Le collectif antipub de Tours, groupe local de l’association Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.) a un an ce mois-ci. L’occasion de revenir sur les actions menées et à venir !
Après un an d’existence en collectif informel, le groupe a en effet décidé fin 2017 de rejoindre l’association R.A.P et a réuni près de 40 personnes lors de sa réunion de lancement le 13/01/2018.
Depuis, le groupe organise une réunion mensuelle tous les derniers vendredis du mois à 19h (souvent au bar les Colettes, désormais au Serpent Volant).
Au cours de l’année 2018, le collectif a organisé plusieurs actions dans les rues de Tours, envahies par l’agression publicitaire.
Plusieurs actions de recouvrement de panneaux publicitaires ont été organisées, sur la place Jean-Jaurès, sur l’avenue de Grammont, dans le quartier du Sanitas. Nous avons toujours eu un bon accueil des passant.e.s, en variant les techniques et les plaisirs (blanc de Meudon, bâches plastique, panneau d’expression libre etc.). Certains CRS ont moins apprécié, mais pas de blessés à déclarer, c’est déjà ça ! Nous avons pu aussi égayer les manifestations des marches pour le climat, où notre présence a été très remarquée!
La nuit, le collectif s’est livré à des séances d’extinction d’enseignes lumineuses, où l’on a pu noter que quelques commerçants n’étaient pas forcément d’accord avec notre point de vue, pourtant simple, qui veut que quand on s’en va, on éteint la lumière!
Nous avons également ciblé les écrans numériques publicitaires, nouvel avatar de l’envahissement publicitaire. Une simple bâche par-dessus, et l’écran est neutralisé ! Ces écrans représentent la plus grande menace à l’heure actuelle, un énorme gaspillage énergétique qui génère stress, fatigue et surcharge cognitive, et permettant un ciblage et une intrusion dans la vie privée sans précédent !
La publicité ne s’arrête pas à l’espace public, même si c’est seulement là où elle est inévitable (éteins ta télé…) Toujours sur le thème des écrans, nous avons ainsi contribué à relayer la mobilisation nationale de R.A.P et de la Quadrature du Net contre la pub sur internet.
Afin de faire connaître notre lutte, nous avons organisé les rencontres intergalactiques de l’antipub à Mettray, ainsi que des soirée débats, le dernier en date au CNP des studios, sur « publicité et sexisme ».
Notre gros chantier de l’année, toujours en cours, a consisté en une formation juridique en vue de la prochaine « consultation citoyenne » préalable obligatoire à l’établissement du règlement local de publicité intercommunal en 2020 (RLPi). L’objectif du groupe est de peser un maximum pour obtenir un RLPi contraignant, qui interdise notamment les écrans numériques publicitaires, et élargisse les zones de publicité restreinte, comme le centre historique de Tours. Entre-temps, pour se former et pour titiller un peu les municipalités, nous dénonçons les panneaux illégaux sur l’agglomération Tourangelle. Après plusieurs séances de formations (la réglementation n’est pas faite pour être simple!), nous arpentons les rues pour vérifier la conformité des panneaux publicitaires. C’est l’aberration du système : des pages et des pages de réglementation, mais aucune instance de régulation qui tienne la route (ni du contenu, ni des supports). Plusieurs panneaux illégaux ont ainsi été repérés1, et nous avons effectué pour l’instant 3 relevés d’infraction, mais on en a en réserve !
Après quelques échanges, au début plutôt cordiaux, on a senti que les services de la voirie de Tours avait reçu des instructions : nous n’obtiendrons plus aucune informations sur le contrat liant JCDecaux (principal afficheur, qui a notamment le marché des abri-bus) et la ville !
Ceci ne nous a pas empêché de connaître l’ampleur du désastre (écologique et social) : près de 500 panneaux publicitaires sur « mobilier urbain » (soit des abri bus, ou des « sucettes » par ex.), et autant sur domaine privé. Cela « rapporte » à la ville de Tours environ 650 000 euros soit… 0.34 % des recettes de fonctionnement de la ville, ou moins de 1 % du montant des taxes foncières et d’habitations. Quand on sait que les marques incluent bien évidemment le coût de la publicité dans leur prix de vente, on se dit qu’on pourrait se passer de ces maigres revenus !
Après un an d’existence, le groupe local de R.A.P est toujours mobilisé contre l’agression publicitaire. Rejoignez-nous !