Les habitants du 61, rue Olivier Métra ont découvert fin janvier un trou dans le jardin de la résidence. Ils ont finalement découvert que leur bailleur social, la RIVP, avait décidé, sans les consulter, de faire poser un panneau de 8m².
Comme pour les habitants de la rue Demarquay, RAP soutient leur lutte, et relaye leur pétition.
Signer la pétition.
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Info-éclair à Olivier Métra :
Dimanche 17/02/013
Le collectif des locataires et des membres d’associations (Résistance à l’Agression Publicitaire, Paysage de France, associations de riverains et du quartier) étaient présents pour voir et soutenir l’action symbolique du collectif. Cette action consistait à mettre un message d’opposition à la publicité. Une œuvre d’art avec des yeux intergénérationnels et multiculturels avec écrits au-dessous « nos regards ne sont pas à vendre ».
Derrière, sur le lieu ou le panneau de publicité devait être installé. Les locataires ont planté un olivier pour faire référence au nom de la rue ou ils résident.
Les passants ont quasiment tous apporté un soutien à l’action et signé la pétition. 145 signatures en une matinée !
France 3 était présente et a fait un reportage sur l’action.
Lundi 18/02/2013 ;
Une veille citoyenne et un petit déjeuner d’accueil étaient organisés lundi matin à partir de 08 h pour les agents mandatés par Clear Channel sensés venir poser le panneau publicitaire.
Un camion de manutention de grutage est passé à 7 h 45 devant le lieu ou étaient présents les membres du collectif. Voyant la mobilisation, ce camion est parti…
La veille citoyenne est permanente à partir de maintenant. R.A.P. reste prête à réagir grâce au système d’Alerte, n’hésitez pas à vous inscrire et à nous contacter si vous passez dans le coin et voyez une anomalie.
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NOUS, habitants du 61 rue Olivier Métra 75020, non informés par notre bailleur la RIVP (Régie Immobilière de la Ville de Paris) de l’installation imminente d’un panneau publicitaire de 4x2m (8m²) dans notre jardin, considérant que la liberté de réception, pendant du droit à la liberté d’expression (article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen – 1789), se trouverait ainsi bafouée, nous disons :
STOP à la sollicitation mercantile au sein de notre lieu de vie !
Nous entendons légitimement pouvoir jouir des parties privatives et collectives du groupe locatif social où nous sommes locataires sans être exposés à l’intrusion d’indécentes incitations à la consommation et sans être l’objet captif d’un marché entre tiers.
STOP à l’atteinte de notre qualité de vie et à la destruction de notre environnement !
Nous refusons la présence – sous nos fenêtres – d’un panneau générateur de nuisances visuelles. En accord avec l’article 2 de la Charte de l’environnement : « toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement », nous nous opposons à l’implantation d’un équipement publicitaire de 4x2m (8m²) susceptible de menacer la survie ou d’entraîner l’abattage d’arbre et d’arbustes si rares dans Paris.
STOP à la multiplication des panneaux publicitaires sur le chemin des écoles (lycées, collèges, primaires, maternelles)
Nous pensons que nos enfants ont le droit de grandir sans subir davantage d’agressions visuelles sous forme d’incessants stimuli, alors même que la majorité d’entre eux n’ont pas encore acquis la capacité d’émettre un avis critique sur les produits qu’on leur donne à voir et à revoir.
Pour eux, nous voulons le strict respect du droit de ne pas recevoir !!
Enfin, nous appelons nos voisins, riverains, parents d’élèves et tous ceux et celles qui se sentent concerné (es) et solidaires, à signer cette pétition.
Un peu d’histoire…
En 1981, il y a plus de 30 ans, il y avait ici un terrain vague et plusieurs bâtiments insalubres. Dans le cadre d’une opération de réhabilitation, les architectes Alain Beauty, Philippe Rocca et Alex Wiesengrun remportèrent l’appel d’offre pour une originale construction d’ateliers d’artistes et la rénovation des appartements anciens situés sur la rue Levert.
Cette réalisation architecturale remporta un vif succès et fut saluée par de nombreuses revues d’architecture. L’escalier en colimaçon a été positionné de telle manière que la lumière, au fil des saisons, engendre souvent de magnifiques ombres et silhouettes. Pendant plusieurs années, il ne fut pas rare de voir des professionnels ou des amateurs prendre des photos. Il y eu même des tournages de films !
L’opération architecturale permit également la création d’une oeuvre artistique intégrée dans le grand mur à la droite de la porte d’entrée. Au fil des années, cette oeuvre en céramique, signée par Olivier Gaspary et représentant une main de géant, devint un symbole pour la rue Olivier Métra.
Aujourd’hui, face à l’impossibilité d’installer un panneau publicitaire par-dessus cette oeuvre, nous constatons que notre bailleur en a accepté l’installation sous un arbre magnifique, masquant ainsi la vue sur le jardin, brisant le point de vue sur l’escalier en colimaçon. Ce choix est pour nous un acte sans conscience qui, hélas, nous semble uniquement motivé par le fait que ce carrefour représente un espace urbain très rentable dans l’esprit de ceux qui s’intéressent tant à la monétisation de nos regards.
La main de géant nous a protégé pendant 30 ans de toute invasion publicitaire. Aujourd’hui, le géant a besoin de vos mains pour inscrire votre refus de cautionner l’installation de ce panneau publicitaire, qui résonne au fond de nos têtes comme un hold-up dans l’espace de nos villes !