Saint-Quentin-en-Yvelines (78) – Mercredi 1 mai 2019 – A l’occasion de la fête du développement durable organisée par les services communaux, le groupe local de SQY a tracté pour faire connaître la pétition en ligne exigeant l’interdiction des panneaux numériques dans le futur règlement local de publicité intercommunal (RLPi).
Contexte : R.A.P, un trouble-fête du développement durable à Guyancourt ?
Les élus de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY), avec ses 12 communes et 228 000 habitants, élaborent actuellement le futur RLPi. Ce document aux enjeux décisifs, une fois acté, influera durablement sur le territoire urbain et son environnement. Or, il laisse la part belle aux écrans numériques dans certaines zones aux quadruples effets polluants : visuel, lumineux, énergétique et mental. Ces dispositifs sont dommageables de façon significative à la fois pour les adultes, les enfants, la faune et la flore. Sans parler de dangers autres…
Après participation à des réunions d’informations, le groupe local décide de contacter les différentes communes. Ainsi, il démarche en octobre 2018 la responsable du service compétent de la commune de Guyancourt pour tenir un stand à sa fête du Développement Durable d’avril 2019 qui est refusé prétendument pour raisons budgétaires et manque de personnel. La responsable déplore par ailleurs que R.A.P empêche l’annonce d’événements locaux en dénonçant la pose de bâches illégales par la Mairie ; non-informée que le mobilier urbain sert justement à cela, elle voit notre organisation comme une entrave à la promotion des événements de la commune. Sans pouvoir se référer à un fait précis, elle se contente de dire que c’était ce qu’on lui avait rapporté. Elle confond avec nos actions contre les bâches illégales posées par l’agglomération au sujet de la Ryder Cup.
En conséquence, notre groupe prévoit un tractage de pétition contre les écrans numériques se rendant le 13 avril au parc de l’Ermitage où se déroule l’événement pour recueillir un maximum de signatures.
Déroulé de l’action : R.A.P éconduit de l’espace festif, admonesté par le Directeur Général des Services (Guyancourt) … Mais approuvé par le public !
Le samedi 13 avril 2019, deux militants arrivés en avance se placent dans l’allée à l’entrée intérieure du parc, propriété de la commune, avec une enceinte de murs bien délimitée. La responsable du DD s’approche aussitôt pour dire, affolée, que cette action n’est pas possible lors de la fête du développement durable : « Mais vous n‘y pensez pas ! ». On dirait que cela lui paraît aussi grave que de tracter pour les déplacements à bicyclette au salon de l’auto… Les deux militants en prennent acte et lui proposent d’enregistrer son refus sur leur téléphone ou de délivrer une attestation écrite d’interdiction ; déstabilisée, elle appelle la police municipale.
La police, après explications et examen des pièces d’identité, à court d’arguments, appelle le DGS. Ce dernier, sans regarder ses interlocuteurs, leur indique qu’étant sur un domaine privé, ils doivent se déplacer sur le domaine public pour tracter et il soutient que R.A.P a poursuivi la Mairie de Guyancourt au Tribunal Administratif ; après plusieurs démentis réitérés de cette fausse nouvelle, il admet finalement pouvoir se tromper ; cependant il estime que R.A.P n’est pas une association partenaire de la ville : « sans projet, elle n‘a pas sa place à la fête du DD ». A priori, la lutte contre les écrans numériques n’est pas une action compatible avec le développement durable…
Les militants protestent en vain, le DGS juge leur position subjective, en contradiction complète avec l’avis de 99 % du public rencontré considérant l’installation d’écrans numériques publicitaires n’allait pas dans le sens du DD… Sans protester, les deux militants se déplacent à l’extérieur du parc de l’Ermitage, devant l’entrée. Puis, ils rencontrent l’élu à la communication qui se montre assez ouvert en jugeant l’action intéressante et partageant de nombreux points. Pendant ce temps, arrive un troisième militant qui se met aussitôt à tracter devant l’entrée vers les personnes rentrant dans le parc, le public se montrant à chaque fois intéressé. Quand, soudainement, le DGS s’approche de lui et l’interpelle violemment en lui ordonnant manu-militari de reculer du centre de l’allée et de rester au bord sans bouger. Le militant s’y refuse ; le DGS lui rétorque qu’il se trouve sur un domaine privé ; le militant n’obtempère pas, tient bon sa position en s’estimant suffisamment décentré de la ligne centrale de l’allée et en niant le caractère privé du terrain, puisqu’hors du parc, et demandant même au DGS de lui montrer l’acte de propriété. Furieux, ce dernier le fusille littéralement du regard et lui reproche d’être antidémocrate ; le militant lui rétorque que la démocratie ne consiste certainement pas à se comporter comme il le fait. A bout d’arguments, le DGS retourne dans le parc, menaçant et répétant qu’il le garde sous haute surveillance… Au même instant, une dame témoin de la scène exprime au militant son soutien, approuvant sa fermeté. Le tractage, renforcé d’un quatrième militant, se poursuit sans incident, recueillant de multiples signatures et un bon accueil.
R.A.P « plie mais ne rompt point… »
Malgré le constat de vives oppositions des administratifs communaux, le groupe envisage de renouer le dialogue avec les responsables, les élus, le référent RLPi et la Maire. L’objectif est d’obtenir un statut d’association partenaire avec un projet pour Guyancourt. Légitimé, cela lui permettrait de démontrer que le RLP de Guyancourt est bien plus protecteur que le projet de RLPi et qu’il est urgent de se mobiliser sur ces enjeux. Car ces représentants, unanimes pour s’affirmer protecteurs du cadre de vie des habitants, n’ont pas compris que leur inaction compromettait la qualité de vie de façon grave et sans doute irréversible pour quelques dizaines d’années.
Par ailleurs, R.A.P envisage un rendez-vous prochain avec la Maire de Voisins-le-Bretonneux et vice-présidente de l’agglomération, en compagnie d’élus communaux sensibilisés, pour tenter d’infléchir le règlement en projet. Plus globalement, R.A.P, membre du collectif Champ libre (regroupant plusieurs associations), continue d’intervenir auprès des décideurs, notamment auprès de Grégory Garestier, rapporteur du projet de RLPi, vice-président de l’agglomération et maire de Maurepas. Le temps presse car le vote final est prévu fin 2019 après enquête publique.