Réponses de Danielle Simonet, candidate Front de Gauche, « À Paris, place au peuple ! »
http://www.daniellesimonnet2014.fr/
1 – La liberté de réception
Êtes-vous favorable à ce concept de liberté de réception et êtes-vous prêt à le promouvoir et le mettre en œuvre durant votre mandat ?
DS : Oui nous y sommes favorables. La publicité envahit nos vies : dans la rue, dans les transports, dans nos boîtes aux lettres, sur le net, etc. C’est pourquoi notre programme porte l’ambition de réduire la portée de la publicité dans l’espace public et, à terme, de faire de Paris une ville sans publicité, comme à São Paulo.
2- Affichage publicitaire, paysages et environnement – règlement local de publicité (R.L.P.)
Les paysages français sont bien souvent dévastés par la publicité. Êtes-vous favorable à une refonte du RLP de votre ville pour une diminution des panneaux, en nombre et en taille, voire l’interdiction de certains formats ?
DS : Oui nous y sommes favorables. Si la dernière révision du RLP a réduit la publicité dans la ville, de nombreux efforts restent à faire. Nous nous opposons notamment aux marchés reconduits et étendus avec JCDecaux notamment pour la gestion des Vélib’ en l’échange de nouveaux panneaux d’affichage et de mobiliser urbain. De la même manière, nous nous opposons fortement au projet de développer des publicités géantes sur les échafaudages de bâtiments publics parisiens pour en financer la rénovation. La candidate du PS Anne Hidalgo entend développer le recours à ces pratiques pour augmenter les recettes de la Ville. Les listes du Front de gauche A Paris, place au peuple proposent plutôt de puiser les recettes de la ville ailleurs (remboursement de la dette de l’Etat aux Parisiens, révolution fiscale, recours à l’emprunt) et de limiter dans un premier temps les espaces d’affichages à 2m² maximum et à des affiches à 50x70cm.
Dans le cadre de ce RLP ou dans le cadre de vos attributions(1), comptez-vous :
– interdire des écrans publicitaires dans l’espace public ?
DS : OUI. Les écrans publicitaires constituent non seulement une pollution visuelle, mais également une pollution énergétique importante. Nous interdirons les écrans publicitaires dans l’espace public et pèserons sur le STIF pour interdire les écrans LCD publicitaires dans le métro et remplacer les espaces de publicité par des espaces d’information culturelle, citoyenne, et des espaces de création artistique.
– interdire des bâches publicitaires dans l’espace public ?
DS : OUI. Comme signalé plus haut, nous refuserons la location d’espaces publicitaires sur les échafaudages de rénovation des bâtiments publics.
– mettre en place des mobiliers urbains sans publicité ?
DS : OUI.
– réglementer l’extinction des lumières des mobiliers urbains, qui aujourd’hui n’ont pas d’obligation d’extinction ?
DS : OUI. Si l’extinction des lumières des mobiliers urbains ne doit pas hypothéquer la sécurité (et le sentiment de sécurité) des parisiennes et des parisiens, nous sommes sans ambiguïté pour l’extinction des enseignes lumineuses nocturnes sur les toits de Paris. Nous réduirons également, dans le cadre d’une concertation, les éclairages des enseignes, boutiques, et établissements divers.
– Instaurer une règle de densité plus restrictive pour la publicité extérieure?
DS : OUI.
– Interdire la publicité sur les véhicules ?
DS : OUI. Il est nécessaire d’interdire la publicité sur les véhicules pour éviter que les annonceurs y aient recours pour contourner les restrictions à l’affichage.
– Limiter la taille des affiches à un format de 50 x 70 cm ? Afin que la publicité ne s’impose plus aux passants.
DS : OUI, comme signalé ci-dessus, nous limiterons la taille des affiches au format 50X70cm.
– Interdire tout dispositif publicitaire consommant de l’électricité ? Les classiques affiches collées sont peu à peu remplacées par des panneaux déroulant et éclairés ou par des écrans vidéos, consommant de l’électricité.
DS : OUI. A une époque où les citoyens sont priés d’adapter leur comportement au respect de l’environnement, la publicité est l’une des activités les plus polluantes qui soient. Le secteur publicitaire a multiplié ces dernières années les dispositifs retro-éclairés et les écrans plasmas. Certains d’entre eux dépensent la consommation énergétique de 3 foyers !
3- Faire respecter la loi sur le paysage.
On constate qu’il est très difficile de faire appliquer la loi par les afficheurs (un tiers des panneaux serait illégaux), faute de moyens humains pour contrôler les implantations de panneaux. C’est au maire de faire appliquer la législation dans le cas où la commune est dotée d’un RLP et au préfet dans le cas contraire. Comptez-vous affecter, embaucher former des fonctionnaires à cette fin ?
DS : OUI. Le programme du Front de gauche-A Paris, place au peuple ! prévoit l’embauche de 4 000 fonctionnaires de la Ville. Nous affecterons des fonctionnaires de la ville au contrôle du respect du RLP.
Interviendriez-vous si la commune est dotée d’un RLP pour interdire certaines opérations de marketing de rue ?
DS : OUI.
4- Prospectus dans les boîtes aux lettres
Les prospectus publicitaires dans les boites aux lettres représentent 31 kg de papier par foyer et par an. Comptez-vous mettre gratuitement à disposition de vos administrés des autocollants « stop-pub » ?
DS : OUI. Mais la mesure la plus importante sera de réduire le publipostage. Il n’est pas écologique que La Poste équilibre son budget par la vente de ces services, d’autant qu’à 90% ce courrier finit dans les poubelles. Les distributeurs ne devraient émettre ce type de courrier que sur demande spécifique du consommateur (demande de catalogue par exemple). Une charte d’engagement pourrait être instaurée pour inciter les entreprises à ne pas y recourir. Une clause anti-pub pourrait être défini dans les marchés d’appel d’offre de la ville.
5- Publicité et services publics
La collectivité et l’intercommunalité éditent un journal. Ce journal peut contenir des publicités. Or, il est possible de retirer ces publicités. Le feriez-vous si vous étiez élus ?
DS : OUI, nous refuserons le recours à la publicité dans les journaux municipaux.
Le financement « promotionnel » par des entreprises va à l’encontre de la neutralité du service public. Certaines collectivités pratiquent la sponsorisation (partenariat publics privés…), pour financer leur événement. Comptez-vous recourir à ce type de financements si vous êtes élus ?
DS : NON, les services publics doivent rester publics ! Nous refuserons l’intrusion d’intérêts privés dans la gestion des services publics. C’est pourquoi nous promouvons par ailleurs la remunicipalisation de la collecte des déchets, la remunicipalisation de la gestion des parkings parisiens dévolus à Vinci, la municipalisation des Vélib’ et des Autolib’. C’est pour cette raison que nous sommes contre le mécénat dans les musées municipaux qui introduisent, via les logos, la publicité dans ces équipements culturels
6- Publicité et traçage sur internet
La publicité a besoin de tracer sa « cible » afin de mieux l’identifier et être plus « efficace ». Si vous êtes élu, intégreriez-vous par défaut dans les navigateurs de la collectivité la possibilité de bloquer les publicités intrusives et les fichage des données personnelles sur internet
DS : OUI. Nous portons dans notre programme non seulement le passage de l’ensemble des services de la ville en logiciel libre, mais nous créerons également une régie publique de l’accès à internet qui s’engagera à respecter la confidentialité des informations personnelles et limitera la diffusion de publicités intrusives.
7 – Publicité et enfants
Les enfants sont une cible de choix et facile pour les publicitaires. Quels mesures proposez-vous pour mieux les protéger ?
DS : Cette question relève d’abord du gouvernement car il faut une loi ou peut-être seulement un décret pour trouver la bonne limite entre la protection des enfants et la liberté d’expression. Mais dans les centres de loisirs, nous pensons que des démarches d’éducation populaire peuvent être réalisées pour contribuer aux mises à distance critiques. Aussi, dans le cadre des cafés parents, un travail sur le rapport à la pub pourrait aussi être développé. De manière générale, le mouvement associatif doit pouvoir être associé à ces démarches .
8-Pratiques des partis politiques
Quelles pratiques d’affichage et de propagande réalisez-vous pour ces élections ? Vous interdisez-vous la pratique de l’affichage sauvage ?
DS : A Paris, il existe très peu de panneaux d’expression libre. C’est pourquoi nous utilisons essentiellement les palissades de chantier et des surfaces utilitaires pour coller nos affiches. Au vu du bipartisme et du traitement des médias, nous avons besoin qu’il y ait enfin des panneaux en nombre suffisant.
Réponses de Christophe Najdovski, candidat EELV sur la liste « À Paris, vivre mieux »
http://najdovski2014.fr/
1 – La liberté de réception
Êtes-vous favorable à ce concept de liberté de réception et êtes-vous prêt à le promouvoir et le mettre en œuvre durant votre mandat ?
CN : Je suis tout à fait favorable à la liberté de réception, les parisien-nes devraient avoir le choix de subir ou pas la publicité. Je m’engage donc à promouvoir ce concept et à le décliner en mesures concrètes pour Paris : diminution drastique du format des publicités affichées, incitation à l’utilisation de l’autocollant « stop pub » sur les boites aux lettres…
2- Affichage publicitaire, paysages et environnement – règlement local de publicité (R.L.P.)
Les paysages français sont bien souvent dévastés par la publicité. Êtes-vous favorable à une refonte du RLP de votre ville pour une diminution des panneaux, en nombre et en taille, voire l’interdiction de certains formats ?
CN : Même si nous considérons que l’actuel RLP est un bon compromis comportant de belles avancées, on peut et on doit rêver plus haut, en particulier pour la ville qui se veut « la plus belle au monde ». Je souhaite qu’un nouveau RLP soient mis en chantier pour Paris, qui soit comme celui de Sao Paulo : simple et efficace. Il devra maintenir l’interdiction des écrans publicitaires, et l’interdiction de l’affichage autour des écoles. Mais il devra également interdire les bâches géantes et respecter un format maximal de 50 par 70 cm. Je suis également favorable à l’extinction, à défaut de l’interdiction totale des dispositifs publicitaires énergivores, car ces dispositifs sont des aberrations écologiques.
3- Faire respecter la loi sur le paysage.
On constate qu’il est très difficile de faire appliquer la loi par les afficheurs (un tiers des panneaux serait illégaux), faute de moyens humains pour contrôler les implantations de panneaux. C’est au maire de faire appliquer la législation dans le cas où la commune est dotée d’un RLP et au préfet dans le cas contraire. Comptez-vous affecter, embaucher former des fonctionnaires à cette fin ?
CN : Le respect du code de l’environnement, dont dépend le RLP, est un sujet de préoccupation écologiste. Des agents municipaux en charge du respect des règles d’urbanisme ou de perception des droits de voirie pourraient être en charge de mieux faire respecter le RLP. Mais la meilleure façon reste un RLP, plus simple et plus lisible.
Interviendriez-vous si la commune est dotée d’un RLP pour interdire certaines opérations de marketing de rue ?
4- Prospectus dans les boîtes aux lettres
Les prospectus publicitaires dans les boites aux lettres représentent 31 kg de papier par foyer et par an. Comptez-vous mettre gratuitement à disposition de vos administrés des autocollants « stop-pub » ?
CN : Je m’engage à diffuser l’autocollant « stop pub » en même temps que le journal diffusé à tous les Parisiens.
5- Publicité et services publics
La collectivité et l’intercommunalité éditent un journal. Ce journal peut contenir des publicités. Or, il est possible de retirer ces publicités. Le feriez-vous si vous étiez élus ?
Le financement « promotionnel » par des entreprises va à l’encontre de la neutralité du service public. Certaines collectivités pratiquent la sponsorisation (partenariat publics privés…), pour financer leur événement. Comptez-vous recourir à ce type de financements si vous êtes élus ?
CN : Le recours abusif aux sponsors a été dénoncé plusieurs fois par les écologistes, notamment à l’occasion de Paris Plages ou de Nuit Blanche. Nous plaidons en particulier pour que le financement soit en grande majorité assurée par la collectivité, et non pas la publicité, car elle constitue une forme de privatisation, et de pollution visuelle et mentale. De plus nous proposons de re-municipaliser les vélos en libre service, afin de pérenniser et de mieux maîtriser ce service public du vélo à Paris et en petite couronne.
6- Publicité et traçage sur internet
La publicité a besoin de tracer sa « cible » afin de mieux l’identifier et être plus « efficace ». Si vous êtes élu, intégreriez-vous par défaut dans les navigateurs de la collectivité la possibilité de bloquer les publicités intrusives et les fichage des données personnelles sur internet
CN : Dans le cadre de la promotion des logiciels libres, les bloqueurs de publicité seront installés sur tous les ordinateurs des agences municipaux.
7 – Publicité et enfants
Les enfants sont une cible de choix et facile pour les publicitaires. Quels mesures proposez-vous pour mieux les protéger ?
CN : nous avons obtenu dans le cadre du RLP d’interdire l’affichage publicitaire autour des écoles ; nous devrons aller plus loin, en lançant des animations d’éveil critique à la publicité dans le cadre des ateliers ARE des écoles primaires, et avec les collèges. Nous nous engageons également à bannir toute publicité à l’intérieur des écoles et collèges de Paris ; enfin les crèches doivent également se prémunir de la publicité, comme les maternités.
8-Pratiques des partis politiques
Quelles pratiques d’affichage et de propagande réalisez-vous pour ces élections ? Vous interdisez-vous la pratique de l’affichage sauvage ?
CN : La plupart des candidats EELV ont définit par écrit leurs pratiques en matière d’affichage ; mais vous savez que Paris ne respecte pas ses obligations en matière d’affichage libre, c’est pourquoi nous pratiquons l’affichage en dehors des panneaux réservés, mais en respectant l’environnement et le cadre de vie : nous ciblons donc les affichages publicitaires illégaux, les palissades de chantier, armoires électriques… Par ailleurs certains candidats EELV ont renoncé à l’affichage sauvage.