La loi Grenelle 2 qui sera votée par l’assemblé nationale le 7 mai prochain, prévoit une régularisation du micro-affichage, puisqu’une récente modification de la loi sur l’affichage publicitaire a été approuvée par les commissions du développement durable et des affaires économiques.
Cette décision scandaleuse, issue d’un lobbying intense de la part de la société INSERT va ni plus ni moins légaliser des dizaines de milliers de panneaux publicitaires jusqu’alors implantés en toute illégalité sur les vitrines des commerces.
Alors que la loi Grenelle 2 est censée limiter l’impact de la publicité extérieure, l’amendement « Insert » va exactement à l’inverse en entérinant ainsi une hausse très importante du nombre de panneaux publicitaires légaux dans le paysage urbain !
Ceci ne peut être qu’un encouragement à la transgression du code de l’environnement souvent pratiquée en matière d’affichage publicitaire. C’est une formidable récompense pour ces délinquants de l’environnement qui ont bafoué une interdiction et mis devant le fait accompli des millions de piétons, toujours agressés par des messages publicitaires supplémentaires.
Le « micro-affichage » est effectivement très implanté dans les centre-villes, imposant aux passants, une quantité d’affiches publicitaires particulièrement importante. L’enlaidissement des vitrines des commerces est indéniable, faisant de rues commerçantes et animées, des murs de publicité, sans aucun rapport avec l’activité de ces commerces.
Enfin d’un point de vue économique, il faut savoir que cette activité du micro-affichage offre un revenu dérisoire aux commerces qui acceptent de les installer sur leurs vitrines, leur rémunération se contentant parfois de simples bons de réduction. L’affichage culturel local est non concerné, puisque la petite part offerte à l’affichage de publicité pour des événements culturels sur « Insert » ne concerne que les grosses productions musicales ou cinématographiques ou même les magazines tabloïds. Les compagnies théâtrales amateur ou locales n’y ont bien évidemment pas accès.
C’était d’ailleurs une des conclusions du sénateur Ambroise Dupont (UMP), qui proposait de ne pas modifier la loi sur ce sujet.
Il n’est bien évidemment pas encore trop tard et nous appelons tous les députés, amoureux de la beauté des villes et de leur animation commerciale, à refuser cette modification, pour conserver l’actuel article 41-II de la loi n° 85-729 du 18 juillet 1985, qui précise bien que « La publicité ne peut recouvrir tout ou partie d’une baie. ».