Le 12 octobre 2019, à l’occasion du Jour de la Nuit, Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.) se joint à Agir pour l’Environnement et de nombreuses autres associations pour dénoncer la pollution lumineuse nocturne.
La pollution lumineuse est une nuisance à plusieurs égards :
– elle constitue un gaspillage énergétique, qui se traduit par des déchets nucléaires et des émissions de carbone supplémentaires ;
– elle perturbe aussi bien la faune que la flore : la faune en modifiant les trajectoires des oiseaux migrateurs et en décimant les insectes (2e cause de mortalité après les pesticides); la flore en retardant la chute des feuilles et en perturbant la pollinisation nocturne par les papillons de nuit ;
– elle a un impact sur la santé humaine puisqu’elle crée des troubles du sommeil entraînant une baisse de production de mélatonine, pourtant vitale au bon fonctionnement de notre organisme. [1]
Parmi ces sources de pollution lumineuse, les publicités et les enseignes génèrent une dépense énergétique dont l’unique but est de nous rappeler à notre rôle de « consommateurs », de jour comme de nuit. À la pollution lumineuse s’ajoute donc une pollution mentale de plus en plus prégnante dans l’espace public, avec le remplacement progressif de toutes les affiches papier par des dispositifs déroulants, éclairés et depuis quelques années par des écrans numériques de 8 m2, et jusqu’à 50 m2 dans l’emprise des aéroports et des stades sportifs.
À l’occasion du Jour de la Nuit, R.A.P. appelle à organiser des actions d’extinction d’enseignes et de recouvrement de publicités lumineuses pour revendiquer l’arrêt de toutes dépenses énergétiques à des fins d’affichage extérieur. Nous insistons pour inviter les participants à spécifiquement viser les écrans numériques publicitaires. Ces nouveaux dispositifs, poussent comme des champignons et sont une pollution lumineuse insupportable. Les mairies ont un énorme pouvoir. Elles peuvent, par l’élaboration d’un règlement local de publicité (RLP) imposer des tranches horaires plus restrictives, mais aussi interdire certains types de dispositifs particulièrement nocifs comme les écrans numériques, comme cela se fait à Paris. Incitons nos maires à prendre de telles mesures ! Certaines villes sont en cours d’élaboration d’un règlement local de publicité. C’est l’occasion d’imposer des règles d’extinction pour les publicités et les enseignes.
Ce que nous demandons :
- L‘interdiction des écrans numériques (enseignes, vitrines et publicité) et des dispositifs d’éclairages d’affiches publicitaires dans l’espace public
- A minima, l’extinction:
- des publicités lumineuses sur mobilier urbain (abris-bus, « sucettes », kiosques à journaux…) au même titre que les publicités classiques
- des enseignes lumineuses et vitrines dès la fermeture de l’établissement, ainsi qu’en journée entre 9h et 17h.
Notes
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Pour plus d’informations sur le mode d’action aller voir la boite à outil « Rallumons les étoiles ».
Nos rendez-vous du 12 octobre :
- Montigny-le-Bretonneux: Gare de Saint-Quentin-en-Yvelines (place Charles de Gaulle) à 21h30.
- Paris: Opéra à 21h,
- Strasbourg: 7 rue de l’Epine, à 23h30.
- Tours : Jour de la nuit, place de la liberté, à 20h
Une action en images : Faites des photos « avant »/après votre action pour montrer le contraste de lumières) et envoyez là à contact [at] antipub.org
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Obligation d’extinction : que dit la loi
Publicités lumineuses
Depuis le 30 janvier 2012, les publicités lumineuses doivent être éteintes entre 1 h et 6 h du matin dans les villes de moins de 800 000 habitants. Dans celles de plus de 800 000 habitants, les modalités d’extinction sont prévues par le règlement local de publicité. (Article R581-35 du CE)
L’obligation d’extinction nocturne ne s’applique pas :
- aux affiches éclairées par projection ou transparence sur le mobilier urbain (abris-bus, kiosque à journaux, colonne porte-affiches…),
- aux publicités numériques sur le mobilier urbain, à condition que les images soient fixes,
- aux publicités numériques de surface exceptionnelle (50 m² maximum).
Enseignes lumineuses
Les enseignes lumineuses doivent être éteintes entre 1 h et 6 h du matin, quelle que soit la taille de la ville.
Si l’activité cesse ou commence dans cette tranche horaire, les enseignes ne peuvent être allumées plus d’une heure avant l’ouverture, ni éteintes plus d’une heure après la fermeture.
Vitrines de magasins
Si l’activité cesse ou commence dans cette tranche horaire, les vitrines ne peuvent être allumées plus d’une heure avant l’ouverture, ni éteintes plus d’une heure après la fermeture.