bronze, mais de pollution.

Alors que le monde se détourne des combustibles fossiles, Toyota s’obstine à produire chaque année des millions de véhicules fonctionnant au pétrole. Si Toyota était un pays, ses émissions de gaz à effet de serre dépasseraient, à l’exception de onze d’entre eux, celles de tous les pays participant aux Jeux de cette année, dont beaucoup sont déjà en première ligne face à la dégradation du climat. »

Ces affiches créatives et percutantes critiquent le plus grand constructeur automobile du monde pour avoir induit le public en erreur en lui faisant croire que ses voitures fonctionnant à l’énergie fossile sont bonnes pour l’environnement. En tant que partenaire officiel pour la mobilité, Toyota affirme que sa flotte de véhicules pour les Jeux est « 100 % électrifiée ». En réalité, moins de la moitié des véhicules sont entièrement électriques et la plupart des autres ne fonctionnent qu’à l’essence.

Khaled Gaiji de RAP a déclaré : « En réponse à l’invasion de l’espace public par les entreprises néfastes qui sponsorisent les Jeux olympiques et paralympiques, nous avons recouvert et détourné des panneaux publicitaires dans plusieurs villes de France. Les affiches que nous avons posées attirent l’attention sur la pollution et le greenwashing de ces marques. Nous revendiquons le droit de répondre à leur matraquage publicitaire et exigeons la fin du financement du sport par des multinationales dévastatrices. »

L’une des œuvres, réalisée par l’artiste Michelle Tylicki, montre une médaille d’or portant le logo de Toyota, dégoulinant d’huile, avec la mention « Toyota, fier d’être le sponsor le plus polluant des Jeux olympiques de 2024 ».

Toyota a déclaré des émissions annuelles de gaz à effet de serre de 575 millions de tonnes de CO2 en 2022, principalement dues aux millions de voitures à essence qu’elle a mises sur les routes cette année-là. C’est beaucoup plus que les émissions nationales de la France, et environ 1,5 % de toutes les émissions mondiales de CO2.

Le message créatif des affiches est soutenu par de nombreux·ses climatologues et expert·es en mobilité respecté·es, qui ont souligné les risques majeurs de réputation pour l’image de durabilité des Jeux s’ils sont perçus comme promouvant les véhicules hybrides à essence, les SUV et les voitures à hydrogène.

Le « véhicule officiel » de Toyota pour les jeux, la Mirai à hydrogène, s’est attiré les foudres des scientifiques qui affirment qu’elle induit le public en erreur et qu’elle constitue une solution non scientifique au problème du climat.

La préparation des 33e Jeux olympiques, qui débuteront le vendredi 26 juillet, a fait l’objet de critiques de la part des défenseur·euses du climat en raison du parrainage de grands pollueurs, tels que Toyota, Air France et le sidérurgiste ArcelorMittal. Un rapport récent prédit que les Jeux olympiques de cette année seront les plus chauds jamais enregistrés.

Andrew Simms, de Badvertising, a déclaré : « Paris, ville hôte des « Jeux les plus verts de tous les temps », sera truffée de publicités pour l’un des plus grands pollueurs du monde et le principal sponsor des Jeux, Toyota. Alors que cet été s’annonce comme le plus chaud jamais enregistré, nos recherches montrent que le parrainage de grands pollueurs comme Toyota ajoutera des millions de tonnes de CO2 à l’atmosphère, réchauffant ainsi la planète.

Le sport, ses événements, ses athlètes et ses supporters sont particulièrement vulnérables au dérèglement climatique. Permettre à des pollueurs comme Toyota d’utiliser les Jeux olympiques pour faire de l’écoblanchiment, c’est nous souffler des anneaux olympiques de fumée au visage. Pour que les Jeux soient vraiment propres et verts, le CIO doit renoncer à tout parrainage polluant. »

Toyota est depuis longtemps critiqué pour ses émissions, son écoblanchiment et son retard en matière de climat. Un marketing léché, tel que le parrainage des Jeux olympiques, cache le fait que les propres plans du constructeur automobile l’amèneront à dépasser de 184 % les objectifs d’émissions fixés aux accords de Paris.

En 2023, moins de 1 % des ventes de voitures de Toyota seront des VE à batterie, ce qui en fait l’un des pires retardataires du secteur. Au lieu d’essayer de rattraper son retard, elle fait pression sur les gouvernements du monde entier pour qu’ils modifient les règles en sa faveur et ralentissent la transition énergétique, ce qui risque d’avoir des conséquences climatiques dangereuses pour tous et toutes.

CONTACTS PRESSE

Sonnie Bird, Brandalism : +44 7547 320072, brandalismproject@gmail.com
Khaled Gaiji, Résistance à l’Agression Publicitaire : +33 6 76 34 86 49, khaled.gaiji@antipub.org

NOTES AUX RÉDACTIONS

14 athlètes olympiques demandent que les Jeux olympiques cessent d’être sponsorisés par Toyota.

120 scientifiques et universitaires demandent que les Jeux olympiques renoncent à la voiture à hydrogène Mirai de Toyota en tant que véhicule officiel des Jeux olympiques, en raison de ses fausses affirmations scientifiques.

La publicité de Toyota stimule la demande de combustibles fossiles. Un rapport de Badvertising a estimé que le contrat de parrainage de Toyota, d’une durée de 10 ans, contribue à l’émission de 29 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit 37,6 kg de CO2-équivalent par euro.

Toyota fait l’objet d’une enquête des autorités de régulation de la publicité dans plusieurs pays pour avoir utilisé des termes trompeurs tels que « électrifié » pour commercialiser ses véhicules fonctionnant à 100 % à l’essence.

Le soutien des actionnaires au président de Toyota, Akio Toyoda, est tombé à un niveau historiquement bas, après qu’il a contribué à de nombreux scandales liés à de la tricherie en matière de sécurité et de tests d’émissions, ainsi qu’à un lobbying anti-climat.

Il est bien connu que Toyota continue à faire pression contre l’action climatique dans le monde entier.