Les bâches publicitaires géantes commencent à fleurir à Paris, de par :
– le code du patrimoine qui a permis les bâches publicitaire sur les travaux de rénovation de monuments historiques
– les pratiques des afficheurs profitant des « Zones de publicité élargies » qui leur permettent d’étendre des bâches géantes publicitaires (faisant parfois jusqu’à 1000 m²) et du statut ambigu des bâches-enseignes (où le promoteur annonce en très grand qu’il réalise des travaux).
Le projet de Règlement Local de Publicité, qui sera soumis pour amendement le 1er février prochain prévoit une généralisation de l’utilisation de ces bâches à tous les immeubles parisiens en travaux.
La loi Grenelle 2 prévoit quant à elle une simple autorisation par arrêté municipal de toutes les bâches, laissant la porte ouverte à une pratique généralisée.
Il est temps pour le Maire de Paris comme pour la Ministre de l’écologie de réagir et d’endiguer au plus vite cette expansion, au risque de défigurer Paris, comme le sont Rome ou Venise. Ces deux villes ont permis les bâches qui engendrent une incursion d’immenses publicités commerciales dans des lieux patrimoniaux exceptionnels qu’on pensait épargnés par la pollution visuelle et mentale. Ces bâches ont aussi un effet pervers : celui de faire durer en longueur des chantiers alibis, laissant de nombreux immeubles sous échafaudage pour des années.
Les bâches publicitaires constituent une vraie privatisation de l’espace public. L’argent qu’elles rapportent aux monuments historiques ne vient pas du ciel : il vient de la poche des consommateurs, car la publicité fait partie du coût des produits, constituant ainsi une sorte de TVA cachée. Le service public doit être le seul garant de la préservation du patrimoine et les rénovations des immeubles ne doivent pas avoir pour contre partie la défiguration de la ville.
Nous demandons donc au Maire de Paris d’interdire purement et simplement ces bâches. La simple limitation de la surface publicitaire, risque d’être insuffisante et de voir se développer partout dans « la plus belle ville du monde » des publicités pouvant être les plus laides du monde.