Deuxième rapport Le sexisme dans la publicité française

Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.) publie le deuxième rapport de son Observatoire de la Publicité Sexiste intitulé Le sexisme dans la publicité française, 2022-2023. Ce rapport fait suite à une première version publiée en 2021 et montre que les mauvaises pratiques constatées à l’époque restent de mise, voire se renforcent. L’autorégulation publicitaire est un échec : la publicité française contribue à perpétuer les stéréotypes et les injonctions de genre les plus ridicules et les plus violentes.

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De mars 2022 à mars 2023, R.A.P. a mis en ligne un formulaire permettant aux citoyen·nes de dénoncer et documenter des publicités sexistes subies dans leur quotidien. En un an, sur 285 contributions provenant de toute la France, 87 % ciblent le genre féminin. L’analyse précise de ces contributions montre que les techniques et les mises en scène observées entre 2019 et 2020 restent utilisées par le secteur publicitaire. Les secteurs d’activité les plus représentés sont ceux de l’habillement et de la parfumerie (55 %) ainsi que l’hygiène et la beauté (18,5 %) qui constituent à eux seuls presque trois-quart des publicités jugées sexistes dans l’échantillon. Cette prédominance annonce déjà le rôle de l’esthétisme et de l’apparence dans le « publisexisme ».

L’ensemble des stéréotypes et injonctions sexistes véhiculés par la publicité est majoritairement propagé par les images, quoique des slogans sexistes continuent d’être diffusés. Des femmes sexualisées, y sont représentées dans des postures de séduction et/ou de soumission. Elles y apparaissent en général comme mises à nues, fragmentées, infantilisées, érotisées, et réduites à être traités comme des objets plutôt que comme des sujets, Les corps représentés répondent aux mêmes normes discriminantes (minceur, blanchité, jeunesse, épilation) et/ou irréalistes (par l’emploi de mannequins et le recours systématique à la retouche photographique) que précédemment. Quand, parfois, des corps moins normés sont représentés, c’est pour être soumis à de semblables traitements sexualisants. Les hommes restent dans le rôle du sachant, fort et protecteur. Autres éléments, le modèle du couple est systématiquement hétéronormé et le partage des tâches toujours aussi genré.

Face à ces abus persistants, le rapport conclut que les mesures censées réguler l’industrie publicitaire sont insuffisantes : mentions légales, chartes de bonne conduite et instances d’ « autorégulation » échouent à filtrer ou contrebalancer ces campagnes. C’est pourquoi R.A.P. préconise la création d’une autorité indépendante, dotée de réels pouvoir de régulation ; l’inscription de l’interdiction du sexisme publicitaire dans la loi ; l’interdiction de la représentation des corps (entiers ou morcelés, humains ou humanoïdes, réalistes ou caricaturés) en publicité. « Face à un publisexisme qui se perpétue et s’accommode de toutes les chartes ou comités d’éthique, il nous faut des lois. Si la publicité prétend nous transmettre des informations sur des produits, ce sont les produits qu’elle doit montrer », déclare Jeanne Guien, porte parole de R.A.P.

Contact presse: Khaled Gaiji – chargé presse- 06 76 34 86 49

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