Le Conseil de Paris a adopté ce mardi 28 mars le renouvellement du contrat entre la Ville et l’afficheur JCDecaux pour les mobiliers urbains d’informations municipales. Or ce contrat ne respecte pas l’interdiction des écrans numériques prévue par le Règlement local de publicité. Pour cette raison, notre association Résistance à l’Agression Publicitaire envisage d’attaquer le contrat au Tribunal administratif.
Malgré nos récents articles et notamment notre analyse des documents accompagnant la délibération votée ce jour, le Conseil de Paris vient d’adopter le renouvellement du contrat entre la Ville et l’afficheur JCDecaux pour les mobiliers urbains d’informations municipales.
Deux groupes ont cependant tenté de ramener le Conseil de Paris à la raison : le groupe écologiste de Paris et Danielle Simonnet (non inscrite), en rappelant entre autres ce que nous disions dans notre analyse, à savoir :
- que JCDecaux, lorsqu’il favorise la visibilité de la publicité commerciale au détriment de l’information municipale, ne respecte pas l’obligation qui lui est faite de ne laisser qu’une place accessoire à cette publicité commerciale ;
- que JCDecaux entend remplacer une partie de sa flotte d’utilitaires par des véhicules roulant au diesel alors que la Ville veut mettre fin à ce carburant d’ici 2020 ;
- que JCDecaux s’engage à ne pas utiliser d’énergies renouvelables pour ses dispositifs, tous aussi énergivores les uns que les autres ;
- que les panneaux numériques, qui constituent 15 % du parc total, consomment les 2/3 du total ;
- et surtout que les panneaux numériques sont expressément interdits par le Règlement local de publicité de Paris.
L’exécutif parisien, lors du débat au Conseil de Paris, non seulement n’a répondu à aucune de ces questions, préférant reprendre la communication de JCDecaux, mot pour mot, mais a même affirmé que ce nouveau contrat allait diminuer de 40 % la surface totale de la publicité en ville, alors que le contrat aboutit à ne diminuer de 40 % que la seule surface des mobiliers urbains. Ce qui laisse les publicités sur les murs et dans les jardins privés, les publicités sur les abris-voyageurs, les publicités sur les bus RATP, les publicités derrière les vitrines des magasins, les bâches publicitaires sur les monuments historiques ou encore les publicités sur les palissades de chantier, derrière lesquelles il n’y a parfois aucun chantier. Nous sommes donc très loin d’une diminution de la publicité à Paris.
D’autant que les nouveaux panneaux déroulants pourront contenir jusqu’à six affiches par faces (pour quatre sur les précédents panneaux). Donc, si effectivement la surface publicitaire diminue avec les panneaux de 8 m² qui passeraient à 2 m², en revanche, le nombre de messages va considérablement augmenter.
Que l’on soit clair : nous nous félicitons de la volonté de Paris de vouloir supprimer les panneaux de 8 m², mais nous ne pouvons accepter que la Ville enterre son Règlement local de publicité et accepte des écrans numériques, qui, en plus de capter l’attention, et notamment celle des automobilistes, consomment énormément d’électricité, avec 12 500 kWh/an pour un écran numérique double face, soit l’équivalent de la consommation de 4 foyers moyens.