Le 10 juillet 2019, des militant·e·s du groupe local parisien de l’association Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.) ont déposé deux boîtes à livres sous d’anciens supports de panneaux publicitaires, en signe de protestation contre la prédominance de la publicité dans l’espace public.
Ces anciens supports, destinés à accueillir des panneaux publicitaires de 8m², avaient été démontés suite à un vice de procédure dans l’attribution du marché à l’afficheur JCDecaux par la ville de Paris. Les militant·e·s ont donc saisi l’opportunité de se réapproprier cet espace et le rendre utile aux habitant·e·s de la ville et aux passant·e·s, afin de promouvoir la culture, la découverte et le partage plutôt que la consommation. Cette action fait suite à l’installation en mars dernier de plusieurs boîtes à livres, jardinières et jeux pour enfants sur d’autres de ces quelques 1600 supports distribués dans la ville.
Malheureusement, cet espace récupéré va être très vite réinvesti par l’afficheur ClearChannel, qui a remporté le nouveau marché municipal et remplacera ces supports par des écrans « numérisables » de 2m². Autrement dit, des écrans numériques pouvant être convertis en « télévisions géantes », énergivores, polluantes et agressives. Ces écrans sont pour l’instant interdits dans Paris mais un projet de révision du Règlement Local de Publicité (R.L.P.) pourrait les autoriser. Suite à une concertation publique organisée par la mairie, 95,6% des participant·e·s ont exprimé un avis défavorable à ce projet. Ce projet pourrait tout de même voir le jour, car au lieu de prendre acte de ces résultats, la mairie a simplement reporté le projet après les municipales.
Le mardi 9 juillet 2019, la ville de Paris s’est déclarée en « état d’urgence climatique ». Nous saluons cette déclaration et demandons donc à la mairie d’en faire un engagement concret, et de respecter la volonté des passant·e·s et habitant·e·s, notamment en retirant ce projet de R.L.P. ou en le réorientant vers un encadrement plus strict des publicités, notamment numériques.
Le mobilier urbain doit pouvoir être utile à tou·te·s sans être l’objet d’une marchandisation constante de notre « temps de cerveau disponible ». Nous demandons un mobilier urbain libéré de la publicité, au service de la culture, de la vie de quartier et de ses habitant·e·s et passant·e·s !