“La publicité tue le climat” : l’appel à agir d’urgence lancé par les citoyen·nes aux candidat·es pour les municipales

Dans le cadre de la campagne Alternatives Territoriales, plus de 20 groupes de citoyens et citoyennes se sont mobilisés ce vendredi 14 février partout en France pour recouvrir des panneaux publicitaires dans leur ville et mettre en avant l’enjeu climatique. Un seul objectif : interpeller les candidat·es aux élections municipales pour qu’ils et elles s’engagent à diminuer la place de la publicité dans l’espace public alors que les élections auront lieu dans un mois. 

Depuis hier soir, jeudi 13 février, des groupes locaux Alternatiba, ANV-COP21, Résistance à l’Agression Publicitaire, Greenpeace France et du Pacte pour la Transition se sont mobilisés partout en France en recouvrant des panneaux publicitaires. A un mois des élections municipales, et en cette journée symbolique de la Saint Valentin, ils tenaient à rappeler aux candidat·es que la publicité est une injonction à la surconsommation incompatible avec l’urgence climatique. 

Action à Besançon

A Besançon, 35 citoyen·nes ont remplacé les publicités par des affiches où l’on peut lire “Dernier mandat pour le climat, des arbres pas des pubs”, tandis qu’à Paris les activistes ont recouvert 200 affiches publicitaires avec ce message “La pub tue le climat, exigeons son contrôle”. A Nice, on peut découvrir sur plusieurs panneaux publicitaires du centre-ville un encadré rappelant les messages d’avertissement des paquets de cigarettes “candidate, candidat, que fais-tu pour le climat ?”. Les groupes mobilisés, aussi bien à Orléans que dans les Ardennes, renvoient citoyen·nes et candidat·es vers le site municipales.antipub.org pour permettre une meilleure information de la population. Des mobilisations vont suivre encore toute la journée. 

·neAlors que 85% des citoyens mettent l’écologie au cœur des municipales, les candidat·es doivent prendre des mesures pour la sobriété. Or, la publicité pousse à la consommation de biens et est dédiée principalement à des annonceur·ses pollueur·ses issu·es des secteurs de la grande distribution et de l’automobile. De plus, la publicité est un secteur énergivore : les écrans publicitaires lumineux consomment ainsi sept fois plus d’électricité par an que des dispositifs traditionnels et sont sources d’une pollution lumineuse qui affecte la biodiversité et le cycle du sommeil des citoyen·nes. 

Action de recouvrement à Paris – Crédit photo : Benoit Derouet

Depuis décembre dernier, dans le cadre de la campagne Alternatives Territoriales portée par Alternatiba et le Réseau Action Climat, des citoyen·nes se mobilisent pour interpeller les candidats aux élections municipales sur les mesures à mettre en oeuvre dans leur futur mandat. Comme l’explique Rebecca Wangler d’Alternatiba : “la publicité incarne l’incohérence politique : on attend à la fois des citoyen·nes un effort de sobriété tandis que l’on développe des supports publicitaires portant des messages appelant à la consommation !”. 

Les collectifs locaux portent des solutions concrètes et réalisable à mettre en oeuvre par les futur·es élu·es, issues du Pacte pour la Transition. Khaled Gaiji de Résistance à l’Agression Publicitaire explique que “les élu·es peuvent et doivent agir directement pour réduire les espaces disponibles et les aménagements publicitaires via notamment les règlements locaux de publicité. Les candidat·es doivent s’engager concrètement pour le climat.” Le prochain rendez-vous est donné le 14 mars, à la veille du premier tour des élections pour la Marche pour le climat et la transition dans les territoires.