Communiqué de presse de Résistance à l’Agression Publicitaire
09/02/2016
Association nationale fondée en 1992, dont l’objet est de lutter contre les effets néfastes de la publicité sur les citoyens et l’environnement.
Publicité : devant le tollé médiatique et la forte mobilisation le gouvernement entend enfin la société civile
Emmanuel Macron recule et s’accorde avec Ségolène Royal sur le projet de décret publicité. Les villes de moins de 10 000 habitants seront préservées, mais les stades sont toujours en danger. Les limites en termes de dépense énergétique, de luminosité et de taille seront également préservées (1).
Lors d’une conférence de presse organisée ce matin, le ministre de l’Économie a affirmé être d’accord avec la ministre de l’Écologie pour « abandonner les mesures qui ne sont pas consensuelles et appliquer la seule disposition réglementaire qui concerne les grands stades. ». Ce décret profitait de la loi « croissance et activité » (article 1 du décret), qui prévoit d’autoriser des publicités hors normes autour des stades, pour faire, grâce aux articles 2 à 5 du décret, des cadeaux supplémentaires aux afficheurs.
Sept associations nationales (2) ont mobilisé plus de 60 000 citoyennes et citoyens opposé(e)s à la multiplication de panneaux publicitaires, et qui ont demandé expressément au gouvernement de modifier le projet de décret. Le gouvernement a donc enfin entendu la société civile : « 99% (étaient) défavorables à la diffusion des panneaux publicitaires dans tous les paysages français , a déclaré Ségolène Royal. Depuis plusieurs semaines, la ministre avait semblé prendre, sur ce sujet, la mesure de son rôle de défenseur de l’écologie. Fruit des lobbies des afficheurs, ce décret aurait constitué une régression de 35 années de législation déjà laxiste, et un message déplorable envoyé quelques semaines après la COP 21 (3).
Pour Khaled Gaiji, président de Résistance à l’Agression Publicitaire « C’est aujourd’hui un soulagement pour les dizaines de milliers de citoyens qui ont exprimé leur refus d’un monde tout publicitaire. Maintenant, le gouvernement doit rouvrir la discussion avec les associations car il est impensable qu’une réforme pour une compétition sportive, l’Euro, recouvre nos stades de publicités pour les décennies à venir ».
Porte-parole : Khaled GAIJI : 06 76 34 86 49
(1) – l’article 2 permettait d’installer des publicités scellées au sol dans les agglomérations de moins de 10 000 habitants, là où elles ont toujours été interdites ;
– l’article 3 prévoyait une rédaction très laxiste concernant la publicité lumineuse ;
– l’article 4 légalisait des centaines de milliers de panneaux rendus illégaux par le Grenelle de l’environnement ;
– l’article 5 permettait aux afficheurs de placer des mobiliers urbains numériques dans des agglomérations de moins de 10 000 habitants.
(2) Amis de la Terre, SPPEF, Paysages de France, Agir pour l’Environnement, Attac, Maisons Paysannes de France et Résistance à l’Agression Publicitaire.