Résistance à l’agression publicitaire (R.A.P.) publie un rapport intitulé Le sexisme dans la publicité française. Rapport de l’Observatoire de la Publicité Sexiste | 2019 – 2020. Ce rapport met en lumière le publisexisme actuel : les stéréotypes et injonctions de genre quotidiennement véhiculés par les publicités. A l’heure du « Metoo » du monde de la publicité et du récent retentissement du compte « Balance ton agency »1, R.A.P. montre l’inefficacité de l’autorégulation professionnelle de ce secteur et propose des pistes pour un véritable encadrement de la publicité.
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Du 25 mars 2019 au 25 mars 2020, R.A.P. a mis en ligne le formulaire de l’Observatoire de la Publicité Sexiste (OPS) [3]. Ce dernier permettait à toute personne qui le souhaitait de signaler une publicité qu’elle aurait vue et jugée sexiste, en expliquant pourquoi. Les résultats sont sans appel : en un an, sur 165 contributions, provenant de 20 villes de France, 81 % ciblent le genre féminin. Les secteurs de l’esthétique et de l’apparence représentent plus de la moitié de ces publicités jugées sexistes. Les injonctions observées sont multiples : beauté, jeunesse, minceur, consécration au soin et à la domesticité, soumission à l’expertise et au regard masculin, etc. Les principaux ressorts sont la sexualisation à outrance du corps féminin et l’objectivation des femmes. Avec des effets normatifs et sanitaires dramatiques : discriminations, troubles de l’alimentation et de la consommation, banalisation de la culture du viol, mésestime de soi, etc.
Le rapport expose aussi une analyse historique et juridique du publisexisme. Ce retour en arrière montre que les publicités sexistes ont peu évolué, voire se sont renforcées : la déformation et la sexualisation du corps féminin, la récupération du féminisme, la mise en scène des femmes comme des êtres faibles et ignorants persistent. Officiellement interdit par les instances d’autorégulation de la publicité, le sexisme semble être l’une de ces « représentations dégradantes de la personne » les plus persistantes.
L’analyse juridique montre quant à elle que la législation en vigueur est insuffisante en la matière. La régulation des contenus publicitaires est confiée au secteur lui même, à la fois juge et partie. Les exemples issus de l’OPS, ainsi que des plaintes récentes, démontrent que l’ARPP, instance d’autorégulation professionnelle de la publicité, est inefficace : au mieux, elle condamne une campagne publicitaire par un « avis défavorable » publié sur son site bien après la fin de cette dernière ; au pire, elle ne fait rien du tout.
Le rapport formule également des propositions concrètes pour en finir avec le sexisme publicitaire :
- Mettre fin à l’autorégulation publicitaire par la création d’une instance de régulation réellement indépendante et dotée de pouvoirs de sanction.
- Inscrire clairement dans la loi l’interdiction du sexisme dans la publicité.
- Ne plus utiliser de corps (entiers ou morcelés, humains ou humanoïdes) dans la publicité.
Selon Jeanne Guien, chercheuse et porte-parole de R.A.P. : « A l’heure où certain·es affirment que le sexisme dans la publicité est de l’histoire ancienne, ce rapport montre que le problème est d’une grande actualité. Sur le terrain du genre comme sur celui de l’écologie, il est urgent de poser des limites et de réguler les discours publicitaires ».
Contact presse: Khaled Gaiji – chargé presse- 06 76 34 86 49
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