************** RAP-À-TOILE N° 111 – AVRIL 2013 *****************
R.A.P.-A-TOILE a pour vocation de faire connaître les diverses approches de la lutte antipublicitaire sans pour autant adhérer à toutes les opinions et idées d’actions formulées, dont elle laisse la responsabilité à leurs auteurs.
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Les rendez-vous de R.A.P. et de la lutte antipublicitaire :
6 avril [PARIS] : Manifestation contre l’affichage publicitaire, le samedi 6 avril 2013. Rendez-vous au RER Cité Universitaire à 14h30, ou près du passage du Cambodge à 15h.
10 avril [PARIS] : Réunion publique de RAP au local de l’association à partir de 19h30. 24, rue de la Chine, 75020 PARIS, métro Gambetta.
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SOMMAIRE :
1 – VICTOIRE DES RIVERAINS CONTRE UN PANNEAU À PARIS 20
2 – OPÉRATION DE RECOUVREMENT DE PANNEAUX LE 6 AVRIL À PARIS
3 – MONDIALISONS LA LUTTE CONTRE LA PUBLICITÉ
4 – L’ARGENT PUBLIC AU SERVICE DU SYSTÈME PUBLICITAIRE
5 – RELAXE POUR 6 MILITANTS ANTIPUB DU COLLECTIF DES DÉBOULONNEURS
6 – LETTRE OUVERTE DES DÉBOULONNEURS À DELPHINE BATHO
7 – COMPTE-RENDU DE LA « CARTOPARTIE » PARISIENNE DU 16 MARS
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1 – VICTOIRE DES RIVERAINS CONTRE UN PANNEAU À PARIS 20
Nous reproduisons ici le communiqué du collectif Olivier Métra qui lutte depuis quelques semaines contre l’implantation d’un panneau publicitaire dans le jardin de leur résidence. Depuis, les habitants on reçu fin mars un courrier officiel de leur bailleur, la RIVP, leur annonçant l’abandon définitif du projet d’installation du panneau, après que le Conseil de la Mairie du 20e a formulé un vœu en ce sens, voté à l’unanimité.
COMMUNIQUE DE PRESSE
(19/2/2013)
Victoire fulgurante des riverains du 61, rue Olivier-Métra (Paris XXe) contre le projet d’installation d’un panneau publicitaire
Le collectif Olivier-Métra, constitué début février 2013 contre un projet d’installation d’un panneau publicitaire de 8 m2 par l’afficheur Clear Channel, pour le compte de la RIVP, bailleur social de la Ville de Paris, vient d’apprendre par René Dutrey, adjoint au maire de Paris chargé de l’environnement, sa victoire: le panneau ne sera pas installé.
Les locataires, révoltés face à l’arrachage de 3 lauriers par l’afficheur et la perspective de voir leur cadre de vie dégradé par le futur panneau, avaient mobilisé le quartier, et bien au-delà, grâce à une pétition papier et internet qui a recueilli près d’un millier de signatures. Dimanche 17 février, en présence de riverains, en hommage à Olivier Métra, compositeur du XIXe siècle, un olivier a été planté dans le trou déjà creusé par l’afficheur pour le futur panneau. Une résidente a même marqué le territoire de cet arbre protecteur et symbole de paix en créant une magnifique guirlande composée de roses en sacs plastique multicolores.
Les artistes Catherine Nyeki et Marc Denjean, locataires de l’immeuble menacé par le projet, ont réalisé une installation sur le thème « Nos regards ne sont pas à vendre »: 30 paires d’yeux, multi-générationnels et multi-ethniques, telles des ailes de papillons déployées, fixées à des tiges de bois, alertent les nombreux passants de la rue Olivier-Métra.
La mobilisation fulgurante, relayée par les associations antipublicitaires (Paysages de France, Résistance à l’Agression Publicitaire, Le Publiphobe, Le Collectif des déboulonneurs), les associations de quartier (Microlithe et Les Sources du Guinier), la presse locale (Le Parisien, Le75020.fr) et nationale (France 3, France Culture, France Bleu), la ville de Bois-le-Roi (dont Olivier Métra fut le grand homme), ainsi que par Florence De Massol (adjointe à la maire du XXe pour l’Environnement), n’a pas échappé à l’attention de la police qui a pu constater le caractère non-violent de cette action.
Cette affaire n’était pas tout à fait une première. Déjà, fin 2012, des locataires de la même RIVP, au 1, rue Demarquay (Paris Xe), avaient réussi à faire annuler le même type de projet.
En pièces jointes, trois photos représentatives de la résistance des résidents:
-Un des trois lauriers arrachés par l’afficheur publicitaire
-Installation artistique pour empêcher la pose du futur panneau publicitaire
-Le collectif Olivier-Métra autour de l’olivier planté à la place du futur panneau publicitaire
COLLECTIF OLIVIER METRA
61 Rue Olivier Métra 75020 Paris
Avec le soutien de
RAP (Résistance à l’Agression Publicitaire) http://www.antipub.org
Paysage de France http://paysagesdefrance.org
Association de quartier Les Sources du Guignier sourcesduguignier@free.fr
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2 – OPÉRATION DE RECOUVREMENT DE PANNEAUX LE 6 AVRIL À PARIS
Communiqué de Paysages de France
Le scandale de l’affichage publicitaire en France reste plus que jamais d’actualité.
Sur certains plans, il s’est même considérablement aggravé.
Face à cette situation et alors que le Premier ministre, bien qu’alerté, ne donne aucun signal positif, ne serait-ce que pour annuler les décisions les plus scélérates du décret imposé par ses prédécesseurs, et obtenir au moins des préfets qu’ils fassent respecter le code de l’environnement, l’association Paysages de France organise, samedi 6 avril à partir de 15 heures, une opération symbolique de protestation.
Comment la loi pourrait-elle être respectée, si ceux-là mêmes qui en sont les garants ne la respectent pas ?
Le Code de l’environnement est bafoué à grande échelle comme en témoignent par exemple les 53 condamnations de préfets obtenues par Paysages de France devant 20 tribunaux administratifs différents.
Face à ce scandale, Paysages de France demande au gouvernement* qu’il prenne enfin les mesures nécessaires pour que ceux qui sont censés être les garants du respect des lois la respectent eux-mêmes.
* « Dès le premier délit, dès la première faute, il doit y avoir sanction. Parce que ce dont souffre notre pays depuis des années, c’est l’absence d’autorité, de règles, de principes. » Manuel VALLS, BFM TV, 5 février 2013)
Bien que le décret du 30 janvier 2012 soit le résultat du travail de sape conduit par les afficheurs avec la complicité active du gouvernement précédent, aucune des mesures les plus scélérates n’a, depuis, été corrigée par le nouveau gouvernement
C’est ainsi qu’une mesure « imposée » par les afficheurs, permet encore et toujours d’installer les panneaux scellés au sol de grand format (symboles même de la pollution et de l’agression en matière d’affichage publicitaire) jusque dans des villages de quelques centaines d’habitants et même dans les parcs naturels régionaux (Voir à ce sujet le scandale de Saint-Fargeau-Ponthierry, PNR du Gâtinais-français)
C’est ainsi qu’il est possible d’installer désormais :
· des écrans vidéo publicitaires de grand format, y compris scellés au sol, plus agressifs encore que tous les dispositifs jusqu’ici imaginés par les publicitaires ;
· des écrans vidéo géants dans certains aéroports ;
· des publicités sans limite de surface (bâches publicitaires) sur simple autorisation du maire ;
· des écrans vidéo de surface gigantesque pour peu qu’il s’agisse d’enseignes.
La situation à Paris
Qui sait, hormis les afficheurs et leurs « complices », que la principale fonction du règlement local de publicité est d’autoriser la publicité dans des secteurs où le code de l’environnement pose le principe de l’interdiction de toute publicité ?
Qui ne voit que certains tronçons du périphérique sont transformés en couloirs publicitaires, cela au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité ?
Action organisée avec le soutien de RAP et du collectif des Déboulonneurs.
Rendez-vous:
– soit sur place, près des panneaux, au niveau du passage du Cambodge, à 15 heures au plus tard ;
– soit à la sortie du RER “Cité universitaire” entre 14 h 30 et 14 h 45.
Objectifs :
– sensibiliser les automobilistes (vue sur périphérique), les promeneurs, coureurs, etc.;
– protester contre l’invasion de panneaux publicitaires, même dans des parcs (espaces verts);
– protester contre le matraquage, en particulier le long du périphérique;
– protester contre la disposition du RLP (règlement local de publicité) de Paris qui autorise les publicités dans le parc de la Cité universitaire, sur une bande le long du périphérique;
– exiger le respect du Code de l’environnement, bafoué à grande échelle;
– rappeler à la ministre de l’Ecologie les demande de l’association (suppression, dans le « décret affichage » et dans la loi, des mesures scélérates arrachées en 2011 par les afficheurs).
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3 – MONDIALISONS LA LUTTE CONTRE LA PUBLICITÉ
A l’occasion du Forum Social Mondial (FSM) l’association Résistance à l’Agression Publicitaire s’est rendue à Tunis pour amorcer la mise en place d’un réseau et d’une campagne internationale contre le système publicitaire.
Résistance à l’Agression Publicitaire mène des actions ludiques et créatives contre le système publicitaire depuis 20 ans sur le territoire français. La stratégie des publicitaires est mondiale. C’est pourquoi R.A.P. a décidé d’amorcer la mondialisation des actions contre les effets néfastes de la publicité. Le FSM est un lieu de rencontre et d’échange en vu d’une lutte contre la mondialisation du libre échange et a des objectifs qui s’articulent avec ceux de R.A.P. C’est pour cette raison que l’association est allée à la rencontre des différents altermondialistes du monde entier à Tunis (du 26 au 30 mars) pour construire, mobiliser et se coordonner dans cette lutte.
Pour y arriver, l’association souhaite conscientiser et mobiliser les milieux altermondiastes pour renforcer l’opposition au système publicitaire (conférence, stand,…) ; écrire un manifeste mondial contre la publicité ; et mettre en place une plateforme mondiale d’échanges et d’actions contre le système publicitaire.
Certaines activités sur place étaient transmises sur internet. Des participations et des contributions étaient réalisées en direct. L’association vous invite dès maintenant à rejoindre le processus en vous inscrivant sur le site internet.
http://mondialisons.antipub.org/
Voir quelques photos de RAP au FSM 2013.
Actuellement le chiffre d’affaire de la publicité au niveau mondial est entre 300 et 500 Milliards de dollars US. Ils ont le chiffre, nous croyons en vous pour avoir le nombre. Les sommes des petits dons nous permettraient de financer ce projet ambitieux. Il vous suffit de nous faire un don sur notre site internet.
http://rap.aiderenligne.fr/mondialisons-l-action-contre-la-pub.html
Encore mieux, vous pouvez adhérer à R.A.P. et nous aider à agrandir nos rangs pour peser plus fortement dans le rapport de force qui s’enclenchera.
https://antipub.org/spip.php?article23
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Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.)
Adresse : La Teinturerie – 24, rue de la Chine – 75020 Paris
Tél : 01 43 66 02 04 Permanence téléphonique les mardis et mercredis de 10h à 13h et de 14h à 18h
Tcp : 01 43 66 03 10
Courriel : contact@antipub.org
Courriel campagne : mondialisons@antipub.org
Site internet : http://mondialisons.antipub.org
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4 – L’ARGENT PUBLIC AU SERVICE DU SYSTÈME PUBLICITAIRE
La campagne en faveur d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, commanditée par les présidents de différentes collectivités – Pays de Loire, Bretagne, Nantes Métropole, entre autres – et diffusée fin février dans plusieurs média, a mis en lumière deux scandales largement commentés, le gaspillage d’argent public (300 000 €) en période de régime du secteur public et la remise en cause de la neutralité des services publics (1). Mais cette affaire est de plus aussi révélatrice de deux effets néfastes de la publicité peu médiatisés contre lesquels l’association R.A.P lutte : la publicité, non pas comme information commerciale, mais comme instrument de conviction voire de manipulation intervenant de façon inégalitaire dans un débat politique et la mise à mal de la neutralité journalistique par la dépendance des média aux recettes publicitaires.
La campagne pour l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes ou la fabrique du consentement par la publicité.
Cette campagne ne s’inscrit pas dans le registre de la sensibilisation ou de l’information publique propre aux institutions étatiques, ni dans celui de l’information commerciale. Il s’agit de convaincre du bien fondé d’un projet donnant lieu à une forte contestation et mobilisation de citoyens et politiques, par le biais d’une campagne publicitaire dont les procédés sont connus et amènent à la répétition du message, procédé manipulateur classique : affichage dans les lieux et médias publics, publicité dans la presse régionale, recours au vocable de la publicité avec la redondance de la formulation « plus de » dans les messages.
D’ailleurs, le blog dédié à cette opération est explicite puisqu’il annonce « l’aéroport part en campagne » et expose la série de visuels destinés à influencer les individus (2). Ce genre d’actions a été notamment bien développé par un des premiers penseurs de la publicité moderne et de la propagande en général, Edward Bernays (2), le neveu de Freud.
Une neutralité médiatique une nouvelle fois touchée.
Cette campagne vantant les mérites d’un projet public-privé soulève des questions de neutralité et d’indépendance de la presse. Dans la mesure où des acteurs publics et politiques ainsi que des entreprises et multinationales ont différents intérêts à la réalisation de ce projet, cette publicité dans les médias, pose le problème de la possibilité du plein exercice de la neutralité journalistique sur ce dossier.
Les journalistes de Radio France Nantes ont demandé à ce que le spot ne passe pas sur les ondes du service public, estimant dans une lettre à Jean-Luc Hees, PDG de Radio France « qu’il porte atteinte à [leur] travail et à [leur] crédibilité ».
Cette pression par le financement publicitaire n’est pas une première en France. Si les journalistes assument généralement mal une certaine autocensure en public, on se souviendra du journal la Tribune qui a dû cesser son tirage quotidien peu de temps après qu’EDF lui a donné le coup de grâce en lui retirant ses budgets publicitaires fin 2011 (3). Ce journal avait eu l’outrecuidance de publier un article peu flatteur à propos des avancées du développement des réacteurs EPR. De la même façon le journal Libération, fin 2012, a fait couler beaucoup d’encre avec sa une moqueuse sur le départ de Bernard Arnault, première fortune française, en Belgique. L’industrie du luxe tout entière s’est décidée, en représailles, à arrêter toutes les campagnes publicitaires du journal, lui infligeant un manque à gagner de 150 000 € (4).
L’association R.A.P. demande l’indépendance des collectivités, des services publics et des médias quant au système publicitaire. Pour ce, elle demande la fin de la présence de la publicité au sein du service et des médias publics et finalement une limitation/un contrôle du financement public. L’association demande aussi que le financement publicitaire des médias privés soit limité et surtout l’interdiction de toute publicité ayant trait à un sujet d’ordre politique, comme l’énergie nucléaire ou Notre Dame des Landes. Les médias doivent y veiller et refuser toute publicité politique.
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(1) Selon le Breizh journali ; dans un article, daté du 22 février 2013 et nommé NDDL : fronde à Radio France contre la publicité pro-aéroport, « depuis la décision du Conseil Constitutionnel du 18 septembre 1986 (Liberté de communication), l’obligation de neutralité du service public (et de ses agents) est reconnue comme un principe fondamental, corollaire de celui de l’égalité dans son accès et devant son organisation. Il apparaît donc probable que la campagne de publicité favorable à l’aéroport ne puisse dérouler légalement sur les médias du service public.» : https://breizhjournal.wordpress.com/2013/02/22/nddl-fronde-a-radio-france-contre-la-publicite-pro-aeroport/
(2) entretien de Normand Baillargeon avec Daniel Mermet, dans l’émission Là-bas si j’y suis , Propaganda, d’Edward Bernays, ou comment manipuler l’opinion en démocratie () : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1300
(3) Article de L’expansion, Que coûte le retrait d’EDF à la Tribune?, le 17/09/2011, http://www.lexpress.fr/actualite/media-people/media/que-coute-le-retrait-d-edf-a-la-tribune_1052271.html
(4) Article du Monde, Lourdes pertes publicitaires pour « Libération » après sa Une sur Bernard Arnault le 13/09/2012 : http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/09/13/lourdes-pertes-publicitaires-pour-liberation-apres-sa-une-sur-bernard-arnault_1759485_3234.html
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5 – RELAXE POUR 6 MILITANTS ANTIPUB DU COLLECTIF DES DÉBOULONNEURS
Lire sur le site des Déboulonneurs
La 12e chambre correctionnelle du Tribunal de Paris a relaxé aujourd’hui les six militants de notre collectif qui étaient jugés le 25 février 2013 pour avoir barbouillé trois panneaux JCDecaux en 2009.
Le tribunal reconnaît l’état de nécessité et cite l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Nous nous félicitons que notre mouvement de désobéissance civile voie son mode d’action reconnu par le tribunal.
JCDecaux est débouté de sa demande de 895 € pour frais de nettoyage des panneaux. Les faits de barbouillage ont été requalifiés en dégradation légère (passibles d’une contravention de 5e classe). En conséquence, conformément aux réquisitions du procureur, le tribunal a également relaxé les militants pour le refus de prélèvement ADN.
La reconnaissance de l’état de nécessité par le tribunal a deux conséquences :
– le danger publicitaire immédiat et important sur la société est avéré
– le dysfonctionnement de la démocratie et des méthodes classiques d’interpellation des pouvoirs politiques ne peut plus être nié
Cet état de fait nous autorise à exiger un rendez-vous d’urgence avec le gouvernement. Mme Batho, ministre de l’Écologie, qui déclarait récemment que le Grenelle de l’Environnement n’avait été qu’une opération de communication n’a d’autre choix que de rouvrir ce dossier extrêmement mis à mal par ses prédécesseurs sous la pression des afficheurs. Elle montrera ainsi que le changement des pratiques politiques est à l’œuvre.
Le Débat National sur la Transition Énergétique nous permettra d’entrer immédiatement dans le vif du sujet. Une première décision pourrait être l’interdiction des écrans publicitaires numériques, symboles de la défiguration des paysages, de la main-mise sur les esprits que représentent ces télévisions géantes dans la rue et du gaspillage énergétique étalé en plein jour et érigé en modèle.
Suite à cette décision de justice, et dans l’attente d’une réponse de la Ministre, notre collectif envisage une trêve des actions de désobéissance civile.
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6 – LETTRE OUVERTE DES DÉBOULONNEURS À DELPHINE BATHO
Tribune publiée sur le site Médiapart.
Madame Batho,
Lundi 25 mars, le tribunal correctionnel de Paris a décidé de relaxer six militants du Collectif des déboulonneurs. Depuis 2005, vous le savez, nous organisons des actions de désobéissance civile en barbouillant des panneaux publicitaires. Nous demandons qu’un débat sur la place de la publicité dans notre société soit organisé et que les dimensions des dispositifs implantés dans l’espace public soient grandement réduites.
La désobéissance civile est un choix par défaut. Ce mode d’action s’impose à nous. Alors que depuis des décennies, les associations interpellent les pouvoirs publics de façon traditionnelle, alors que très majoritairement la population exprime son ras-le-bol face à l’invasion publicitaire, nous ne pouvons que constater la visibilité toujours plus grande offerte aux afficheurs. Les politiques sont responsables de cette situation. L’aérosol de peinture est notre ultime recours pour faire progresser l’intérêt général. En motivant sa relaxe par l’ « état de nécessité », le tribunal ne dit pas autre chose. Oui, à un moment donné, il est légitime de transgresser symboliquement la loi pour défendre des intérêts moraux supérieurs.
En 19 procès, c’est la deuxième relaxe pour notre collectif. La première était intervenue pendant le Grenelle de l’Environnement. Visiblement, le message envoyé par la justice n’avait pas été entendu par le gouvernement de l’époque. Sur le fond, Chantal Jouanno et Nathalie Kosciusko-Morizet ont orchestré la légalisation de nombreux dispositifs illégaux et autorisé l’arrivée des écrans numériques et des bâches géantes. À l’inverse, rien n’a été fait pour réduire la pression publicitaire. Sur la forme, une thématique exclue des grands débats du Grenelle, une consultation publique enterrée pour cause de résultats trop clairement contraires aux orientations choisies, un décret truffé d’erreurs techniques publié en catimini avant les élections, mais surtout un ministère de l’écologie aux ordres du principal afficheur français, avec l’Élysée comme courroie de transmission. La presse s’en était largement fait écho et la classe politique, y compris à l’UMP, avait constaté les dégâts de cette réforme. La primauté des amitiés entre hommes d’Etat et hommes d’affaires sur la bonne gestion politique a la peau dure.
Très récemment, le Sénat a examiné et voté un texte d’amnistie des actes militants collectifs. Votre parti a choisi d’amender cette proposition de loi et d’en exclure les actions liées à l’environnement. Peut-être estimez-vous que d’autres pratiques sont souhaitables, que le dialogue est toujours possible ? Il ne tient qu’à vous d’en faire la démonstration. Cette deuxième relaxe vous offre, Madame la ministre, l’occasion de rouvrir le dossier et de vous y atteler sans plus attendre.
Nous connaissons tous l’inertie de l’administration. Vos services travaillent actuellement à la mise en place des décisions de vos prédécesseurs (circulaire sur les modalités d’application, établissement de seuils de luminosité des écrans numériques). Doit-on supputer qu’ils travaillent en roue libre sur leur lancée ? Y a-t-il eu des directives de votre part pour mettre en branle toute cette machinerie ? Doit-on en conclure que vous avalisez les choix tragiques du précédent gouvernement ? On entend dire que le sujet serait peut-être abordé dans le cadre d’une discussion sur la biodiversité à l’automne. Cela ressemble furieusement à une stratégie d’évitement. Va-t-on tranquillement laisser les nouveaux dispositifs s’implanter pour constater d’ici un an ou deux qu’on ne peut plus les démonter ? C’est maintenant qu’il faut agir !
Cette thématique mérite un cadre dédié à elle seule. Quelle que soit votre décision, elle devra être exprimée clairement et publiquement. Les non-dits, les faux-fuyants et le refus d’assumer une orientation politique étaient la marque de fabrique de Nathalie Kosciusko-Morizet. Le changement dans la pratique politique fut un axe majeur des dernières campagnes électorales. Mettons-le en œuvre ensemble. Nous prenons nos responsabilités et choisissons de respecter une trêve des actions de désobéissance civile. La balle est dans votre camp, saisissez-la.
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7 – COMPTE-RENDU DE LA « CARTOPARTIE » PARISIENNE DU 16 MARS
À lire sur le site de cartographie publicitaire.
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***************INFORMATIONS DIVERSES***************
Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d’être intéressée : faites circuler !
Pour tout renseignement (envoi d’un exemplaire de l’Antipublicitaire, notre publication papier, adhésion, etc.) merci de prendre contact avec :
R.A.P. (Résistance à l’agression publicitaire)
La Teinturerie
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75020 Paris
tél. : 01 43 66 02 04 (tcp. : 01 43 66 03 10)
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Adhésion : 25 euros
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Une permanence téléphonique est assurée les mardis et mercredis de 10 h
à 13 h (on pourra également nous joindre en dehors de ces horaires,
sans certitude de présence toutefois).
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